Depuis que je fais le calamantran (bon à rien en parlé marseillais) sur la Toile je fais l’objet de plans drague divers et parfois avariés. Pour les unes je suis beau, riche et costaud, alors que pour les autres je représente l’étalon de la notoriété dans la petite bassine du vin. Foin de compliments, de brosse à reluire, de léchage de bottes, le Taulier n’a nul besoin de décrocher 3 étoiles au Michelin en ajoutant des napperons sur sa desserte Henri II pour faire genre. Mais franchement plaire à ceux pour qui la commercialisation est le nerf de la guère (sic dans un courrier pour la promotion d’un nouveau site dont l’objectif est d’aider les vignerons dans leur quotidien, de plus en plus complexe… « Souvent le nerf de la guère c’est la commercialisation ») ne me plaît guère.
Chez le Taulier tout est à vendre et rien n’est à payer alors il ne faut pousser pépé dans les tinettes en lui demandant de se faire le sherpa de tous les petits loups et petites louves qui plongent la tête la première dans l’océan rouge du conseil à… Cette profusion me lasse et, comme l’expérience ne s’acquiert pas dans les livres ni sur les bancs des écoles de commerce, certains feraient mieux d’aller se frotter à la réalité avant de s’établir conseiller.
Ceci écrit lorsqu’un syndicat professionnel m’écrit sur papier à en-tête pour me vanter les qualités de son produit je pourrais me dire que ça relève de la pure propagande. Il est difficile en effet d’imaginer qu’un fabriquant quelconque mette en lumière les insuffisances ou les nuisances du truc ou du machin qu’il veut vous vendre.
Cependant, lorsque ce produit est le béton dont on fait les cuves à vin, je suis bien sûr circonspect mais comme je n’y connais rien ça me donne l’occasion de vous poser la question : « ce que raconte le Syndicat National du Béton Prêt à l’Emploi recouvre-t-il toutes les facettes du sujet lorsqu’il titre : Le Béton (designé) meilleur ami du vin ? » Comme je n’en sais fichtre rien, même si j’entends les dires des uns et des autres, j’ouvre mon espace de liberté pour vérifier si ce qui m’est écrit correspond à votre expérience de vinificateur et que l’affirmation du SNBPE selon laquelle « fait peu connu du grand public jusqu’à présent, le béton a séduit depuis plusieurs années les professionnels (viticulteurs en tête) et amateurs de vin grâce à ses différentes qualités d’inertie ou de résistance, entre autre. Auparavant délaissé au profit de l’inox, le béton redevient tendance… » est fondée sur la réalité.