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20 juin 2006 2 20 /06 /juin /2006 09:19

Mon premier contact charnel avec la mort je l'ai connu le jour où Pierre Bironneau, un de mes camarades de classe, mourrut, comme ça, sans préavis. Je devais avoir 6 ou 7 ans. Avec la mémé Marie nous montâmes à pied jusqu'à la métairie, au lieu dit Villeneuve, pour lui rendre visite. C'était le soir, dans la grande chambre mal éclairée, dans le grand lit à rouleaux, les mains jointes sur un chapelet, son petit visage livide aux yeux clos, le petit Bironneau muré dans son silence éternel me glaça d'effroi. Le jour de sa mise en terre, étant enfant de choeur, pendant le Dies Irae je fus pris d'un chagrin inestinguible, je pleurai toutes les larmes de mon corps, j'avais peur qu'on me vola ma vie, je trouvai ça trop injuste.

Cette injustice je la ressentis à son apogée lorsque mon père, en pleine moisson, se coucha doucement sur le chaume et, avec son éternel sourire, trouva le repos qui n'avait pas été le lot de sa vie laborieuse. La mort me privait de lui au moment où, à l'aube de ma vie d'homme, j'avais tant besoin de lui. Ce lien rompu trop tôt en imprima un autre, invisible, qui me servit d'armature, structura mon parcours professionnel, fit de moi ce que je pensais qu'il souhaitait que je fusses. Sur mon bureau de la rue de Varenne, sa photo me rappelait à l'ordre : rappelle-toi d'où tu viens mon fils...

René Renou est mort. En cette circonstance, moi qui les aime tant,  je n'aime pas les mots : ils sont trop petits ou trop boursouflés, je leur préfère le silence du recueillement. Alors ce matin je m'incline devant ton courage face à la maladie René, je salue en connaisseur ton anti-conformisme : nous nous sommes tant côtoyés à la tribune, je m'associe à la douleur et à la peine des tiens, je me permets de t'offrir la chanson du bougon enterré dans le cimetière marin de Sète " les copains d'abord " et le premier vers d'une tragédie de Sophocle "C'est une vérité depuis longtemps reconnue des hommes, que nul ne peut savoir, pour aucun mortel, avant l'instant de sa mort, si la vie lui fut douce ou cruelle" Adieu René, avec ceux qui t'aimaient bien nous lèverons nos verres car la vie continue et nous essayerons de faire fructifier ton héritage...

 

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commentaires

O
Pourquoi nous as-tu abandonné ? <br /> <br /> Mercredi soir, tu étais plein de vie, plein d’envies, plein d’espoirs pour notre viticulture. Nous étions dix vignerons autour de toi. Pendant cinq heures, tu nous as délivré ton message. Tu nous as fait partager tes objectifs qui étaient grands pour notre viticulture. <br /> <br /> Au cours des quelques années où je t’ai côtoyé, c’est toi qui m’a fait comprendre ce qu’était une appellation d’origine, cette merveilleuse invention du génie de l’homme, ce bien commun où les affaires du voisin me concernent. A chacune de tes interventions, tu avais la pédagogie pour nous expliquer la force de cette idée et surtout les dérives qui pouvaient la tuer. Tu avais gagné ton combat contre cette saleté de maladie pour nous revenir encore plus battant, pleins de projets. <br /> <br /> Les mots sont bien peu de chose pour exprimer nos peines. Il y a vraiment des morts qui sont plus injustes que d’autres. <br /> <br /> Et puis Merde aux cons qui croient que ta mort leur ouvrira la porte pour enterrer nos appellations. Je te promets que nous ne les laisserons pas faire. <br /> <br /> Au plaisir de te revoir autour d’un verre d’ AO VDQS Saint Pourçain, si frais et si gouleyant qui nous a donné tant de plaisir mecredi dernier. <br />
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M
Samedi 25 Février 2006<br />  <br /> <br /> Français, françaises.<br />  <br /> <br /> Attention: Très important, lisez ce message jusqu'au bout.<br />  <br /> <br /> Il vous faut savoir, et ce, sans aucun délai, que tous, je dis bien tous, que l'on soit politicien, scientifique, industriel, ouvrier, étudient, que l'on soit prêtre, imam, rabin, gourou, je dis bien tous, que l'on y croit ou non, du plus petit jusqu'au plus grand, du plus jeune au plus ancien, tous, sans aucune exception, avons été jugés coupables d'avoir cassé la loi morale de Dieu; les dix commandements. Jugez-en vous même; Avez-vous déjà menti ? (Même une seule fois). Avez-vous déjà volé ? (Peu importe la valeur). Avez-vous désiré quelque chose qui ne vous appartiens pas ? Avez-vous regardé une femme pour la convoiter ? Jésus a dit que vous avez déjà commis un adultère avec elle dans votre coeur. Avez-vous pensé du mal de quelqu'un ? (La Bible dit que vous êtes un meurtrier). Avez-vous toujours placé Dieu en premier dans votre vie ? Vous êtes-vous fabriqués des dieux qui vous conviennent ? Avez-vous  blasphémé ? Avez-vous toujours honoré vos parents ? (Même à l'adolescence). Avez-vous respecté un jour de repos ? (Pour le passer avec Dieu). Ecoutez votre conscience et soyez honnête. Vous savez que vous êtes coupable. Il est donné à l'homme de mourir une seule fois et après, quelque soit sa religion, qu'il y croit ou non, c'est le jugement. Le jour du jugement, quand toutes vos actions cachées seront exposées comme preuves de votre culpabilité, vous serez jeté en enfer. Pensez-y.<br />  <br /> <br /> Mais Dieu ne veut pas vous envoyer en enfer. Il a fait en sorte que vous puissiez éviter la fournaise. "Dieu prouve son amour envers nous en ce que lorsque nous étions encore pécheurs, Jésus, le Christ, est mort pour nous", puis il s'éleva d'entre les morts et vaincu la mort. Nous avons cassé la loi morale de Dieu et Jésus a payé l'amende pour nous en prenant sur lui le châtiment qui nous était destiné. C'est aussi simple que ça. Si vous vous repentez et si vous placez votre foi en Jésus seul pour votre salut éternel, Dieu vous pardonnera et vous accordera la vie éternelle à ses côtés, et ce, pour l'éternité. Lisez la Bible et mettez la en pratique....................Dieu ne vous abandonnera jamais.<br />  <br /> <br /> <br />  <br />
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D
Adieu Monsieur Renou,<br /> Préparez nous quelques bons millésimes au royaume des vendanges éternelles. <br /> J'associe mes condoléances à celles de Jacques.<br /> "Non ce n'était pas le radeau de la méduse, ce bateau qu'on se le dise, au fond des flots, au fond des flots. Il naviguait en père peinard sur la grand mare aux canards et s'appelait les copains d'abord, les copains d'abord". <br />  <br />  
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