Je viens de recevoir de Pierre Guigui du Guide Gault&Millau et responsable du concours national des vins bio sa réponse à l’éminent, à l’immense, à l’irremplaçable, à l’incomparable Professeur JR Pitte publiée sur http://www.vinetchere.fr/ par Marise Sargis, le Mercredi 27 octobre 2010. Je la verse au dossier OGM ouvert sur mon Espace de Liberté. Bonne lecture.
TRIBUNE –
« Faucheurs au piquet ! » Titre la chronique Libre Parole de Jean-Robert Pitte dans la Revue du vin de France de novembre 2010. Quand un professeur de géographie de la Sorbonne, un verre de vin à la main, se pique de donner son avis sur les questions agricoles, cela mène à ce genre de paroles de nature à réveiller les guerres de religions :
« 70 militants « dits » verts »…
« En d’autres temps certains porteurs de chemises noires ou brunes pratiquaient des autodafés »…
« l’Inra notre grand établissement de recherche agronomique »…
« Souriez contribuables, les dommages réels sont cette fois ci estimés à un million d’euros« …
« le refus pseudo-religieux d’expérimenter ce techniques (comprenons les OGM ) est absurde »…
« On admirera le courage de ces Cathares : ils ont choisi le 15 août à l’aube, un jour et une heure où les chercheurs n’étaient pas nombreux dans leur laboratoire et ne risquaient pas d’opposer de résistance à l’acte barbare commis »…
« Les lâches auteurs du délit »…
« la vigne expérimentale située dans l’enceinte du centre de recherche de l’Inra de Colmar était un livre en cours d’écriture (…) des thèses d’agronomie et de biologie préparées par de jeunes chercheurs dont l’insertion professionnelle est durablement retardée »…
« Moins on investira dans une recherche pragmatique et honnête, les concernant, plus elles se répandront de manière sauvage, avec des conséquences que personne ne mesure »…
Ce vibrant universitaire pense donc plus aux jeunes chercheurs qui vont se retrouver inemployés, qu’aux implications à long terme des OGM pour l’humanité. Mais les principaux intéressés, les vignerons, n’ont pas demandé ces recherches. Et refuser les OGM n’est pas refuser le progrès scientifique. Les OGM ne représentent pas un progrès, partout où ils sont cultivés les désordres s’aggravent. Si seulement Jean-Robert Pitte pouvait aller voir, en guise de rattrapage, l’excellent film-documentaire de Coline Serreau sur le sujet qui montre bien les enjeux financiers et les manipulations des peuples, avant d’écrire sa prochaine chronique.
Vignes OGM : les excuses de Jean-Robert Pitte par Pierre Guigui
Publié par Marise Sargis, le Mercredi 27 octobre 2010.
TRIBUNE –
Suite à la parution de la chronique de Jean-Robert Pitte, professeur de géographie à la Sorbonne, dans la Revue du vin de France de Novembre 2010 à propos de l’action entreprise par les faucheurs d’OGM à l’Inra de Colmar, Pierre Guigui journaliste, dégustateur de vins et responsable du Concours national des vins issus de raisins de l’agriculture biologique réagit. Voici sa réponse.
« Mes excuses,
Mes excuses aux 70 % d’européens à qui un groupe minoritaire veut imposer les OGM, bafouant leur libre arbitre et leur liberté d’opinion.
Mes excuses aux arracheurs traités de barbares, de lâches, alors que l’acte à été fait et revendiqué à visage découvert, au risque d’encourir l’emprisonnement et des amendes importantes – action courageuse s’il en est.
Mes excuses pour la pollution de l’eau, de l’amiante, de la vache folle et à toutes les victimes de maladies incurables et mortelles commises au nom d’un soi disant progrès scientifique pour le bénéfice de quelques uns.
Mes excuses pour les contaminations OGM légalisées puisqu’un texte autorise « la contamination involontaire et accidentelle» induisant la consommation d’OGM à une population qui le réprouve.
Mes excuses à la justice, qui n’a condamné « qu’à » un euro de dommages et intérêts et 2000 € d’amende pour l’arrachage de vignes OGM qui furent, quelques jours après, considérées comme illégales.
Enfin et surtout mes excuses aux victimes des holocaustes commis par des chemises brunes ou noires, également auteurs d’autodafés, à qui sont comparés les faucheurs pour la taille de quelques plantes vertes.
Voici ce que Jean-Robert Pitte aurait pu écrire… »
Pierre Guigui