Encore emmitoufflé dans la ouatte du sommeil, ce matin j'entendais le journaliste de France Inter dire que notre Raie Mon national, l'ex-tatanneur des gazons, préparait sa défense " si nos pioupious cramponnés rentraient prématurément d'Allemagne ce serait la faute de l'arbitrage... " Bé voyons, comme dab, nous sommes des victimes, on nous refuse des pénalties indiscutables, des buts qu'un enfant de 5 ans aurait accordé, et ployant sous le fardeau de l'injustice nous ruminerons notre rancoeur si le Togo n'a pas le bon goût de nous offrir un carton. Que nous fussions un peu poussif, peu réaliste, verbeux et un chouiai arrogant sous la houlette d'un entraîneur qui ressemble plus à un adjudant de quartier de la coloniale qu'à un meneur d'hommes pèse très peu dans la très belle balance dont nous nous servons à tout propos pour tenter de justifier l'injustifiable. Le c'est pas de ma faute est notre credo national.
Vous me voyez venir avec mes gros sabots de vendéen crotté : on nage dans le même potage dans notre beau secteur... Yès ! J'en prends pour exemple " la quinzaine folle du CIVB " En lisant le papier de Compadre dans Sud-Ouest j'hallucine. Je ne porte en cela aucun jugement sur le résultat de l'élection. Non je constate simplement depuis des mois et des semaines que le débat de fond n'est jamais abordé. On fait comme si de rien n'était. On rame dans le strict conjoncturel. On se refuse à poser sur la table les questions qui fâchent. On perd du temps et, en l'occurence, le temps est une donnée qui est capitale pour nous permettre de reprendre l'initiative. En octobre 2003, dans Aquitaine Eco supplément de Sud-Ouest je me permettais de dire " ce qui est nouveau pour nous français, c'est que nous allons subir la première crise des vins dits de qualité qui ne trouveront plus preneurs car ils ne correspondront plus aux demandes du marché..."
Si ça vous dit je peux vous faire passer la suite de cette interview. Mon propos n'est pas ce matin de dire " j'avais raison avant tout le monde mais de demander instamment à ceux qui ont des mandats de responsabilité de bien vouloir assumer ces responsabilités tant au plan de leur région, qu'au plan national et communautaire. L'heure n'est plus aux estrades, ni aux discours mais aux travaux pratiques avec les opérateurs. Faute de vouloir et de rechercher des compromis solides, de choisir, nous laisserons la place aux autres compétiteurs, priverons notre pays d'une belle part de richesse et d'emploi, nous pourrons alors exporter les plus beaux fleurons nationaux de la justification, ceux qui clameront au monde qui s'en fichera pas mal que nous sommes les victimes des grands prédateurs mondiaux de la vigne et du vin. Comme j'aimais à le dire à un ami anglais du temps où au rugby nous nous plaignions de l'arbitrage : " la seule façon de faire avec vous c'est de vous battre "Gagner n'est pas un gros mot et perdre, en sport, nullement une catastrophe. En revanche, pour ce qui est de l'économie on ne vend pas des mots d'excuses mais du vin.