Votre Taulier en dépit du genre qu’il veut se donner n’est ni un grand amateur, ni non plus un grand courageux. Ce qu’il adore par-dessus tout c’est de voir d’autres que lui faire le boulot à sa place. Sa devise « moins j’en fais mieux je me porte », prise au pied de la lettre, peut choquer mais elle est le lot de ceux qui, comme moi, se contentent d’écrire sur le labeur des autres. Mémé Marie, pour me rassurer car ma mère voulait faire de moi un curé, me disait toujours qu’il n’y avait pas de sot métier, mais le mien en est-il vraiment un ? Pour faire dans l’actualité je répondais à ma sainte mère que je voulais bien être Pape mais le hic c’était les femmes.
Bref, Denis Boireau, qui ne boit pas que de l’eau, présente pour moi toute une palette d’avantages incontestables : c’est un amateur de vin, un vrai ; c’est un lecteur fidèle, un vrai ; c’est un ami de notre Luc Charlier, dit Léon, et j’y suis pour quelque chose, c’est donc un homme intelligent. Sur cette brassée, non pas de bois vert, mais de fleurs de notre belle campagne, je lui laisse les manettes pour un exercice où je suis loin d’exceller. Bonne lecture. Merci beaucoup Denis.
Le Taulier avait repéré que j’allais au SDVLlink et m’avait dit que je pourrais peut-être faire quelque chose pour lui. J’avais proposé de lui servir de chauffeur mais il a préféré se geler les couilles en attendant la navette. On devait se retrouver pour qu’il me précise ce qu’il voulait, mais voilà: il fut accaparé à plein temps par les officiels, donc j’la point vu, donc ch’savions point c’qui voulait.
Puis voilà-t-y pas qu’au détour d’un commentaire de Léon je comprends que le Taulier voulait tout simplement que je raconte un peu ma visite à ce salon.
Drôle d’idée…
Faut vous dire que c’est un salon réservé aux acheteurs professionnels. Tout autre qui pourrait sembler s’intéresser au vin pour autre chose qu’y gagner de l’argent est sévèrement refoulé à l’entrée.
Donc de deux choses l’une: soit on écrit une chronique pour les pros, et là je suis totalement incompétent (en un mot), soit on l’écrit pour les amateurs, mais alors quel intérêt puisqu’ils n’ont pas accès à ce salon?
Petit aparté: moi mon vin je l’achète comme amateur. Je ne suis absolument pas pro de l’achat et encore moins de la vente de vin. Je suis invité au SDVL car j’y participe au jury du concours des Ligers link. Le Taulier n’est pas non plus un commerçant du vin, mais il peut accéder au SDVL comme à Vinexpo ou tout autre salon pro en tant que Haut Fonctionnaire du Ministère de l’Agriculture (il aime pas qu’on le traite de Ht Fonctionnaire! J’y ajoute des majuscules pour faire encore plus lourdingue).
Pourquoi cette entrée en matière provocatrice alors qu’on ne me demande qu’une liste des bons vins à voir / à boire sur le SDVL?
Juste pour vous signaler qu’il y a des salons offs chaque année en parallèle avec le SDVL, qui eux fourmillent de nouveautés, de vins enthousiasmants, et dont deux s’ouvrent (un peu) aux amateurs: le Salon Renaissance des Terroirs, avec les biodynamistes BCBG, et surtout la Dive Bouteille où on trouve presque toutes les pointures de la mouvance bios / biodynamistes/ naturistes. Et ça dans le cadre impressionnant du Château de Brézé link
Jacques, je m’étonne que tu fisses l’effort d’aller au SDVL sans visiter la Dive. Parles-en à tes petits loups et petites louves, je suis sûr qu’ils connaissent et qu’ils seront enchantés de t’y accompagner. Sinon fais- moi signe pour l’an prochain, on pourrait aussi y aller entre vieux.
Allez, ch’suis pas chien, et vous avez été sages, vous m’avez lu jusque-là, donc la v’là, la liste des gens que j’aime bien sur le Salon des Vins de Loire :
J’arrive au stand de Bruno Cormerais, et là bing, sur qui je tombe, studieux, prenant des notes, avec un petit chapeau? (y a une virgule entre “prenant des notes” et “petit chapeau”, hein! En plus, il avait un crayon). Donc oui, vous l’avez reconnu, c’est bien Michel Smith, celui qui chronique sur le Blog des Cinq link . A force d’apprécier sa prose j’avais le sentiment que c’était un ami. Il a eu la bonté de se souvenir que je laisse parfois quelques commentaires sur leur blog communautaire, et de bien vouloir partager mon amitié. Alors voilà encore un ami imaginaire qui rejoint le monde réel.
Avec tout ça je ne vous ai pas parlé de Bruno Cormerais: c’est un numéro! Un excellent Muscadet “Chambaudière” ne suffit pas à son bonheur. Il fait partie du petit groupe qui a revendiqué la nouvelle appellation Clisson pour leurs muscadets sur granite. Et il fait des muscadets encore plus spéciaux avec élevage long, jusqu’à 7 ans sur lies. D’ailleurs je milite pour que ces vins se trouvent un nom du genre Grands Vins de Loire-Atlantique car on ne devrait pas appeler Muscadet un grand vin blanc structuré, avec du gras, avec l’acidité qui se fait discrète derrière une belle minéralité (et venez pas me faire chier avec la minéralité: quand ça donne sur la langue et au goût comme quand on suce un caillou, moi j’appelle ça minéral).
Bon on a parlé de son muscadet, de son Clisson, de ses grands blancs, mais il essaye tout cet homme-là: il a aussi du Gros Plant (le vin anti-Parker par excellence!), il fait aussi du rouge (en plein pays du Muscadet!), et même du rosé (l’a même de l’abouriou, le gars!). Et d’autres trucs encore…pour les non-pros, allez le rencontrer sur les salons des Vignerons Indépendants link Ou chez lui: prenez RDV avec Bruno, ou sa femme Marie-Françoise, ou son fils Maxime link
à suivre demain...