J'écrivais en août 2013 : faut-il mutualiser le risque de grêle ?
En juillet de 2014 plus que jamais la réponse est OUI.
La grêle est un risque assurable qui n’entre pas dans le cadre de loi de 1964 sur les calamités agricoles. Contrairement aux fruits des arbres fruitiers dont la valeur marchande peut être évaluée dans l’état, le raisin destiné à la vinification n’est ni remplaçable dans le cas des AOP (sauf sous conditions dans les grands bassins génériques) ni vraiment indemnisable. L’assurance compense la récolte perdue et assure la trésorerie, mais l’absence de vin pénalise les exploitations, tout particulièrement les vendeurs directs qui ne peuvent honorer leurs ventes auprès de leurs acheteurs habituels.
L’assurance grêle est donc coûteuse pour un retour en cas de sinistre qui n’est pas à la hauteur des sommes engagées sur le long terme. En conséquence beaucoup de vignerons ne s’assurent pas ou ne s’assurent plus, ce qui a pour conséquence de renchérir le coût de l’assurance-grêle du fait de la faiblesse de l’assiette.
Je ne suis pas un spécialiste de l’assurance et je ne vais pas m’aventurer sur une terra incognita. Cependant je me permets de suggérer aux grands dirigeants de nos organisations viti-vinicoles, de concert avec les pouvoirs publics, de mettre sur le chantier la question de la mutualisation de l’assurance grêle en la rendant obligatoire comme l’assurance habitation ou automobile ce qui élargirait l’assiette et permettrait de faire baisser son coût. Coût supplémentaire (à évaluer) certes mais qui permettrait à l’ensemble de la vigne France d’être mieux armée face aux rudesses du climat qui mettent en danger un nombre de plus en plus important de vignerons. Les CVO sont obligatoires alors pourquoi ne pas l’envisager pour couvrir un risque économique qui s’avère de plus en plus fréquent.
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