Pépé Louis avait une vigne sur le haut de la Mothe-Achard, commune qui avait peu de hauts et beaucoup de bas, complanté entièrement en noah. J’ai donc décavaillonné, vendangé, mais pas vinifié vu qu’une fois pressuré le moût vivait sa vie en toute liberté – il serait privé de la dénomination nature vu que pépé souffrait à mort pour lutter contre les fleurettes, et pourtant c’était un vin nu de chez vin nu – et bien sûr bu ce breuvage titrant les meilleures années 8°. Aux battages, les bouteilles de noah désoiffaient les gars des gerbes et du pailler. Ce n’est pas pour rien que j’habitais au Bourg-Pailler.
Élève à l’école d’agriculture de la Mothe-Achard du frère Henri Bécot, grand défenseur du noah link et link j’ai taillé et vendangé, mais pas vinifié, les rangs de « Noé » nouveau nom de baptême donné par mon maître-vigneron pour faire échapper à la faux de l’arrachage obligatoire des cépages interdits Clinton, Noah, Jacquez, Herbemont, Othello, Isabelle.link Coup de Jarnac des tous puissants viticulteurs du Midi pour étouffer l’autoconsommation de vins locaux.
Alors, lorsque je découvre au détour de la toile, exhumé par je ne sais plus qui, une chronique du sieur Cuq Philippe «Je suis fan de noah, et alors ?» publiée le 30 Juin 2013 mon sang de vendéen ne fait qu’un tour, j’ausculte ses écrits.
« Et alors ? Si vous croyez venir lire une chronique sur le dernier vainqueur français de Roland-Garros, vous vous êtes fourvoyés...
Le Roland-Garros que je préfère, de plus, c'est clairement l'aéroport de Saint-Denis (là-bas, aux antipodes et au pays du vin de Cilaos, que je vous présenterai un jour. Si, si).
Le noah que je vénère, c'est une madeleine. Une de Proust. Pour moi qui n'aie pas été élevé à Combray mais dans une vallée encaissée aux limites de l'Aveyron, du Lot et du Cantal, j'ai une madeleine agricole. Une madeleine viticole, même : le noah.
N'en déplaise aux blogueuses d'outre-Quiévrain (que je vous recommande d'ailleurs, c'est là link : et puis si vous pouvez la chatouiller un peu, ça fait toujours marrer...), le noah est mon cépage préféré. Bon, en cépage de bouche, d'accord et d'abord.
J'adore ce côté acide, la baie ferme et la peau, qui chez moi attire la pruine et lui donne un côté cireux, puis la verdeur, même pour les baies mûres, qui ont quelque chose d'un autre de mes cépages fétiches : le fetească Neagră. A tel point que je me demande si je n'aime pas ce dernier grâce au premier. » La suite ICI link
Cher Philippe Cuq, je suis sûr et certain, que dans le fin fond de la Vendée il subsiste encore quelques ceps de Noah. Où, je n’en sais fichtre rien faut enquêter. Faudrait demander aux gars qui font de la vigne dans la nouvelle Vendée du vin… et dès que nous en aurons trouvé nous pourrons chanter « non, non, non, le noah n’est pas mort car il b…. encore… »
PS. le noah fait le meilleur raisiné link du monde !