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1 juillet 2015 3 01 /07 /juillet /2015 06:00

 

Le plus difficile fut de vider mon bureau, de remettre le nez dans les dossiers sanglés, de trier cet amoncellement de papiers et puis, d’en jeter la grande majorité. Aucun regrets, rien que des scories d’une part de ma vie professionnelle. Ce qu’il en est resté, les dossiers de mes missions, Vins doux naturels, Cognac, Châteauneuf-du-Pape…, de la Journée Nationale du Cheval que j’ai créé, le chrono de mes correspondances en temps de Directeur de Cabinet va être ensilé aux archives nationales.

 

J’ai gardé par devers moi, quelques coupures de presse, mon dossier Corse, un dossier avec 1 gros tampon SD, et mon premier rapport datant de mon premier séjour en 1977 au Ministère de l’Agriculture, à mon retour du service national comme coopérant en Algérie à Constantine.

 

RAPPORT SUR LA LIMITATION DES ÉLEVAGES HORS SOL

 

60 pages

L’heure de ma sortie a sonné en ce 1er juillet et j’ai exhumé mon premier rapport qui n’était pas très UBER POP…

J’ai relu mes conclusions :

 

Voici l’ultime « Un des mérites essentiels d’une mesure de limitation serait son rôle de « butoir » : ce butoir permettrait d’éviter certains conflits d’intérêt entre les agriculteurs et de puissantes firmes extérieures à l’agriculture.

 

  • Les firmes intégratrices aliments du bétail plus particulièrement en aviculture…

 

Mais l’enjeu est tout autre. Il s’agit en fait d’un choix entre deux modes de développement économique : les productions hors-sol doivent-elles demeurer une activité agricole ou au contraire doivent-elles tendre à s’intégrer au secteur industriel ? Le principe de la limitation tranche sans équivoque en faveur du premier terme de l’alternative. »

 

Rapport d’un chargé de mission contractuel de 29 ans à Bernard Auberger Directeur de la Production et des Échanges, Inspecteur des Finances, Christian Bonnet étant Ministre de l’Agriculture jusqu’au 30 mars 1977. C’est Pierre Méhaignerie qui lui succédera.

 

Deux Ministres bretons, donc en premier ligne sur ce sujet important.

 

J’écrivais aussi que « la limitation peut favoriser la protection de l’environnement en empêchant le développement de sources de pollution trop importantes (…)

 

Je soulignais que ce qui comptait le plus en la matière « c’est la densité géographique que la taille des ateliers. Il est plus efficace de contrôler cette densité. Il est certain néanmoins que la taille des ateliers est facteur d’accroissement de la densité. Signalons qu’une mesure imposant l’épuration des effluents, sous certaines conditions de dimension de densité géographique pourrait avoir un effet limitant puisqu’elle contribuerait à accroître le coût de production des élevages concernés. »

 

Comme vous pouvez le constater j’étais un affreux interventionniste, pas un poil UBER POP

 

Adieu vaches, cochons, couvées, dérèglementer c’est desserrer les liens, exit quotas laitiers, ça donne dans un premier temps de l’air, une forme de liberté, puis vient le temps où les plus forts, les plus résistants, prennent le dessus sur la piétaille et le produit devient un « minerai ». Certains, évoquerons la régulation pour retrouver une nouvelle forme de protection mais sans outils de régulation il ne peut y avoir de régulation.

 

Bonne journée à vous…

L’heure de ma sortie a sonné en ce 1er juillet et j’ai exhumé mon premier rapport qui n’était pas très UBER POP…
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commentaires

L
Très amusant ce rapport écrit à la machine et avec par-dessus le marché un encrage pas "top" (papier carbone?). Il y a quasiment 40 ans de cela. Nos préoccupations ont TOTALEMENT changé, mais peut-être pas dans les ministères. D'une certaine manière - ou alors je n'ai pas compris - tu recommandais de ne pas céder à la mainmise de l'industrie agro-alimentaire qui s'installait déjà. Je suppose que cela tombait dans l'oreille de sourds (surtout sous VGE). Actuellement, cette même industrie agro-alimentaire régit le monde, dans les faits, pour tout ce qui est la partie agriculture, alimentation et environnement. Et son influence dans les ministères est sans doute encore plus forte. Mais, en 1977, seuls quelques écolos TRES engagés s'en préoccupaient et plus pour des raisons de risque de pollution (comme toi) que pour des raisons éthiques ou de société. Actuellement, NOUS (enfin la majorité de ceux que je côtoie) invoquons des raisons écologiques, bien sûr, mais peut-être encore plus éthiques, de justice, de diversité et - qui sait ? - de survie tout court.
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