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8 mai 2007 2 08 /05 /mai /2007 00:01

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce matin, chers lecteurs, je vous demande un petit effort, prenez le temps de lire ce texte un peu ardu, et si vous n'avez pas le temps : stockez-le ou imprimez-le ! Je vous assure, il donne à réfléchir. Qui plus est, c'est un extrait de la préface d'un très beau livre : " Dessins d'Exode " publié chez Tallandier qui nous plonge dans la vie de tous les jours des années noires de l'Occupation vue au travers de dessins de jeunes filles du cours complémentaire de la rue de Patay dans le 13e arrondissement de Paris. Leur professeur était Adrienne Jouclard, peintre. En illustration je vous offre quelques beaux dessins sur les files d'attentes devant les magasins d'alimentation Julien Damoy, Goulet-Turpin et l'inévitable Au Bon Beurre dans les années 40. Bonne lecture et comme c'est le 8 mai, jour férié, fendez-vous d'un petit commentaire... Merci

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On a oublié les cours complémentaires. Le légendaire républicain s'est focalisé sur l'école primaire de Jules Ferry. L'école du peuple se complétait pourtant, après le certificat d'études, par un enseignement primaire supérieur dont les écoles primaires supérieurs déjà prévues par la loi Guizot (1833), constituaient la forme achevée. Ces écoles primaires supérieures, très sélectives, refusaient dans les années 1930 plus d'élèves qu'elles n'en acceptaient. Elles assuraient quatre années de formation après le certificat d'études et conduisaient au brevet. Leurs élèves trouvaient facilement des places de commis aux écritures, de comptable, et même, pour les filles, d'institutrice.
Les cours complémentaires étaient, pour citer le décret et l'arrêté du 18 août 1920, des établissements intermédiaires entre l'école primaire et l'école primaire supérieure. Leurs maîtres étaient moins qualifiés : c'étaient les meilleurs des instituteurs, tandis que ceux des écoles primaires supérieures étaient recrutés par un concours spécifique. L'enseignement lui-même était analogue, mais plus court, deux années en principe, portées cependant à trois ou quatre " pour ceux qui se destinent à des fonctions administratives et notamment à la carrière d'enseignement". de même niveau que le premier cycle du second degré, le primaire supérieur avait exactement les mêmes programmes depuis une décision prise en 1937 par le Ministre du Front Populaire, Jean Zay. La différence était si faible que Vichy put intégrer les écoles primaires supérieures dans le second degré en les transformant en collèges modernes.
Où était donc l'originalité du primaire supérieur ? Elle résidait d'abord dans un corps enseignant fortement marqué par son idéologie et sa coutume pédagogique. Ces maîtres n'avaient pas la formation universitaire des professeurs du second degré, qui étaient alors deux fois sur trois des agrégés. Leur style d'enseignement plus familier, plus proche des élèves, moins magistral, entraînait un contrôle plus personnel d'un travail plus encadré, des exercices moins ambitieux en apparence, mais gradués avec un soin attentif. l'horaire était plus lourd que dans les classes équivalentes des lycées ; trente heures par semaine contre vingt-cinq environ. Cet enseignement, dont la clientèle était modeste, était le lieu d'une promotion sociale ; leurs enseignants en avaient pleinement conscience. Mieux : ils en faisaient leur mission et leur fierté.
Sa seconde originalité tenait à sa souplesse : il "collait" littéralement aux besoins de sa clientèle. Cette souplesse était encore plus grande dans les cours complémentaires, car ils relevaient de l'inspection académique et non du ministère, qui ne les connaissait pas toujours tous. Ils pouvaient créer facilement, voire supprimer si le recrutement tarissait, des sections professionnelles où  les élèves recevaient, en même temps qu'un enseignement général large, la formation de base nécessaire pour trouver un emploi dès leur sortie. Ils pouvaient aussi ouvrir des sections de préapprentissage pour les élèves faibles, ou des cours d'adultes financés à faible coût par la municipalité. Dans un système éducatif qu'on croit à tort d'une uniformité jacobine, ces établissements décentralisés manifestaient une très grande adaptabilité [...]
Antoine Prost historien, agrégé d'histoire, professeur honoraire à l'Université de Paris X (chargé de mission auprès de Michel Rocard à Matignon, a dressé en 2001 un bilan au vitriol sur les recherches en éducation...

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commentaires

C
Bonjour.<br /> Née en 1946, j'ai pu bénéficier de l'ouverture du Cours complémentaire de Dormans à la rentrée scolaire 1958. Je suis donc entrée en classe de sixième à l'âge de 12 ans mais cette attente permettait à ma famille vivant en autosubsistance d'éviter les frais d'un internat en ville.<br /> Quatrième d'une famille de 6 enfants j'étais la première à bénéficier de l'enseignement secondaire. Néanmoins mes aînés avaient obtenu le certificat de fin d'études primaires et l'un de mes frères avait été reçu premier du canton.<br /> La proximité de ce Cours complémentaire situé à 3 kilomètres de notre village m'a permis de rester proche de ma famille et d'échapper au traumatisme d'une rupture affective. Le ramassage scolaire n'existait pas et les enfants des villages du canton enfourchaient la bicyclette pour effectuer le trajet 4 fois par jour par tous les temps et dans la bonne humeur sur des routes de campagne où la circulation automobile n'avait rien de comparable avec celle d'aujourd'hui.<br /> En sixième et cinquième nous étions une quarantaine d'élèves et l'enseignement était assuré par deux professeurs qui se répartissaient les différentes matières. Nous écoutions la radio scolaire et le directeur nous donnait des cours de solfège d'un haut niveau ce qui m'a permis de pratiquer le chant choral dont je ne peux me passer.<br /> En quatrième le Cours complémentaire est devenu un C.E.G et plusieurs professeurs sont venus compléter les deux professeurs qui nous avaient encadrés très sérieusement jusque là. Les travaux scolaires et les manuels que j'ai précieusement conservés en témoignent.<br /> A l'époque la création de ce Cours complémentaire ne faisait pas l'unanimité dans car l'instruction des enfants de petits vignerons et d'ouvriers modestes n'avait rien de prioritaire dans la mentalité de l'époque.<br /> Quant aux filles... futures femmes au foyer, bonnes ménagères et mères attentives pourquoi pas, c'est bien d'avoir une bonne tête, mais pas d'aller trop loin quand même.<br /> <br /> Le Cours complémentaire devait donc faire ses preuves, ce qui fut fait !<br /> Cinq ans plus tard, 5 filles furent reçues au difficile concours d'entrée de l’École Normale d'institutrices de la marne et dans les premières places s'il vous plait. D'autres filles ont opté pour d'autres secteurs où elles ont effectué une carrière honorable.<br /> Parmi les garçons de cette rentrée scolaire 1958 et qui étaient habitués à l'effort l'un est devenu médecin, et un autre ingénieur responsable d'installations importantes en France et ailleurs, Il m'a confié qu'il avait toujours conservé son manuel de grammaire pour rédiger aux mieux les rapports à présenter dans le cadre de ses responsabilités.<br /> Voilà , les fondations du Cours complémentaire de Dormans étaient donc très solides. Ne l'oublions pas.
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B
bonjour<br /> <br /> je cherche des photos du cours complémentaire Louis BLANC, 1955 - 1956 école service industriel formation électricien spécialiste de l'automobile, savez vous ou je peux trouver des photos de cette époque? cordialement, didier
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J
désolé je n'ai rien
L
Bonjour, j'étais élève de 1957 à 59 d'un cours complémentaire dans le XV° arrondissement de Paris, au n°4 de la place du commerce, là où se trouve maintenant le collège Claude Debussy.J'aimerais savoir quel était alors le nom de l'école, la recherche est difficile, avez-vous un avis? merci, D.L°
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A
<br /> Je vous cite sur http://saintyrieixlaperche.wordpress.com<br /> <br /> <br /> Une mine votre blog que je retrouve aujourd'hui par Gougueule ! que je lis chaque jour de mon fenetrou.<br />
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C
<br /> j'ai fréquenté en 1948 le cours complémentaire commercial créé cette même année dans l'école communale 24 rue Delambre à Paris 14è. On y entrait après le Certificat d'Etudes. L'enseignement<br /> sur trois années comportait non seulement les cours spécifiques comme la comptabilité, la sténo-dactylo, le commerce etc... mais aussi toutes les matières de l'enseignement général ( français,<br /> maths, physique, chimie, histoire-géo, anglais etc.. ) mais aussi musique, gymnastique, enseignement ménager, chant, couture... On obtenait alors un CAP secrétariat ou comptabilité, le Brevet<br /> d'enseignement commercial et le CAP employé de bureau, ce qui nous permettait de travailler à 17 ou 18 ans !<br /> <br /> <br />  <br />
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