En France, et surtout dans le South of France, on est toujours impressionné par les hectos : « 11 caves coopératives et 60 domaines, 17 000 ha de vignes, 3 millions d’hectolitres commercialisés : le 3ème producteur négociant français, derrière Castel et Grands Chais de France, est un géant discret du nom de Val d’Orbieu. »
Sans vouloir ramener ma science je ne suis pas sûr que le Val d’Orbieu soit sur le podium des plus 3 grands négociants de France avec ses 280 millions de CA, l’encore plus discret groupe du bourguignon Jean-Claude Boisset me semble dépasser les 300 millions après l’acquisition d’Henri Maire (à vérifier).
En revanche, une quasi-certitude y’a pas photo pour la profitabilité, détail qui n’intéresse guère le Publi-reporter de Terre de Vins « Le groupe affiche en 2014 une insolente santé financière et commerciale… Et revient de loin. Après des années de difficultés (…) Val d’Orbieu avait réalisé en 2010 un chiffre d’affaires de 170 millions d’euros. En 2014, ce chiffre est monté à 280 millions. Le groupe doit cette progression à ses achats autant qu’à la progression de ses ventes… »
Un petit coup d’encensoir pour Bertrand Girard recruté en 2010 pour « diriger une réforme drastique et mettre en œuvre un plan ambitieux de retour à la croissance. Manager visionnaire, spécialiste des marchés asiatiques, Bertrand Girard n’est pas issu de la coopération et est fort d’un parcours international, dans la promotion et le commerce de produits agroalimentaires chez Danone, puis à la Sopexa. »
Faut dire que le groupe avait bien besoin d’une remise en ordre, mais où est donc passé Cordier-Mestrezat ? Son président serait-il toujours un audois ? Lire ICI le publi-reportage de Terre de Vins.
Je note avec satisfaction que « Bertrand Girard revendique le statut de Val d’Orbieu : producteur marketeur de vins du Languedoc, et plus largement du sud de la France, première winery de France, avec une équipe technique capable de produire des vins de marques comme des cuvées parcellaires de caractère, en travaillant notamment avec des domaines particuliers. » mais en terme de lisibilité commerciale ça me semble rester au stade conceptuel. « La marque emblématique du groupe reste la Cuvée Mythique en IGP Pays d’Oc et La Mythique Languedoc en AOP Languedoc. » ne peut guère se targuer d’un vrai statut de marque. Son niveau de bruit médiatique relève du bas bruit qui font d’elle une parmi d’autres dans les rayons de la GD.
Mon bon ami, Olivier Dauga, « Le faiseur de vins » http://www.olivierdauga.com/ , l’œnologue qui n’est pas allé à l’école… « ce créatif pur jus, doublé d’un aventurier » de glisser 50 nuances de monnaie dans le beau portrait de l’ancienne maison d’Yves Barsalou. Mais comme au départ notre tonitruant homme, aux chemises à la Antoine, a fait de la danse classique, je suis prêt à le suivre lorsqu’il vient élargir sa palette avec l’extraordinaire variété des terroirs du Languedoc, aux expressions si marquées. Mais, mon cher 2e ligne le marketing c’est du pognon, des ronds derrière chaque col et les sous il faut d’abord en gagner pour les investir dans une marque internationale.
L’expérience malheureuse de Chamarré, marque qui se voulait internationale, dans laquelle le Val d’Orbieu était partie prenante, est là pour prouver qu’on ne peut mettre la charrue avant les bœufs.
Lisez-moi bien je ne donne de leçons à qui que ce soit et je comprends fort bien que les ambitions de Bertrand Girard pour le groupe qu’il dirige se traduisent par une communication aux petits oignons, l’affichage de belles ambitions, la mise en œuvre de plein de chantiers : le développement de l’œnotourisme, auprès des caves comme des domaines, par exemple, et qu’il veuille tirer avantage de sa taille et de la variété inouïe de ses terroirs.
C'est son job de boss d'un groupe, à lui de mettre en face de ses ambitions les moyens pour les concrétiser.
Le problème pour moi c’est que Terre de Vins se contente de relayer le message avec une fidélité sans faille. L’information ça se collecte, ça se traite, ça s’analyse, ça se met en perspective, ça n’est pas la pure compilation de la communication d’entreprise.
Faut faire le job, la crédibilité de la presse du vin est à ce prix…
Les Echos de ce jour :
Boisset emploie 740 personnes, dont 300 en Bourgogne et 160 aux Etats-Unis et estime son chiffre d'affaires consolidé à 250 millions d'euros (65 millions à l'export) pour 2014, pour un résultat net de 6 millions d'euros.
La vérification est faite, simplement j'aimerais que l'on fasse le podium de la profitabilité :-)