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9 janvier 2007 2 09 /01 /janvier /2007 00:36

En réponse à un commentaire d'Agnès Payan sur la justification de l'action des JA (ma chronique haro sur l'épicerie) permettez-moi, sans référence à l'âge, qui en l'occurence jeune ou vieux ou entre les deux, n'est ni une excuse, ni un facteur aggravant, de vous donner mon point de vue sur la violence gratuite, délibérée, justifiée comme seule réponse à la violence sociale. Je la récuse absolument dans une démocratie où la liberté de manifester ses opinions est garantie. L'action des Don Quichotte est pacifique, donc respectable. En revanche, que des jeunes chefs d'entreprises - les viticulteurs en sont - au nom d'un syndicat : les JA, reçu très officiellement dans les palais de la République, préméditent et exécutent une action de commando visant une entreprise ou une administration, n'est ni justifié, ni justifiable. Désolé, chère AP, mais en 1968, sur la Place Royale, j'étais de ceux qui s'opposaient à la réthorique violente et au goût de la casse des pseudos-révolutionnaires (1). Si la France, contrairement à L'Italie et à ses années de plomb et l'Allemagne de la bande à Baader, n'a pas sombré dans la violence extrême, c'est parce que des gens de gauche, dont Rocard, s'y sont opposés. Le romantisme révolutionnaire, du passé faisons table rase conduit aux pires totalitarismes.


Comme j'avais 20 ans en 68, je suis donc à ce jour un presque vieux qui ne regrette rien de chacun des âges de sa vie, qui assume sa part de connerie, et qui n'a aucune envie de refaire un nouveau parcours, je peux vous narrer deux épisodes de cette vie où j'ai assumé, contre la compréhension ambiante, le risque de m'opposer aux adeptes du double langage. Dans le cas de nos JA qui ne peuvent pas faire autrement que de casser, je signale qu'à l'époque du grand débat sur l'avenir de notre secteur, ils sont rentrés sagement à la niche comme de bons petits toutous lorsque leur grand maître a sifflé la fin de la récré. Le courage n'est pas leur qualité première. La violence est l'exutoire des faibles. Dans le cas de notre viticulture, l'absence des responsables jeunes, leur volonté de coller à leurs aînés, explique leur accès de violence. Que la situation présente soit grave, je suis le premier à le reconnaître, mais pour autant je ne vois pas au nom de quoi je trouverais de bonnes raisons à leurs actions violentes.


Revenons à mes souvenirs de barbe grise. C'était, au temps de Rocard, Ministre de l'Agriculture, confronté au refus de l'élargissement, aux plasticages, je lui proposai que nous refusions de recevoir l'un des leaders charismatiques, Perfecto ouvert sur croix occitane et Ray Ban incorporée, tant qu'il ne condamnât pas explicitement les exactions des CAV. Ce qui fut fait. Stupéfait, notre homme excipa son ancienne appartenance au PSU, ses rendez-vous au château et l'antienne du " il faut bien que je donne des gages à la base". Rien n'y fit. Deux ans de privation de la rue de Varenne qui ne nous empêchèrent pas de conclure les accords de Dublin. L'histoire nous a donné raison. Quelques années plus tard, dirigeant le cabinet du Ministre, je fus confronté à des actions violentes contre des camions de moutons britanniques. Un jour, un commando mit le feu à un camion et le chauffeur faillit griller avec les ovins. Au téléphone le commandant de gendarmerie m'indiqua que ses hommes avaient relevé les numéros des voitures mais il me fit comprendre que si la procédure habituelle se déroulait : protestation formelle mais classement sans suite, il les garderait par devers lui. Plainte fut déposé et les auteurs condamnés.


Tout cela est peut-être du radotage de vieux mais on ne se refait pas chère AP. Continuez votre combat, je le respecte. Ne comptez pas sur moi pour baisser pavillon face à ceux qui exploitent la misère du monde pour se donner des raisons d'exister. Le travail des gens de peu est trop respectable pour qu'on l'insulte ainsi. Il est de l'honneur des dirigeants, quel que soit leur âge, d'assumer leur pleine et entière responsabilité.


(1) à Nantes, rien à voir avec le Quartier Latin, le conflit fut dur mais toujours respectueux des outils de production comme des biens, tradition des organisations ouvrières et paysannes de ce lieu.

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8 janvier 2007 1 08 /01 /janvier /2007 00:35

Certains de mes amis, gentiment, me reprochent d'avoir la dent dure pour les communistes et la gauche de la gauche, et me disent, toujours gentiment, que je devrais aussi décocher mes flèches sur les roses pales, et bien sûr, ceux de l'autre rive. Pour ce qui concerne ma famille, laissez-moi le soin de régler nos différents entre nous. Pour les gens d'en face, sauf bien sûr ceux de l'extrême droite, je me contente de constater qu'ils sont parties intégrantes de la démocratie, la deuxième branche de l'alternative. Comme Karl Popper, je pense que la démocratie politique, le pire des systèmes à l'exception des autres, ce n'est pas le pouvoir du peuple, mais un système où, grâce aux élections, le peuple peut changer de gouvernants, sans coup d'Etat ni parricide. Pour ceux que ça intéresse, je conseille la lecture du dossier " Autour de L'Extrême Gauche plurielle " paru dans la Revue le débat n°142 novembre-décembre 2006 Gallimard. En amuse-bouche, si je puis m'exprimer ainsi, je vous propose des extraits d'une contribution " La fin sans fin de la gauche extrême " de Bernard Poulet. Je me retouve dans les propos de l'auteur.

" L'extrême gauche en France est à la fois - dans sa version troskiste - un passé qui ne passe pas et - dans sa version ATTAC ou Toni Negri - une manière de poser des questions au futur avec l'ambition d'en faire une théorie. Elle est également l'expression d'une difficulté française à accepter le marché et parfois la démocratie. C'est enfin une hypothèque sur le fonctionnement de la démocratie politique puisque l'extrême gauche pèse plus de 10% des suffrages exprimés dans les élections. D'où le grand intérêt du travail de Philippe Raynaud - le coordinateur du dossier - qui ne se contente pas de faire la description de ce qu'il qualifie de "magma socialement et culturellement assez hétérogène", mais veut, en philosophe, en comprendre les fondements intellectuels et idéologiques.
Il montre bien comment les trois principales organisations trotskistes perpétuent un discours explicitement communiste, n'excluant pas la violence, en vertu d'une supposée virginité morale que leur auraient conférée leur dénonciation permanente du "stalinisme" et le statut de victime endossé par le trotskysme. Discours que le PCF - beaucoup plus "coupable" face à l'histoire - n'ose plus assumer lui-même.
A ce propos, Philippe Raynaud soulève un point très important du nouveau climat idéologique en France, qu'il définit comme le "révisionnisme antirévisionniste" ou l'"effacement progressif de la réflexion anti-totalitaire". Tout se passe en effet comme si le totalitarisme communiste, absous au nom de ses supposées bonnes intentions, n'avait plus de compte à rendre. Comme si le " Livre noir du communisme " avait été effacé par le " Livre noir du colonialisme ", comme s'il s'agissait de faire réviser François Furet par tous ceux qui se sont beaucoup trompés, de nouveau fiers d'avoir eu tort avec Sartre. Ce retournement a permis au PCF de s'absoudre de presque toute responsabilité, d'éviter un quelconque bilan, ce qui n'est pas étranger à cette "exception française" qu'est la permanence de l'extrême-gauche.
Philippe Raynaud, trop fin pour se laisser duper par les apparences, a le mérite de bien signaler, notamment à ceux qui votent pour les candidats trotskystes et aux commentateurs médiatiques trop présentéistes, ce qui survit toujours derrière les minauderies populiste de la retraitée du Crédit Lyonnais, Arlette Laguiller, ou le modernisme jeuniste du petit facteur, Olivier Besancenot, " version à peine relookée de l'orthodoxie trotskyste traditionnelle".
Il rappelle, impitoyablement, comment le gauchisme français pu faire les yeux doux aux terroristes (ceux d'avant le 11 septembre 2001), comment il a continué à penser la "violence de classe" ou la collectivisation totale ou partielle de l'économie, et comment il a cultivé un anti-sionnisme parfois très ambigu. Il insiste sur ce dernier point et montre que ces ambiguités ont pu nourrir un nouvel antidémitisme, certes peu trotskyste ni même maoïste, mais décomplexé au nom de l'anti-impérialisme et de la dénonciation Bush-Sharron. La même ambiguité dangereuse, souligne-t-il, est entretenue par plusieurs secteurs de la gauche radicale sur des questions aussi explosives que les rapports avec l'islamisme (l'attitude à adopter vis à vis de Tariq Ramadan, par exemple), le foulard à l'école ou l'histoire coloniale. Mais il explique aussi que chacune de ces questions suscite des conflits à l'intérieur de l'extrêm-gauche. Car au-delà des cortèges "unitairez" cette mouvance est très divisée (...)

à suivre page 106 de la revue le débat. Bonne lecture !

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7 janvier 2007 7 07 /01 /janvier /2007 00:04

Pendant que je pataugeais avec Marie dans le bonheur, le 25 mai, rue de Grenelle Pompidou veut reprendre la main, être de nouveau le maître du jeu. Il joue son va-tout. L'important pour lui c'est de lâcher du lest sur les salaires pour neutraliser la CGT de Séguy. Le falot Huvelin, patron d'un CNPF aux ordres suivra en geignant. Les progressistes de la CFDT, bardés de dossiers, assistent à un marchandage de foirail. Comme un maquignon sur le marché de St Flour, baissant les paupières sous ses broussailleux sourcils, tirant sur sa cigarette, roublard, tendu vers l'immédiat, le Premier Ministre ferraille, main sur le coeur en appelle à la raison, pour lâcher en quelques heures sur tout ce qui avait été vainement demandé depuis des mois, le SMIG et l'ensemble des salaires. Le lundi, chez Renault, à Billancourt, Frachon et Séguy, se feront huer. Chez Citroën, Berliet, à Rodhiaceta, à Sud-Aviation et dans d'autres entreprises, même hostilité, même insatisfaction. Le "cinéma" des responsables de l'appareil cégétistes à Billancourt n'a pas d'autre but que de blanchir les négociateurs, de mettre en scène le désaveu de la base.


La semaine qui s'ouvre est décisive. Pompidou sur la pente savonneuse, la célèbre "voix" jusque-là infaillible semble douter après le bide de sa proposition de référendum, Mendès le chouchou de l'intelligenstia, qui le considère comme l'homme providentiel, consulte, mais comme d'habitude attend qu'on vienne le chercher. Le 28 mai sous les ors de l'hôtel Continental Mitterrand, avec sa FGDS, se pose en recours. Tous les camps s'intoxiquent. Le vrai s'entremêle au faux. On parle de mouvement de troupes au large de Paris. La frange barbouzarde des gaullistes mobilise. On affirme que les membres du SAC ont déballé dans leur repaire de la rue de Solférino des armes toutes neuves. Le Ministère de l'Intérieur révèle la découverte de dépôts d'armes dans la région lyonnaise, à Nantes, dans la région parisienne, ce qui ajoute du piment à une situation déjà quasi-insurrectionnelle. Ce qui est vrai, c'est que depuis plusieurs jours certains membres de la majorité ne couchent plus chez eux. Avec Marie nous décidons de nous joindre au cortège qui se rend à Charléty.


Dans la foule : Mendès-France. Le PC et la CGT ont refusé leur soutien. Dès la mise en place du cortège, au carrefour des Gobelins, il est évident pour les organisateurs que la manifestation rencontre un vrai succès populaire. Des drapeaux rouges et noirs flottent au-dessus de la foule. Le service d'ordre de l'UNEF nous encadre. A Charléty, nous nous installons dans les gradins. "Séguy démission". André Barjonet, en rupture de ban avec la centrale lance " La révolution est possible." Geismar annonce qu'il va donner sa démission du SNESUP pour se consacrer à ses tâches politiques. Pierre Mendès-France n'a pas pris la parole. Aux accents de l'Internationale nous quittons calmement le stade. La manif est un succès mais elle nous laisse sur notre faim. Le mouvement est frappé d'impuissance et ce n'est pas la prestation de Mitterrand le lendemain qui va nous ouvrir des perspectives. A sa conférence de presse, l'un des nôtres, lui a demandé s'il trouvait " exaltante la perspective de remplacer une équipe qui n'a plus d'autorité depuis dix jours, par une équipe qui n'a plus d'autorité depuis dix ans..." Le député de la Nièvre, pincé, répliquera " je me réserve de vous montrer que vous avez peut-être parlé bien tôt et avec quelque injustice..." La suite allait prouvé que le vieux matou avait vendu la peau de l'ours avant de l'avoir tué.  

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6 janvier 2007 6 06 /01 /janvier /2007 00:08
Pour ceux qui débarquent sur ce blog ou ceux qui ont perdu le film de ce petit roman écrit au fil des week-end, s'ils veulent retrouver la chronologie il leur faut se reporter dans les archives au mois d'octobre puis rechercher la chronique du samedi 7 octobre : ne m'appelez pas Benoît. Ensuite, par saut de puces, week-end après week-end, remonter jusqu'à celle d'aujourd'hui. Bonne lecture aux courageux...

Flore conquise - la mère de Marie se prénommait Flore - il ne me restait plus qu'à affronter le grand homme. La paralysie générale, faute de transports en commun et d'essence pour les autos, me rassurait. Je pensais que le projet de Marie s'enliserait dans les sables de la grève générale. C'était sans compter sur sa tendre pugnacité. Sitôt congé pris de la vaporeuse et envahissante Flore, dans l'ascenseur la mâtine me sussurait, très bonbon anglais, " pour monter à Paris tu pourrais emprunter la 2 CV de ta copine Pervenche ? "
- C'est ça petit coeur et pour l'essence je fore illico Cour des 50 otages...
- Pas besoin mon Benoît, tu demandes des bons au Comité de grève...
- Et je dis quoi aux mecs du Comité ? Que c'est pour aller faire une virée à Paris pour demander la main de ma douce Marie à son père. Pas très porteur en ce moment les bonnes manières bourgeoises très chère...
- Tu leur dis que c'est pour une ambulance...
- D'où tu la sors ton ambulance fantôme ?
- Des Urgences mon amour, avec tous les tampons que tu veux. Je crois qu'ils adorent les tampons tes camarades du Comité...
- Tu ferais ça !
- Bien sûr mon Benoît, ce n'est pas trahir la cause du peuple. Tout juste un petit mensonge de rien du tout...
- Ma présentation à ton cher père ne peut pas attendre ?
- Non !
- Et pourquoi non ?
- Parce que c'est drôle...
- Pouce Marie ! Fais-moi un dessin, je me paume dans ta logique de fille.
- Pourtant c'est simple joli coeur. Imagine-nous sur les routes désertes, filant vers Paris, capote ouverte, cheveux au vent. Non, toi seulement. Moi, je mettrai un foulard noué derrière le cou. Très Jan Seberg. Aux carrefours nous passerons sous les regards étonnés des pandores. Bonjour, bonjour les hirondelles... Nous serons les rois du monde. Nous mangerons des sandwiches en buvant un petit rosé glacé. Nous entrerons dans Paris par la porte d'Orléans. J'y tiens. Puis nous descendrons les Champs-Elysées en seconde. Je prendrai des photos. Oui, pendant que j'y pense, il faudra que j'achète des berlingots pour papa. Il adore ça. Surtout ceux à l'anis. La Concorde, trois petits tours, et on débarque avenue de Breteuil chez le père. Rien que du pur bonheur !
- Dis comme ça ma douce je capitule. Reddition sans condition...

 

Ce qui fut dit fut fait. Marie était ainsi, un gros grain de folie dans un petit coeur simple. Nous débarquâmes donc, en fin de matinée chez le grand homme. C'est lui qui nous ouvrit, blouse bise ample, saroual bleu et sandales de moine. Chaleur et effusions, l'homme portait beau, un peu cabotin, la même coquetterie dans l'oeil que ma Marie - c'est l'inverse bien sûr - et surtout, une voix chaude, charmeuse et envoutante. Sous la verrière de son atelier, blanche du soleil au zénith, nous fîmes le tour de ses toiles récentes. Il s'était tu. J'estimai le moment venu d'avouer mon inculture crasse. Sa main se posa sur mon épaule, protectrice " avec Marie vous faites la paire mon garçon. Chirurgienne ! Un métier de mains habiles fait par des imbéciles prétentieux. Qui puis-je ? C'est de famille. Rien que des clones en blouses blanches ! Pour eux je suis le raté. Un millionnaire par la grâce des galeristes américains, l'horreur pour ces Vichyssois refoulés ! Ha, le Maréchal il allait les protéger tous ces bons juifs, bien français... Des pleutres, de la volaille rallié sur le tard au grand coq à képi. Et ils sont allés le rechecher pour défendre l'Algérie française. Bernés ! Mais on leur sert de l'indépendance nationale alors ils baissent leur froc. Ils se croyaient bien au chaud et vous déboulez, tels des enragés. Panique dans le Triangle d'or, tous des futurs émigrés..." Le tout ponctué d'un grand rire tonitruant et de rasades de Bourbon. Par bonheur, grâce à Marie, je carburais au Krug. L'homme pouvait se permettre de railler le héros du 18 juin, résistant de la première heure, à dix-huit ans, un héros ordinaire, compagnon de route des communistes un temps malgré le pacte germano-soviétique et les vilénies de Staline en Espagne, il rompra avec eux bien avant Budapest. Marie m'avait tout raconté sur le chemin de Paris.

 

  

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5 janvier 2007 5 05 /01 /janvier /2007 00:02

C'est l'histoire de jeunes gus, des JC, se revendiquant d'un groupuscule les JA, une histoire narrée par JB, tout ça sous le couvert de l'anonymat bien sûr, c'est une tradition locale qui permet de mieux coller au terrain déjà occupé par les VC du CAV. Donc des JC qui sont des JV des JA en voie de devenir des VC, s'en sont allés au petit matin sur une plate-forme de la GD, casser de la boutanche, épandre dans le caniveau du vin acheté 3 sous et revendus un peu plus cher qu'une bouteille d'eau. Des courageux ces petits gars, se lever si tôt pour se taper ce sale boulot c'est pas commun de nos jours où y'a que des ramiers dans les cités qui veulent plus rien branler. Pas feignants nos JC des JA sont aussi allés renverser des zotos de la DDA. Normal tout ça, rien que des naufrageurs du vin ces épiciers, ces gratteurs de papier, tout juste bons à être vilipendés.

Morale de l'histoire = un jour face aux majors du pétrole, des tout petits genre Standard Oil, British Petroleum, Shell, Total... qui faisaient que se foutrent de leurs gueules, les pays producteurs de pétrole ont créé l'OPEP. La suite vous la connaissez. Alors, un petit conseil aux JC en voie de devenir des VC, au lieu d'aller ouvrir des vannes de cuves de négociants ou casser de la boutanche de distributeurs, pour vous calmer les nerfs, vous feriez mieux de vous occuper de vos coopératives qui, pour le vin dont il s'agit, produisent au moins 80% de l'approvisionnement ; organiser un marché spot ; concentrer l'offre ; être des acteurs du marché... Bien sûr, là je parle anglais, je suis un libéral forcené, pas fréquentable ce JB. De plus, je comprends, moins de coopé, ça ferait moins de présidents, donc ça limiterait vos chances, petits JV, de faire carrière mais peut-être que ça vous éviterait de devenir des VC.

Je sais vous allez encore me dire que j'écris des trucs pour initiés. Comme je suis bon prince, pensez à Jacques Brel qui chantait que les bourgeois, plus ça devient vieux plus ça devient C... et que la connerie n'est pas le privilège de la Vieillesse ça touche sans distinction toutes les tranches d'âge, donc aussi ceux qui se disent Jeune. Pour l'autre V c'est facile sur un blog de Vin. Ceci écrit, ce qui me navre, c'est que ces JC, en passe de devenir des VC, confortent celles et ceux - des étranges petites bêtes qu'on nomme consommateurs - qui se disent, qu'après tout, arracher de la vigne dans des coins où les JC croissent comme du chiendent, c'est pas bien grave. Quand aux grands méchants loups - le genre Pernod-Ricard - qui pourraient vendre du vin français dans le vaste monde, ce n'est même pas la peine de tenter de les convaincre : le spectacle des JC s'ajoutant à celui des VC leur suffit... 

Note de l'auteur : le pourcentage de C... est constant dans toutes les catégories de la population.

  

     

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4 janvier 2007 4 04 /01 /janvier /2007 00:06

Moi c'est l'un de mes petits plaisirs mais...


Ce matin, si l'espace qui m'est imparti ici me le permettait, je vous l'aurais révélé en rébus mais...


Comme les oui mais mènent là où vous savez je vais me contenter d'un petit jeu de pistes...

 

Indice 1 : quelle est la belle province* qui produit une crème fraîche d'AOC ?


Indice 2 : quelle est la belle province* qui produit une eau-de-vie d'AOC originale ?


Indice 3 : quelle est la belle province* dont l'un des ports est ou était le comptoir importateur de café

 

Crème fraîche d'Isigny + Calvados + Café = ?

 

 

Irish Coffee ? No !

 

Normandy Coffee...

 

Copie ? No !

 

Deux  ingrédients sont des produits originaux non reproductibles ailleurs qu'en Normandie, donc c'est déposable...

 

English why ?

 

Pour plein de bonnes raisons : Guillaume le conquérant, la stupidité des politiques qui ont coupé la Normandie* en 2, le Y permet de déposer la recette...

 

Objection : ça existe déjà !

 

Ma réponse : qui le sait et qui en boit ?

 

Moi, bien sûr, mais, chers amis normands, pour le papy-boom en charentaises  qu'aime les douceurs, au lieu de créer des cocktails aux noms bizarres, faites-nous le coup du Normandy Coffee... Bonne Année à tous et à toutes sous les pommiers et les poiriers bientôt en fleurs... 

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3 janvier 2007 3 03 /01 /janvier /2007 00:04

Allier origine et espace de liberté, en voilà une belle intention en ce début d'année, c'est beau comme un voeu pieu et c'est voté à l'unanimité par l'assemblée générale du syndicat. Pour faire encore plus joli, les décideurs, yzont donné de jolis petits noms à leur segmentation autoproclamée : Collection, Style et Séduction, ça sent le chiffon - sous ma plume de mec qu'aime les fanfreluches c'est plutôt un compliment - ça a comme un petit air de Cap 2010 mais avec encore une forte dose de centralisme démocratique. N'en m'en veuillez pas de souligner aussi que ça vient un peu tard pour " réagir, profiter de la réforme de l'OCM et nous réorganiser pour faire face à un nouveau défi ". Tient donc, y'aurait donc bien un nouveau défi et ce "potentiel de 6 à 8 Mhl de cépages qui arrive" c'est, sans doute, aussi une découverte récente ?

Moi je n'ai rien contre les belles assemblées générales, bien huilées, avec des discours bien rodés ou prévisibles "le vin de pays de France qui serait un déversoir pour les excédents de volumes d'autres régions de France" ou "le combat main dans la main pour le partage de la valeur ajoutée" avec le négoce et les centrales d'achat ou l'accord à 80% avec le grand méchant loup BK à l'exception de l'assemblage des vins de pays déjà agréés (du bon + du très bon, c'est bien connu, ça fait du mauvais) et bien sûr, pour faire sérieux, un petit coup d'Ernest Young - à ne pas confondre avec Michael - pour souligner que dans l'affaire, telle qu'elle est menée, tout le monde y perd (cf ma chronique : destruction de valeur).

Trois questions simples :

- Collection, fille putative de Grand Oc, et l'appellation régionale Languedoc nous, les cons de conso, on s'y retrouve comment dans le linéaire commun régional South of France ?
- Le partenariat c'est quoi au juste ? Un truc dont on cause sur les estrades quand ça va mal ou un vrai projet " industriel " gagnant-gagnant, type Champagne, entre des partenaires économiques représentatifs du secteur...
- Pourquoi des vins " sans défaut, fruités, peu alcooleux, agréés par lot, pouvant recourir à toutes les pratiques oenologiques reconnues " et "capables de concurrencer les vins espagnols" sont-ils inassemblables par des "entrepreneurs du vin " avec des vins produits dans les mêmes conditions dans d'autres zones de vins de pays ? Une question de typicité, peut-être ?

Merci à ceux d'entre vous qui s'inquiètent dans leurs commentaires de mon activité professionnelle. A l'occasion je vous taillerai - j'ai pas écrit torcherai - une petite chronique sur cet important sujet.

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2 janvier 2007 2 02 /01 /janvier /2007 01:00

L'Erythrée qui sait où c'est ? La corne de l'Afrique, la télé en a causé la semaine passée : l'Ethiopie, la Somalie, une histoire de tribunal islamique, bref encore un truc entre affamés en guenilles armés par on ne sait qui... L'Erythrée est au nord de l'Ethiopie, à la frontière soudanaise. Ce matin, au lendemain de libations, je voudrais vous parler des hautes terres de l'Erythrée, là où il ne pleut quasiment pas une grande part de l'année, où il fait plus de 30° à l'ombre, et où pourtant il faut trouver de l'eau. La quête de l'eau c'est le quotidien des femmes dans ce pays encore meurtri après ses guerres contre l'Ethiopie. Un documentaire diffusé sur Arte, le 23 décembre " Erythrée, l'âne de la dernière chance" conte l'histoire de Lemlem, habitante d'un petit village niché à 2300 mètres d'altitude.

Lemlem a perdu son mari à la guerre et doit désormais nourrir seule ses dix enfants. Elle compte parmi les plus pauvres des 200 âmes qui vivent là. Chaque jour, elle descend à pied jusqu'à la source d'eau, deux heures de marche pour aller, trois pour remonter écrasée par la charge de vingt litres d'eau. Elle n'a pas les moyens de s'acheter un âne pour porter le bidon. C'est l'Union des Femmes Erythréennes qui va lui offrir un âne de bât, acheté 130 euros au marché aux bestiaux, à 60 km de là. Et la vie de Lemlem va changer. La bête est chérie. Elle vit devant la maison où elle reçoit chaque jour sa ration : les restes de farine.

A ce propos, je vous invite à lire en cliquant sur ce lien www.wfp.org/eb/docs/2005/wfp050974~2.pdf un projet de la FAO concernant le Programme Alimentaire Mondial pour l'Erythrée. Bien sûr, c'est un peu lourd, ça risque de rester sur nos estomacs repus après nos libations mais, puisque nous sommes en période de voeux, 130 euros, tout juste le prix unitaire d'un menu de réveillon de la Saint Sylvestre, pour un âne, peut-être que nous pourrions - je ne sais pas comment, mais ça doit être de l'ordre du possible - nous les gens de la convivialité, créer un lien avec l'Union des femmes érythréennes et... Ne vous privez pas du plaisir de me répondre, chers lecteurs assidus, et encore BONNE ANNEE !

Pour ceux qui aiment la tendresse : je vous conseille d'écouter ou de réécouter l'une des plus belles chansons de Pierre Perret : LILI (la Somali).

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1 janvier 2007 1 01 /01 /janvier /2007 00:00

bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année 2007 à vous et à ceux qui vous sont chers bonne santé bonne santé bonne santé bonne santé bonne santé bonne santé bonne santé bonne santé bonne santé bonne santé bonne santé bonne santé bonne santé santé bonne santé bonne santé bonne santé bonne santé bonne santé bonne santé prospérité prospérité prospérité  prospérité prospérité prospérité prospérité prospérité prospérité prospérité prospérité prospérité prospérité prospérité prospérité prospérité  prospérité prospérité prospérité prospérité prospérité prospérité prospérité prospérité prospérité prospérité convivialité convivialité convivialité convivialité convivialité convivialité convivialité convivivialité convivialité convivialité convivialité convivialité convivialité convivialité convivialité convialité convivialité convivialité convivivialité convivialité convivialité convivialité amitié amitié amitié amitié amitié amitié amitié amitié amitié amitié amitié amitié amitié aamitié amitié amitié amitié amitié amitié amitié amitié amitié amitié amitié amitié paix aux gens de bonne volonté paix aux gens de bonne volonté paix aux gens de bonne volonté paix aux gens de bonne volonté paix aux gens de bonne volonté paix aux gens de bonne volonté paix aux gens de bonne volonté paix aux gens de bonne volonté paix aux gens de bonne volonté paix aux gens de bonne volonté paix aux gens de bonne volonté ...

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31 décembre 2006 7 31 /12 /décembre /2006 00:02

De fringant jeune mâle énamouré je passai à chiffe molle éberluée pointant grossièrement du doigt ce nom célèbre - en ce temps reculé on n'utilisait pas le qualificatif people - en balbutiant " c'est lui..." Ma Marie acidulée se gondolait gentiment " mais oui, mon Benoît, c'est lui... C'est un monument qu'il te faudra affronter par la face nord dimanche. Pour la minute contente-toi de maman. Elle c'est tout simple. Tu l'écoutes, elle adore ça..." Je bardai ce qui me restait d'énergie pour carillonner. Madame mère nous ouvrit dans un froufroutement vaporeux. Elle tenait du cygne et de l'échassier. Marie lui claquait une bise sur le front avant de me présenter d'un "c'est Benoît" si familier que j'eus du mal à me saisir de la main fine et blanche qu'on me tendait. Gauchement je l'agitais. On m'invitait, sourire narquois accroché à des lèvres discrètement peintes, regard mi-ironique, mi-étonné sous de longs cils, à m'asseoir sur un canapé blanc et long comme un chemin de halage. Je m'y sentais perdu. Marie s'était éclipsée. " Vous n'avez pas les cheveux longs..." me disait le flamand rose en se posant sur l'accoudoir d'un fauteuil en vis à vis. En un ultime effort je me tins droit et plantai mon regard dans ses yeux tilleul afin de ne pas m'attarder sur ses jambes croisées qui saillaient entre les pans du déshabillé.

A ce constat qui semblait la combler d'aise j'opposai un sourire béat. Vite il fallait que je me ressaisisse face à cette entreprise de séduction. J'optai pour la contre-attaque. Me levai. Elle réprimait un léger étonnement en posant ses mains sur le haut de ses cuisses découvertes. Sans me soucier de ce qui montait en elle, d'un pas décidé, j'allais me planter à la verticale de sa pause provocante. Elle frissonnait et se cabrait, ce qui avait pour effet de dénouer la fine cordelette enserrant sa taille. J'affichais mon sourire le plus carnassier. Elle tentait de reprendre contenance mais la soie glissait sur l'arche de ses hanches. A l'à pic de sa chevelure permanentée je me courbai en tendant ma main. Sa maigre poitrine palpitait. Je me saisis de sa main et j'y déposai du bout des lèvres un bref baiser. Puis, tel un officier au garde à vous, gants beurre frais, planté face à elle demi-nue, je lui fis cette étrange déclaration " madame si Marie n'existait pas je vous aurais fait l'amour sur le champ. Vous êtes belle et désirable. Je vous prie de bien vouloir ne pas m'en tenir rigueur..."

Pure invention de ma part que ce tableau vaudevillesque railleront les sceptiques. Ne leur en déplaise il en fut ainsi et je soupçonne fort ma tendre Marie d'en être l'auteur. Pour m'éprouver ? Non, je ne le crois pas. Plutôt pour solder de vieilles histoires mère-fille. Ma déclaration emplit le regard tilleul d'une fine brume dont je profitai pour l'aider à se remettre sur pied. Elle n'opposa aucune résistance. D'une main lègère je remis de l'ordre dans sa lègère vêture en laissant, un bref instant, mes doigts effleurer la peau blanc de lait de son ventre tendu. Je crus qu'elle allait défaillir. Ses doigts enserrèrent mon poignet. D'une voix incertaine elle me dit, sans relâcher sa pression " vous êtes un gentlemen. Je vous sais gré de votre franchise et de votre délicate attention. Marie nous a tant rabattu les oreilles de vos qualités Benoît que je n'ai pu résister à les mettre à l'épreuve. Mensonge de femme sur le déclin, cher enfant, je vous voulais tout simplement..." Nous nous sommes assis, côte à côte et, comme Marie me l'avais conseillé, j'ai écouté sa mère parler. Me parler d'elle, bien sûr. Quand ma frippone nous a rejoint, son petit sourire mutin, en disait plus long qu'un long discours.           

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