Rassurez-vous vignerons de Pomerol, petits ou grands, avec ou sans chais, il n’est pas écrit sur le front du Taulier « soutien à l’ODG Pomerol» car n’est pas localier de Sud-Ouest qui veut ou qui peut. Sans être mauvaise langue Dominique Richard drichard@sudouest.fr se prend les pieds dans la moquette, à défaut de la fumer, lorsqu’il mélange joyeusement dans un article du 25 juillet arrêt de la Cour d’appel de Bordeaux, juridiction civile et arrêt du Conseil d’État, juridiction administrative. L’impératif utilisé en titre : « les Pomerol doivent être vinifiés sur place » relève de la prise de position en faveur des thèses de l’ODG de Pomerol, le journaliste se faisant le relais pur et simple de Me Jean-Philippe Magret l’avocat de la dite ODG, allant même jusqu’à parler de « fâcheuse posture » pour les plaignants alors que l’arrêt de la Cour d’appel de Bordeaux n’a pas tranché pas sur le fond, c’est-à-dire le bien-fondé de la vinification dans l’aire de production. Le plus drôle dans cette histoire c’est que Terre de Vins après avoir relayé l’article sous le même titre partisan a rectifié le tir en remettant les pendules à la bonne heure en titrant « la carte et le territoire » et en exposant les deux points de vue sans parti pris.
Je me permets de rappeler que le Conseil d’État a retoqué sèchement le premier décret excluant les sans-chais de Pomerol link et que le dernier considérant du Conseil d’Etat sur les sans-chais de Pomerol en dit plus long qu’un long discours link
« Considérant que si le ministre de l'agriculture et l'INAO motivent cette nouvelle délimitation, qui aura pour effet de retirer à des vignerons producteurs de vins bénéficiant depuis des décennies de l'AOC Pomerol la possibilité de procéder à la vinification et à l'élevage de leurs vins en dehors de l'aire géographique, par la nécessité de limiter le transport et la manipulation du vin afin de préserver sa qualité, il ne ressort pas des pièces du dossier que le transport sur les distances mentionnées ci-dessus des grappes de raisins, et non du vin, entre le lieu de la récolte et celui du chais de vinification aurait une incidence sur la qualité du vin produit, alors qu'il est par ailleurs constant que certains exploitants sont amenés à transporter leur vendange à l'intérieur de l'aire géographique de production sur des distances parfois plus longues que celles sur lesquelles les requérants transportent leur récolte ; qu'au regard du seul motif invoqué par le ministre de l'agriculture, les requérants sont fondés à soutenir que la délimitation ainsi retenue de l'aire dite de proximité immédiate induit une différence de traitement entre des exploitants qui bénéficiaient jusque-là pour leur production de vin de l'AOC Pomerol, les uns conservant ce bénéfice parce que leurs chais sont implantés sur les parcelles comprises dans cette zone et les autres se voyant retirer ce bénéfice à terme, et qu'il n'apparaît pas que cette différence de traitement serait en rapport avec les objectifs du cahier des charges ; que, dès lors, et sans qu'il soit besoin d'examiner les autres moyens de leur requête, les requérants sont fondés à demander l'annulation du décret attaqué homologuant le cahier des charges de l'appellation d'origine contrôlée (AOC) Pomerol, en tant qu'il a homologué la délimitation de l'aire de proximité immédiate. »
Qui vivra verra et attendons ce que nous dira le second arrêt du Conseil d’État au lieu d’enfourcher comme le journaliste de Sud-Ouest la cause d’une des parties.
Pour autant je n’abandonne pas mon « Vin du Conseil d’État » qui arborera une collerette distinctive et sera servi aux hôtes du Gouvernement vaudois lors de certaines manifestations officielles et je vais même en faire tout un fromage.
« Pour la deuxième année consécutive, le gouvernement a choisi - à l'aveugle - un vin Vaudois qui sera honoré tout au long de l’année, jusqu’au 30 juin 2014. Cette année, c'est le Domaine de Fischer Féchy Premier grand cru, qui a séduit le gouvernement. Pour rappel, en 2012, L'Ovaille 1584, produit dans les hauteurs d'Yvorne, avait été désigné. Pour la première fois cette année, le Conseil d'Etat a aussi choisi un «fromage d'excellence». C'est le Gruyère AOP de la Fromagerie du Haut Jorat qui a remporté cette désignation. »
Un peu coquins nos Vaudois d’avoir choisi un Gruyère AOP voir ICI link
Selon les critiques « Il présente une robe jaune pâle brillante et se caractérise par de fins arômes frais de raisin mûr, pêche et tilleul. La bouche offre une riche palette de saveurs intensément fruitées. La finale est d’une belle persistance gustative. Le Premier Grand Cru du Domaine de Fischer possède un potentiel de garde de 10 ans minimum »
Si par hasard, sur le Pont des Arts, notre Conseil d’État à nous confirmait son premier arrêt resterait plus qu’aux sans chais à apposer une collerette « Vin du Conseil d’État » à leur Pomerol pour fêter ça.
Je plaisante bien sûr !