Le sieur Fuligni Bruno, qui a vécu en Alsace avant d’aller en Champagne, nous dit dans son Tour du monde à travers la France inconnue :
« … et si la loi du sol s’y applique intégralement, je suis nécessairement Alsacien moi-même, puisque je suis né à Strasbourg. Pour rien au monde je n’aurais évoqué l’Alsace comme un morceau de Germanie en France, tant la simplification serait abusive. Certes, l’alsacien, qui se parle encore beaucoup, n’a rien d’une langue latine, mais il a sa personnalité, fortifiée par une histoire cruelle qui a conduit de nombreux Alsaciens à rejeter les tentatives assimilatrices des Prussiens. »
L’Alsace je connais !
Le 27 octobre 2010
Jean dit «Jeanny» Hugel la cheville ouvrière du Décret du 1ier mars 1984 dit Vendanges Tardives et Sélection de Grains Nobles
« La dynastie Hugel affiche une résistance à toute épreuve. Fondée en 1637 par Hans Ulrich Hugelin, elle a traversé la guerre de Trente ans, survécu aux famines, à la peste, aux épidémies, aux batailles napoléoniennes comme à celle de 1870 et est sortie miraculeusement des guerres de 1914-18 et 1939-45. Tantôt française, tantôt allemande, toujours debout : l’histoire de la famille se confond avec celle de l’Alsace. »(2)
Chez les Hugel, dans cette Alsace « tantôt allemande, tantôt française » cet enracinement, ce lien indéfectible avec la France et des français, pas toujours bienveillants avec eux, symbolisé par Georges Hugel, tout juste démobilisé par les allemands, en septembre 1944, qui s’engage dans la 1ière Armée française alors que Jeanny se trouvait encore sous l’uniforme allemand. »
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Mais revenons au sieur Axelroud qui se dore au soleil de Collioure à l’abri de son chapeau de paille d’Italie en citant à nouveau Bruno Fuligni :
« Mais Daniel me parla du village de son enfance, dans « l’Alsace bossue » si différente du reste de la province. Pourquoi bossue ? À cause de son relief, tout simplement ? Ou parce qu’elle forme, à l’ouest du Bas-Rhin, une bizarre excroissance dans le département lorrain de la Moselle ? »
Note ironique du Taulier datant du 31 août 2015 où notre PAX en commentaire poussait la chansonnette ICI
C’était au temps je récitais la liste des départements avec la préfecture et les sous-préfectures et de ce temps-là seul le Bas-Rhin est resté bas. Les autres les Basses-Pyrénées et les Basses-Alpes n’ont pas supportés l’outrage ils se sont rebaptisés : Pyrénées-Atlantiques et Alpes-de-Haute-Provence. La Haute-Saône, comme le Haut-Rhin sont restés hauts, mais les inférieures : Loire, Seine, Charente se sont haussées pour être : Atlantique, et Maritime.
Les Alsaciens sont ainsi, ils ne changent pas facilement d’avis.
« L'Alsace Bossue est attribuée par le partage de Verdun de 843 entre les trois petits-fils de Charlemagne au royaume de Louis le Germanique. Elle appartient dès 962, date de restauration de l'empire par Othon Ier le Grand, à l'empire romain germanique. »
Au XVIe siècle, de vastes régions de l’Alsace constituent des territoires ecclésiastiques catholiques. Le pouvoir de l'évêché de Strasbourg s'étend sur la moitié du Bas-Rhin et sur certaines parties du Haut-Rhin. L'évêque de Bâle au sud, celui de Spire au nord ont aussi des possessions en Alsace. Le domaine des Habsbourg s'étend sur les deux-tiers du Haut-Rhin tandis que les possessions des ducs de Lorraine s'étendent également en Alsace. Mais alors que la Lorraine reste catholique, les seuls territoires franciques rhénans d'Alsace, passent majoritairement à la Réforme d’où leur sort différent de celui du duché de Lorraine ou de l’Alsace. Ils constituent l’Alsace Bossue qui appartient au Westrich. Le Westrich est le nom donné à partir du XIIIe siècle au territoire situé au nord de la vallée de la Seille entre les Vosges et l'Hunsrück. Mouvante au sein du Saint-Empire entre Lorraine, évêché de Metz, Luxembourg, archevêché de Trèves, Alsace, Bade et Palatinat, c'est aujourd'hui une « province fantôme » que recouvrent la Sarre, le Nord-Est de la Lorraine, l'Alsace bossue, et la zone montagneuse du Palatinat.
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« … l’ancien comté de Sarrewerden, terre d’Empire jusqu’en 1793. Quand Louis XIV conquit Strasbourg et une bonne partie de l’Alsace, le comté demeura enclave allemande protestante au milieu de la France catholique – avec une enclave française à l’intérieur pour faire bonne mesure.
Il est vrai que le peuplement complexe de la contrée demandait un peu d’imagination aux diplomates du Grand Siècle. Ceux-ci savaient que, durant la période s’anarchie sociale restée dans l’histoire sous le nom de « guerre des Paysans », de 1527 à 1557, les massacres furent tels que le comté se trouva presque dépeuplé. Les comtes de Nassau-Sarrewerden avaient donc fait venir d’Allemagne de nouveaux habitants, dont les descendants conservèrent les noms et la langue. »
« Ici on ne parle pas l’alsacien mais le francique – la langue de Clovis ! »
« Durant les guerres de Religion en effet, puis après la révocation de l’édit de Nantes, l’enclave luthérienne et francique de Sarrewerden accueillit des familles de huguenots, calvinistes et francophones quant à eux, dont les descendants forment un îlot de latinité tranquille dans l’Alsace bossue. »
Si comme pour l’affaire Benalla vous n’avez rien compris Patrick Axelroud va tout vous expliquer.
Merci par avance.