Ce n’est pas moi qui l’affirme mais la plume acide d’un de nos « ennemis héréditaires » d’Outre Channel, vivant et travaillant en France, dans un essai sur la France en forme de déclaration d’amour (vache) : « Français, je vous haime, ce que les rosbifs pensent vraiment des froggies » chez Nil. Je cède donc la plume à Stephen Clark pour nous parler de la semaine des 35 heures avant de la reprendre pour développer mes « hautes visions œnotouristique »
« Cela a bien fonctionné avec les entreprises employant de nombreuses personnes à la même tâche. Mais je travaillais pour un magazine comptant dix employés. Pour compenser nos heures perdues, notre nouvelle recrue aurait dû travailler 10 % comme rédacteur en chef, 20% comme rédacteur, 20% comme maquettiste, etc. Dans la pratique, nous n’avons recruté personne. On a juste dit que nous devrions tous être 10% plus efficaces pendant notre temps de travail réduit. Ce que nous avons fait. Ce n’est pas difficile d’être plus productif quand, à la clé, il y a vingt deux jours de vacances en plus. Le travailleur français ne va pas se donner un mal de chien pour être désigné meilleur employé du mois et avoir sa bobine accrochée au mur. Mais si on lui promet plus de bon temps, il peut faire des merveilles. Un rapport de l’OCDE dit que la productivité a augmenté de 2,32% entre 199- et 2002 en France, contre 1,44% dans le reste de l’UE. Les économistes « anglo-saxons » prédisent un krach en cas d’introduction d’une telle mesure dans leur pays. Ils ont peut-être bien raison. Car il y a une différence majeure entre les Français et les Anglo-Saxons. Donnez un long week-end à un Français et il saute dans sa voiture française, la remplit d’essence française, part sur les côtes, montagnes et campagnes de France, et passe trois ou quatre jours à manger et boire de la nourriture et du vin français. Offrez la même chose à un Britannique et il sautera dans un jet irlandais, direction la Bulgarie. Les français voyagent beaucoup à l’étranger, mais une part considérable de leur argent reste chez eux. C’est presque trop beau pour être vrai, mais c’est pourtant ainsi : travailler moins est bon pour l’économie française. »
Si c’est un rosbif qui le dit, profitons-en au lieu de rouscailler : c’est toujours en s’appuyant sur un marché domestique profitable que l’on peut se permettre de développer ses exportations… » En matière de tourisme, d’oenotourisme dans le cas présent, avant d’aller faire des ronds de jambe aux touristes étrangers, ou dans le même temps, proposons à nos adeptes made in France du temps libre (qui se souvient d’André Henry Ministre du Temps Libre de Tonton en 81 ?) des produits grand public de qualité facile d’accès.
Du côté manger-boire l’offre est abondante, diversifiée et d’accès facile via les guides divers et variés. Du côté hébergement, même s’ils ne sont en quantité suffisantes, les gîtes ruraux et le chambres d’hôtes sont de qualité et eux aussi d’accès assez simple. Reste l’hôtellerie où là, hormis les hôtels de luxe, l’offre est catastrophique : le choix se limite entre les hôtels de chaîne nichés dans les zones industrielles et commerciales et les vieux hôtels pouraks de Centre Ville. J’exagère à peine, si l’on veut développer de l’oenotourisme pour le plus grand nombre il faut revivifier les hôtels de charme ou ce que l’on appelait autrefois les hôtels de sous-préfectures. C’est le premier challenge à relever pour développer une demande abondante. C’est quand même le but pour pouvoir toucher et convaincre des néo-consommateurs. Notre tendance naturelle est de « sur-cultiver » les clientèles déjà captives des amateurs convaincus. Merci aussi de mettre un peu de liens et de cohérence dans le binz des syndicats d’initiatives, des comités de tourisme et autres officines qui pondent du papier : contemplez dans les halls d’hôtels la gabegie de papier glacé. Il serait plus efficient de doter tous les lieux d’accueil de la Wi fi et de rendre les écrans de télévisions « intelligents » pour que les touristes puissent avoir un accès simple à des portails internet.
Enfin, et je m’en tiendrai là pour ne pas vous lasser, pour ceux qui n’aiment pas prendre leur petite auto pour aller à la campagne, à la mer ou dans les vignes, développer avec la SNCF, son loueur favori, des gîtes ou des hôtels de charme, une offre œnotouristique simple, avec un avantage tarifaire, comprenant pourquoi pas aussi un bonus « fret » pour les caisses achetées chez le vigneron.
Ce n’est pas avec ça que je gagnerai le trophée de l’oenotourisme cher au cœur d’Alexandre Lazareff mais, comme dirait l’autre, personne ne pourra dire que je ne me suis pas décarcassé pour la bonne cause…
Après réflexion, et avec vos encouragements je me suis décidé à publier ma chronique : Lettre à ceux qui ont enfanté les péteurs de cuves d’Antignac. Elle ne fera pas plaisir à ceux à qui j'attribue une paternité dont ils se seraient bien passé. Dans ce domaine j'ai toujours tenu le même langage, même au 78 rue Varenne, et pas seulement avec les gens du Sud. Les mots ont une valeur, les respecter est première des civilités. Je rassure le dernier commentateur : il n'y a aucun envers au décor, nous nous sommes pas au théâtre mais dans un Etat de droit. Je mets ma chronique en ligne à 10 heures.