Comme d’hab. j’chuis à la bourre et je me fais avoiner par le taulier qui m’avait chargé de chroniquer sérieux-grave sur la dissertation beaujoloise du gars du Jura. Vous me direz le bougre, jamais en reste d’une contradiction, l’en a pondu deux chroniques, un vrai productiviste ! link et link Bon alors je me suis dit ma Marie tu ne vas pas faire couleur locale mais mettre en avant la marque de fabrique de ta sainte patronne : l’immaculée conception et disserter sur le « déloyault » gamay à jus blanc bouté hors de Bourgogne en 1395 par Philippe le Hardi parce qu’il faisait alors concurrence sur les terres bourguignonnes au pinot noir.
Donc moi c’est le beaujolais blanc qui est cher à mon cœur et que je n’achète que chez la Pape incontesté du « Désapprendre à déguster » et chantre du « recevoir plutôt que de prendre. » Bruno Quenioux www.philovino.com et link
Trêve de philosophie mes amis je fonce derechef au bas de la rue Claude Bernard pour faire l’emplette d’un carton de 6 de Beaujolais Blanc 2009 du Domaine Dominique Cornin soit 66,40 € www.cornin.net
Là, patatras, gourdasse, bécasse que je suis, je tombe des nues car le Beaujolais blanc c’est du 100% Chardonnay. Be oui, « l'appellation régionale Beaujolais blanc est née en 1937, sur les terroirs à l'extrême nord du vignoble, aux limites du Mâconnais et au sud-ouest de Villefranche, dans le triangle que composent Liergues, le Bois d'Oingt et Bully. Issus du cépage chardonnay et non plus du gamay noir à jus blanc, le Beaujolais blanc ainsi que le Beaujolais-villages blanc sont des vins rares que façonnent près de 200 vignerons. »
Bien que je fusse déconfite je me suis dit ma Marie pas de panique : faute avouée est à demie pardonnée. Je suis rentrée quatre à quatre chez le taulier qui m’a mis une bouteille en glace. Ce Beaujolais blanc faut juste le frapper pas le glacer. En attendant on s’est mis à papoter, à dire du mal des unes et des autres… Puis ploc ! Un beau verre… de la fraîcheur : quel tarin ! Quelle exubérance ! Par petites lichettes je tombe sous le charme. J'extasie. J’ai l’impression de me rouler dans un pré constellé de petites fleurs toute blanche et c'est alors que je me suis ruée sur mon clavier.
PS : le taulier me signale qu’à la fin de sa seconde chronique des VdeV à propos des photos que vous ne trouverez nulle part ailleurs (oui, oui) :
1-l’une qu’il a censurée sera offerte à la demande : elle est terrible…
2 -et qu’une autre, qui est une pure œuvre berthomesque, si elle est identifiée par l’un de vous, vaudra une belle quille de Beaujolais Blanc 2009 du Domaine Dominique Cornin à l’identificateur.
Marie de Saint-Drézéry vigneronne improbable