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30 juillet 2018 1 30 /07 /juillet /2018 06:00
Ramon Mason Le départ des fruits et légumes du cœur de Paris

Ramon Mason Le départ des fruits et légumes du cœur de Paris

Commençons par la fin, les américains se sont pris de passion pour ce légume pas très glamour en transformant à tout va sa chair: en pizzas, beignets, toasts ou même « steak »

 

La presse s’interroge gravement : Le chou-fleur est-il en train de devenir le nouvel aliment star et healthy d'Instagram?

 

En effet les Américains développent une obsession irrationnelle pour cette plante potagère.

 

« Témoignant de l'engouement insolite pour celui-ci, la marque américaine CauliPower (jeu de mots avec "chou-fleur" et "pouvoir"), s'est même lancé au début de l'année 2017 avec pour seul et unique produit une pizza chou-fleur déclinée en plusieurs saveurs, promettant une pâte faite de ce légume et d'un soupçon de farine sans gluten. »

 

« Si la marque CauliPower a aidé à populariser le chou-fleur sous la forme de farine, le monde des foodistas ne l'a pas attendu pour le cuisiner sous toutes ses formes. Aux États-Unis, les chefs en font leur matériel privilégié: rôti tel une entrecôte chez La Condesa à Austin, cuisiné en couscous chez l'étoilé Michelin Le Bernadin à New York, grillé comme des ailes de poulets chez Takoda à Washington... »

 

J’imagine la gueule de Pousson ! Encore un terrain de jeu pour foodistas.

 

En même temps, comme le disait notre Président avant de l’être, ce matin je ne recule devant rien pour faire l’intéressant : sans être impertinent je puis écrire qu’au château « Ils sont dans les choux »

 

Références littéraires obligent :

 

« Il entendait poursuivre, d'autant que les flics de la Crim' semblaient dans les choux, occupés à traiter un autre suspect. » Sang d'encre au 36

 

« M. Verdurin eût pu maintenant être salué sans honte par son neveu, celui qui était dans les choux. » Marcel Proust  À la recherche du temps perdu…

 

Pour couronner le tout, j’épluche en ce moment l’œuvre de Philippe Kerr et son héros récurrent, Bernie Gunther, en parlant des hauts gradés de la SS les désigne comme les « choux-fleurs de service»,  eut égard aux broderies argentées qui ornaient les revers de leurs sinistres uniformes.

 

Alors pourquoi ne pas rappeler que celui qui tient encore la baraque, à défaut de tenir la route, votre Taulier le 9 février 2016 titrait  avec force : Le chou-fleur « injustement mésestimé, dédaigné, relégué au rang des légumes grossiers connaît enfin son heure de gloire gastronomique »

 

En fait, c’était Camille Labro qui l’écrivait dans M le magazine du Monde.

 

«Longtemps dédaigné, relégué au rang des légumes grossiers, éclipsé par son cousin le brocoli et par un chou kale surmédiatisé, le chou-fleur connaît enfin son heure de gloire gastronomique. Voilà plusieurs années que quelques cuisiniers s'échinent à le valoriser, comme Yotam Ottolenghi, grand chef d'origine israélienne installé à Londres, qui tient une chronique régulière dans The Guardian : « Depuis 2007, je fais campagne pour convaincre le monde que le chou-fleur n'est pas un légume terne et fade. La bataille semble enfin gagnée ! », se réjouissait-il l'an dernier.»

 

Déjà, j’ajoutais : Sans trop ramener ma science, affirmer que j’ai du nez pour humer les tendances, le 3 janvier 2015 sur mon espace de liberté je chantais déjà les louanges du chou cramé à la Miznon.

 

« Je plonge le chou-fleur dans une grande casserole remplie d'eau, je chauffe et fais cuire 15 minutes à partir de l'ébullition. J'égoutte le chou-fleur, puis je le mets dans un petit plat allant au four. J'arrose de 2 cuillerées à soupe d'huile d'olive, je sale et j'enfourne environ 45 min à 230 °C (mode grill), le temps que le chou-fleur noircisse un peu. »

 

Lire la suite ICI 

 

Et comme je suis trivial je ramenais encore ma science :

 

Si le chou-fleur cramé m’a inspiré c’est que dans ma vie au 78 rue de Varenne, ce gros légume blanc de nacre dans sa corolle verte à peuplé mes dossiers de crise associé à un leader breton charismatique Alexis Gourvennec, le père de la SICA de Saint-Pol-de-Léon plus connue de nos jours par la marque Prince de Bretagne.

 

Petit retour en arrière, mai 1961, la jacquerie la plus étendue et la plus violente que la France moderne a connue.

 

Ce n’est qu’un petit message à ceux qui nous serinent à longueurs de leurs écrits les merveilles de la France profonde d’avant, ces villages regrettés qu’ils ont d’ailleurs quittés pour aller vivre en ville dans le confort et la facilité.

 

« Les troubles commencèrent dans la Bretagne du sud, durement touché par une baisse désastreuse du prix des pommes de terre. Des remorques de pommes de terre furent déversées sur les places des villes, et dans quelques communes des bandes de paysans sabotèrent les élections locales en enlevant et en brûlant des urnes électorales. Quelques jours plus tard, l’étincelle de la rébellion enflammait la Bretagne du nord, – qui avait été le théâtre d’une « guerre des artichauts »* très remarquée un an auparavant. Quelques 4000 paysans montés sur des tracteurs envahirent la ville de Morlaix et occupèrent la sous-préfecture pendant quelques heures – à titre symbolique et sans recourir à la violence. Cette nuit-là, les deux principaux organisateurs (ndlr Gourvennec et Léon) furent arrêtés, et les représentants du gouvernement annoncèrent leur intention de faire des exemples avec les coupables. Malheureusement pour le gouvernement, ces organisateurs se trouvaient être parmi les jeunes dirigeants syndicalistes les plus en vue de la région. L’un d’entre eux, Alexis Gourvennec, était un ancien jaciste qui, à 24 ans, était déjà vice-président de la fédération départementale d’exploitants agricoles. En autre région de la France, les jeunes syndicalistes n’étaient si nombreux ni si bien organisés ; beaucoup s’étaient récemment battus en Algérie, et étaient familiers des techniques de guérilla et de contre-guérilla.

 

La nouvelle des deux arrestations de Morlaix eut pour conséquence, la propagation de l’insurrection rurale, à la manière d’un feu de brousse à travers tout l’Ouest : pendant les dix jours suivants, les voies ferrées et les routes furent barrées, les villes envahies par des manifestants en tracteurs, les lignes téléphoniques furent sabotées, le Premier Ministre pendu à plusieurs reprises en effigie… »

 

La suite ICI 

 

Et avec votre pizza au chou-fleur vous boirez quoi ?

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commentaires

J
Monsieur Berthomeau,<br /> <br /> Voulant remonter de chronique en chronique au sujet d'Alexis Gourvennec, j'ai voulu accéder à celle de février 2007 (à la mort de Gourvennec).<br /> Mais le lien indiqué dans votre chronique de janvier 2015 ne le permet plus. Y a-t-il une autre possibilité ?<br /> <br /> Bien à vous<br /> J Le Nir
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P
Salut Taulier, tu as le bonjour de Bernie Gunther qui est mon chouchou de l'été en matière de polar.<br /> Pour accompagner ta pizza au choux-fleur, du chouchen peut être ?
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