L’ami Thomas Pico, vigneron à Chablis, le dit d’une façon crue : « Je vais peut-être être vulgaire, mais là on s'est pris une bonne « branlée »
« Abasourdi. Mais pas résigné. C’est l’état d’esprit de Thomas Pico, vigneron à Chablis, au moment de nous donner son témoignage sur le terrible épisode de grêle qui a ravagé le vignoble de l’Yonne, vendredi dernier. Le dernier avatar d’une année 2016 sinistrée.
Une campagne blanchie, à perte de vue. Des vignes ravagées, détruites. Des billes de grêle assassines qui jonchent le sol. C’est le spectacle apocalyptique que l’on a pu voir à Chablis vendredi dernier, après l’épisode orageux qui a frappé le vignoble. Après le gel du mois d’avril et le premier épisode de grêle du 13 mai, c’est le troisième coup dur porté au Chablisien en quelques semaines. Thomas Pico, vigneron à Courgis, n’y va pas par quatre chemins : « c’est une cata. Tout l’Auxerrois a été frappé, j’ai même vu des corbeaux morts sous les impacts de grêle. C’est la désolation. Déjà en avril, au moment du gel, il y avait des zones anéanties, comme à Chitry-le-Fort, Irancy, je n’avais jamais vu ça. Puis il y a eu la grêle il y a deux semaines, avec encore Chitry, Saint-Bris… C’est du délire ».
Face à un tel désastre, au-delà des témoignages de sympathie, la seule question qui vaille est : comment exercer concrètement sa solidarité ?
La solidarité peut-être publique, Thomas la précise dans l’article de Terre de Vins , je n’y reviens pas et ce n’est pas en accusant les élus de tous poils que nous pourrons la faire s’exercer.
La solidarité peut-être interprofessionnelle :
Sur ce sujet j’ai commis le 6 août 2013 une chronique : Faut-il mutualiser le risque de grêle ?
Le 8 juillet 2014 j’affirmais plus que jamais la réponse est OUI. Mettons sur le chantier la mutualisation de l’assurance grêle en la rendant obligatoire comme l’assurance habitation ou automobile…
Je n’y reviens pas.
Reste la solidarité personnelle qui pourrait se traduire d’une manière simple, directe : l’achat en primeur du millésime 2017 à des vignerons sinistrés connus de vous.
Cet achat, payé rubis sur l’ongle par des cavistes, des restaurateurs et des particuliers, permettrait d’alimenter la trésorerie exsangue des vignerons sinistrés au moment où ils devront, en dépit d’éventuels reports de charges ou d’imposition, à des dépenses obligatoires.
C’est simple comme une avance, geste de proximité, de solidarité directe dépourvue de paperasses et de procédures interminables.
C’est une forme de financement participatif sans intermédiaires qui prélèvent leur dîme au passage.
Bref, mettre la main à notre poche, sous une forme qui n’a rien à voir avec une quelconque charité, me semble être le bon et le plus sûr moyen de partager, de mettre du concret dans les gloses solidaires qui ne restent que des mots.
Voilà c’est dit.
Je le ferai à ma petite échelle mais si vous souhaitez que nous le fassions ensemble alors faisons-le et surtout n’oublions pas !