«Sous le soleil, exactement, Pas à côté, pas n'importe où, sous le soleil, exactement, juste en dessous ! ... » chantait Anna Karina, l’égérie de Godard. Le titre est extrait de la comédie musicale Anna de Serge Gainsbourg.
Le soleil que nous avons imploré tout le temps du printemps s’est imposé brutalement en juillet avec son cortège d’orages de grêle qui ont dévastés de nombreux vignobles : Vouvray, Sud-Ouest, Cote de Beaune link, Champagne, Bordeaux...
« 4 000 à 5 000 C'est le nombre d'hectares de vignoble bordelais qui auraient été détruits, à 80 % ou plus, par le violent épisode d'orages de grêle qui a balayé la Gironde vendredi soir, a estimé samedi la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA). » C’est le chiffre du jour de la [check-list du Monde]
La grêle link est un risque assurable qui n’entre pas dans le cadre de loi de 1964 sur les calamités agricoles. Contrairement aux fruits des arbres fruitiers dont la valeur marchande peut être évaluée dans l’état, le raisin destiné à la vinification n’est ni remplaçable dans le cas des AOP (sauf sous conditions dans les grands bassins génériques) ni vraiment indemnisable. L’assurance compense la récolte perdue et assure la trésorerie, mais l’absence de vin pénalise les exploitations, tout particulièrement les vendeurs directs qui ne peuvent honorer leurs ventes auprès de leurs acheteurs habituels.
L’assurance grêle est donc couteuse pour un retour en cas de sinistre qui n’est pas à la hauteur des sommes engagées sur le long terme. En conséquence beaucoup de vignerons ne s’assurent pas ou ne s’assurent plus, ce qui a pour conséquence de renchérir le coût de l’assurance-grêle du fait de la faiblesse de l’assiette.
Je ne suis pas un spécialiste de l’assurance et je ne vais pas m’aventurer sur une terra incognita. Cependant je me permets de suggérer aux grands dirigeants de nos organisations viti-vinicoles, de concert avec les pouvoirs publics, de mettre sur le chantier la question de la mutualisation de l’assurance grêle en la rendant obligatoire comme l’assurance habitation ou automobile ce qui élargirait l’assiette et permettrait de faire baisser son coût. Coût supplémentaire (à évaluer) certes mais qui permettrait à l’ensemble de la vigne France d’être mieux armée face aux rudesses du climat qui mettent en danger un nombre de plus en plus important de vignerons. Les CVO sont obligatoires alors pourquoi ne pas l’envisager pour couvrir un risque économique qui s’avère de plus en plus fréquent.
L’assurance récolte
Une aide à l’assurance est octroyée aux agriculteurs qui ont souscrit une assurance multirisque climatique couvrant leurs récoltes. L’aide à l’assurance récolte vise à inciter les agriculteurs à s’engager dans une démarche de gestion des risques climatiques sur leur exploitation. En effet, l’assurance récolte permet aux agriculteurs de bénéficier d’une meilleure couverture de risques que le dispositif des calamités agricoles et que les contrats d’assurance contre la grêle.
L’aide consiste en une prise en charge par l’État de 65% des primes d’assurance pour ces contrats. L’assurance récolte concernait ainsi, en 2010, près de 27 % de la SAU (dont 28 % des surfaces en grandes cultures et 15% en viticulture).
La demande d’aide à l’assurance récolte doit être effectuée dans le cadre du dossier PAC sur le site « mes démarches en ligne »
Si j’ai dit des bêtises, ce qui ne serait pas la première fois, vous zappez !
La Fédération Française des Sociétés d’Assurances indique :
L’assurance grêle
« Elle prend en charge les dommages directs causés aux récoltes par le choc mécanique des grêlons. Elle a surtout pour objet de couvrir la perte de quantité, c’est-à-dire la baisse du rendement espéré de la récolte. Mais elle peut aussi couvrir la perte de qualité de certaines cultures, notamment celles pour lesquelles la chute de la grêle entraîne une diminution de la qualité, donc une réduction de la valeur commerciale : cultures fruitières, maraîchères et horticoles…
Toutes les cultures peuvent être assurées. Elles se répartissent habituellement en neuf catégories selon leur degré de sensibilité à la grêle : les céréales étant réputées les moins sensibles, et les cultures fruitières (pommes, poires, pêches, etc.), maraîchères et horticoles, les plus vulnérables.
Les contrats d’assurance
L’assurance grêle la plus courante implique de garantir la totalité de vos récoltes de même nature.
Votre assureur établit le contrat d’assurance d’après vos déclarations sur la nature, la surface, le rendement et le prix de vente espérés des récoltes. Il s’agit de contrats d’assurance à tacite reconduction. Comme ces données varient souvent d’une année à l’autre, vous devez informer votre assureur chaque année de la nouvelle répartition et du rendement attendu de vos cultures (déclaration d’assolement).
En cas d’oubli, l’assurance est reconduite sur les bases de l’année précédente. Il peut en résulter une surassurance pour certaines récoltes, une garantie insuffisante pour d’autres et une absence totale de couverture des nouvelles cultures.
Il existe aussi une assurance grêle forfaitaire, par nature de culture assurée, pour laquelle suffit une déclaration de la surface globale des cultures à assurer »