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27 décembre 2012 4 27 /12 /décembre /2012 00:09

« C'est un énorme soulagement. Il aura fallu une mobilisation de la Fédération européenne des producteurs de vin (EFOW) et menacer de manifester à Bruxelles pour réussir à préserver la régulation des droits de plantation », souligne Gérard César, sénateur UMP de Gironde et président du groupe d'études de la vigne et du vin. Depuis des mois, les viticulteurs français bataillent contre une directive adoptée en 2008 par l'Union Européenne supprimant les droits de plantation au 1er janvier 2016, c'est-à-dire l'obligation de demander une autorisation avant de planter de nouvelles vignes. Ils ont fini par obtenir le soutien de 16 Etats européens et donc la majorité. Après un intense lobbying, le Groupe de réflexion à haut niveau sur les droits de plantation mis en place par le Commissaire Ciolos en janvier 2012 a préconisé que l'on continue à réguler les droits de plantation. Même le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a fait part de sa satisfaction. »


« Le marché aurait été automatiquement déstabilisé. Or, nous venons tout juste de sortir d'une crise de surproduction. Une telle mesure signait la mort d'une viticulture traditionnelle de territoire au profit de la grande industrie. Déjà que un quart des viticulteurs bordelais a aujourd'hui un revenu négatif...», souligne Laurent Gapenne, président de la fédération des grands vins de Bordeaux.


Question du Taulier : mais pourquoi diable en 2008 le Ministre de l’Agriculture français de l’époque a-t-il voté pour la libéralisation ? Réponse de Gérard César « Il y avait à l'époque les petits arrangements entre Etats pour la PAC, dont la viticulture a fait les frais » Fort bien, et puis fallait tout déréguler c’était dans ll'air du temps et personne n'a moufté pour ne pas déranger notre bon gouvernement et notre Président qui tenait tant que la présidence française de l'UE fut un grand succès.


Et maintenant il faut RÉGULER !


« La bataille est-elle totalement gagnée ? »


Ce ne sont que des experts, dit Groupe à Haut Niveau, qui ont proposé qu’à « partir du 1er janvier 2016, toute nouvelle extension de plantation de vigne couvrant tous types de vins (AOP, IGP et vins sans indication géographique) soit soumise au régime d'autorisation. Les autorisations seront désormais « gratuites » et « intransmissibles », avec la fixation d'un pourcentage annuel de nouvelles plantations, mais les États pourraient fixer un seuil inférieur au niveau national ou régional. En cas de demande supérieure au pourcentage établi au niveau national, ce serait aux États membres de délivrer d'éventuelles autorisations sur la base de critères objectifs. Ce système serait établi pour une durée de 6 ans avec la possibilité de le revoir au bout de trois ans. » Reste à la Commission a proposer un nouveau texte en 2013 pour graver dans le bronze le nouveau régime.


Bien sûr, notre CNAOC, comme au temps des Soviets est « globalement satisfaite » mais exige encore des améliorations. « Nous demandons une prolongation du système actuel jusqu'au 31 décembre 2018 et que le nouveau soit pérenne, pas limité dans le temps, à six ans. Et, surtout, il est indispensable que les autorisations de nouvelles plantations soient corrélées à l'existence de débouchés commerciaux »


« Nous ne serons rassurés que lorsque ce nouveau régime sera voté en juin dans le cadre de la prochaine réforme de la PAC. Il ne faut pas que la profession se démobilise maintenant. L'enjeu est trop important » a prévenu Pascal Bobillier-Monnot le Directeur du bunker.


Comme je le comprends !


Reste le débat franco-français, qui n’en a jamais été un puisque l’argumentaire se résumait en retour pur et simple au régime antérieur dont chacun sait qu’il n’a jamais rien régulé puisqu’une fois le vignoble planté avec des droits la surproduction peut aussi être au bout de la vigne : voir le modèle Bordeaux et, n'en parlons pas, celui du Cognac.

 

Bref, je ne sais si ce sera une grande victoire syndicale – au moins ça occupe les élus et les permanents – mais ce dont je suis sûr c’est que ce qui est en cause au fond pour notre viticulture nationale, comme celle des pays du vieux monde, c’est sa capacité à anticiper le monde et non celle de s’accrocher à un modèle qui ne correspond plus à la réalité. La défense des droits acquis, dont on se moque lorsqu’il s’agit de ceux d’autres catégories sociales, n’a jamais permis de développer la capacité d’anticipation et d’évolution d’un système de production.

 

Entre la dérégulation aveugle et une régulation administrée il y a une voie, certes difficile, qui consiste à réguler la base de la pyramide : les VSIG et une part des IGP et des AOP volumiques par une politique contractuelle entre les grands metteurs en marché et les producteurs qui sont majoritairement des coopératives. Le problème c’est que le pouvoir syndical perd la main au profit des  opérateurs économiques et de ça il n’en veut pas. Tout le reste n’est que cosmétique et rhétorique. Le passé récent nous a démontré l’efficacité d’une telle approche mais, nous sommes ainsi, toujours en retard d’une bataille.


Pour mettre, non un point final à ce combat titanesque, je vous propose de lire 2 points de vue celui de Michel Bettane livré sur le blog de N de R et celui de François Morel dans le dernier édito du LeRouge&leBlanc. Très représentatifs à mon sens.


Ces 2 points de vue sont empruntés à leurs médias sans autorisation préalable, je prie les auteurs et les hébergeurs de m’en excuser mais, comme c’est pour la bonne cause, j’espère  qu’ils ne m’en tiendront pas rigueur.


Les droits de plantation, l’avis de Bettane lundi 24 décembre 2012


« La France du vin, frileuse, se réchauffe. La Commission européenne a mis fin à son intention d’assouplir les droits de plantation à l’intérieur des vignobles de la communauté. Le puissant lobbying de gribouilles passéistes a triomphé et croit même avoir sauvé le vin français et, avec lui, les autres. Et il n’a pas manqué de gribouilles italiens, espagnols et même luxembourgeois pour l’aider.


Quiconque essaie d’avoir une vision à long terme ne peut que pleurer devant autant d’idiotie. Comment qualifier autrement la mécanique de raisonnement absurde qui s’est mis en branle à la suite des propositions intelligentes d’assouplir le règlement actuel concernant les vins de type « protégé » et de le libéraliser complètement pour les vins de table ?


Les mêmes qui ont laissé passer la loi Evin naguère (ils s’en mordent aujourd’hui les doigts) sous le prétexte fallacieux que toute censure sur la communication toucherait davantage les gros que les petits et les priveraient d’un avantage redouté, s’interdisent tout développement actif futur pour les vins de qualité, dans un marché demandeur, par peur que l’industrie ne les devance. Avec à la clé, l’impossibilité de créer de la richesse et de l’emploi supplémentaire et, pour l’état, de la fiscalité. Cela n’a pas gêné nos politiques, même les plus libéraux d’entre eux qui pensent à leurs électeurs, et encore moins le syndicalisme agricole qui adore diviser pour régner sur une clientèle d’insatisfaits permanents. On comprend mieux dans ces conditions pourquoi des groupes aussi dynamiques que Pernod-Ricard n’ont jamais voulu construire une grande marque de vin française que tous auraient combattu au nom de la même logique.


Chapeau les artistes et bienvenue aux pleurs de tous les artisans vignerons inadaptés au monde moderne qui vont faire faillite dans les cinq ans avec la conviction de ne pas avoir trahi la France.


Michel Bettane »

 

photoFM

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commentaires

R
<br /> Quid des entreprises viti de petites ou de moyennes superficies ayant un certain succès commercial et se trouvant enfermées dans leurs parcelles sans pouvoir en sortir ni planter un pied en<br /> dehors des clous. Aucun autre secteur de production n'est soumis à un pareil régime d'autorisation. Hallucinant !<br />
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D
<br /> Dans cette foire d'empoigne, il reste un sujet qui n'est jamais traite: celui des vignes non commerciales. Actuellement les plantations de vignes familiales, associatives, patrimoniales, ou<br /> culturelles  sont tout simplement ignorees dans les discussions Europeennes. Dans le cas de la France, si on s'en tient a la loi dans toute sa rigueur, planter un cepage de cuve<br /> dans son jardin est interdit. Encore plus si vous etes une association ou une municipalite qui souhaite eduquer sa communaute a la vigne et au vin.<br /> <br /> <br /> Ne pourrait-on faire comme les Suisses, et ajouter 4 lignes a nos reglements sur le vin pour regler ce probleme? Par exemple avec une surface limitee, ou un nombre de pieds maxi, et bien entendu<br /> l'interdiction de toute commercialisation du vin qui pourrait en resulter?<br />
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