« Son beau-père, qui est potard à Villegrande, lui a trouvé des besognes sérieuses, qu'on paye »
Martin du Gard 1933
Potard
Familier et vieux. Pharmacien, préparateur ou étudiant en pharmacie.
C’est le grand souk dans les vaccins, la France, déjà à la traine dans sa campagne de vaccination, vient par la grâce de son Macron de faire un pas de deux en stoppant, à la suite d’Angela et d’autres européens, la piquouse Astra Zeneca.
Encore un coup de pied de l’âne rosbif, le groupe pharmaceutique britannique a été publiquement pointé du doigt par la ministre de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, ce mardi 16 mars, sur France info, a indiqué qu’Astra Zeneca ne devrait livrer que « 25 % des doses [de vaccins contre le Covid-19] prévues » dans le contrat avec l’Union européenne sur les mois de mars-avril.
« Il y a une question de responsabilité des dirigeants du laboratoire et des membres de son conseil d’administration ».
Le patron du groupe pharmaceutique « est sur la sellette et il le sait parfaitement », a-t-elle déclaré, ajoutant vouloir « une plus grande transparence de la part d’Astra Zeneca » sur les doses.
Et, le coup de poignard dans le dos, genre 5e colonne c’est que le patron est un frenchie, picard comme Macron, un pur produit de l’excellence de nos grandes écoles.
Né en 1959 en Picardie, issu d’un milieu modeste, ce passionné de chevaux est devenu vétérinaire après des études à l’École nationale vétérinaire d’Alfort (1984), avant d’obtenir un Master of business administration (MBA) à HEC (1986)
Le grand ballet des groupes pharmaceutiques
Il commence sa carrière au sein du laboratoire Roussel-Uclaf, en Nouvelle-Zélande puis en Australie, pays pour lequel il gardera toujours une affection particulière. Le groupe est absorbé ensuite par l’allemand Hoechst et devient en 1995 Hoechst Marion Roussel. Pascal Soriot en sera le directeur général en 1996, avant de s’installer au Japon un an plus tard.
Nouvelle fusion pour le groupe avec le français Rhône-Poulenc en 1999, pour devenir Aventis, puis Sanofi-Aventis en 2004. Au cours de cette période, Pascal Soriot travaille alors aux États-Unis.
Il rejoint par la suite le laboratoire suisse Roche en 2006 et devient le directeur d’exploitation de l’entreprise en 2010. Débauché par Astra Zeneca en 2012, il prend ses fonctions en tant que PDG du groupe le 1er octobre de la même année.
« Il possède toutes les qualités dont le groupe a besoin », avait salué un analyste financier de DZ Bank à sa nomination.
« Une grande capacité d’écoute »
Soriot est doté « d’une grande capacité d’écoute », confie Patrick Biecheler, expert de l’industrie pharmaceutique, aux Échos.
À son arrivée, l’entreprise est moribonde. Il échange alors avec les équipes, organise des tables rondes… Le nouveau PDG remet de l’argent dans la « recherche et développement », recentre les activités d’Astra Zeneca mais supprime aussi des milliers d’emplois.
En 2014, Pascal Soriot réussit à déjouer une offre publique d’achat (OPA) « hostile » menée par le concurrent américain Pfizer. Un bon moyen pour mettre en lumière les médicaments d’Astra Zeneca, explique-t-il à l’époque.
« Pascal, c’est un mec qui n’a peur de rien », confie un de ses anciens lieutenants aux Échos.
Son bilan à la tête de l’entreprise ?
Astra Zeneca valait un peu moins de 37 milliards de livres en Bourse quand il est arrivé, et aujourd’hui, le laboratoire pèse près de 96 milliards de livres.
« C’est l’un des plus grands patrons de la pharmacie de ces quinze dernières années », estime un professionnel auprès du quotidien économique.
Fermez le ban !
Et si Macron le récupérait dans sa dream-team ?