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27 février 2009 5 27 /02 /février /2009 00:06

 

 

* la formule est attribuée par les auteurs à Pierre Le Grand qui boit brutalement « à la cosaque »

Dans l’excellent et très gouteux petit livre de Corinne Lefort et de Karine Valentin : « Grands Palais 2500 ans de passion du vin » Les Idées Claires   www.lesideesclaires.net / 287 pages 27 euros - avec une photo, en première de couverture, géniale : Jacky Kennedy née Bouvier, summum du chic à la française, face au Général en grand habit et lunettes lors de la réception à l'Elysée en 1961, un must absolu - de nos 6 présidents de notre Ve République, seuls, le père fondateur de la nouvelle République : Charles de Gaulle, son successeur Georges Pompidou et leur « éternel » opposant François Mitterrand, y trouvent place. Normal, tous ceux dont il est question dans le livre sont morts. Cependant, si elles  avaient souhaité disserter sur les 3 autres, la tâche n’aurait pas été aisée. Valéry Giscard d’Estaing, bon vivant, qui s’est intercalé entre le président Pompe et Tonton, seul survivant, souffre d’une étrange amnésie de la part des français : beaucoup ont oublié qu’il fut un jeune et fringant président adepte de la marche à pied, des petits déjeuners avec les éboueurs, des invitations chez les français et bien sûr de l’accordéon. Pour Jacques Chirac, grand ripailleur et tâteur de culs des vaches, l’histoire ne retient que son goût pour la bière, même s’il affirmait aimer les bons vins. Pourtant il existe en Corrèze un domaine Chirac qui produit du vin paillé. Pour notre président actuel, hormis une incursion chez Alphonse Mellot à Sancerre pendant la campagne présidentielle, l’univers de notre nectar ne lui semble pas familier mais la nouvelle première dame pourrait bien convertir cet amateur de cigare.

En dehors de nos présidents, ces dames passent en revue de grands hommes, une femme : Colette, et deux autres : Jacky Kennedy et Marie-Antoinette en compagnie de leur homme, de Toutankhamon à Kennedy, en passant par nos grands rois : Charlemagne, François 1ier, Louis XIV, nos grands philosophes : Montesquieu et Voltaire, Mozart, Napoléon et Nelson, Dumas et Hugo, Pasteur bien sûr, Picasso et Buñuel et bien d’autres.   Pour vous mettre en appétit je vous propose des extraits, en sachant que les anecdotes historiques sont de la plume de Corinne Lefort et que les morceaux choisis des dégustations imaginaires : Le vin du retour sont de celle de Karine Valentin. (les titres en gras sont de moi).

 

De Gaulle avant tout un militaire : « Pour Charles de Gaulle, les préoccupations d’ordre culinaire et œnologique étaient secondaires. Que ce soit à l’Elysée, dans sa maison de Colombey-les-deux-Eglises ou lors de ses successifs commandements militaires à l’étranger – Trèves, Istanbul –, son épouse, tante Yvonne, ainsi appelée affectueusement par les français veillait à ce que le table familiale soit substantielle, et le vin une simple présence. »

 

[…] Par contre lorsque Yvonne, en bonne chrétienne, décidait de faire maigre le vendredi et dissuadait ainsi le sommelier de servir du vin blanc au Général, celui-ci tempêtait à son encontre en lui rappelant qu’un militaire pouvait se dispenser de se plier à cette pratique. »

 

Le vin du retour : […] « Que le sixième président de la Ve République française ne boive quasiment pas de vin n’est pas en soi un problème majeur pour l’Etat français. Toutefois, le patrimoine viticole se doit d’être préservé et, en son honneur, les caves de l’Elysée méritent des égards, sous peine de voir la chienlit s’installer dans les régions viticoles […]

De Gaulle souhaite constater par lui-même que la cave de l’Elysée est toujours digne de représenter le vignoble français […]

Le général descend avec Joël Normand et […] pour sceller leurs retrouvailles les deux hommes ouvrent une Cuvée Grand Siècle de Laurent Perrier.

Ce n’est pas celle que le Général préfère mais Joël Normand sait qu’elle lui doit son nom. Lors de sa création en 1957, Bernard de Nonencourt, président de la maison Laurent Perrier, avait demandé à de Gaulle son avis pour la baptiser. On était à la veille de la naissance de la Ve République, la cuvée magnifique était un assemblage des meilleures années et des meilleurs crus de Champagne. De Gaulle répondit « Grand Siècle, Nonencourt, Grand Siècle ! »

 

Pompidou le normalien de Montboudif passé par la banque Rothschild : « Georges Pompidou nous apparaît comme un amateur de bonne chère et de valeurs fleurant bon la France rurale, celle de la gastronomie et des vins qu’ils soient grands crus ou simples vins de terroirs. Il aimait autant les repas pris à la campagne que les dîners mondains. Selon les tables, il s’y montrait en dégustateur averti de grands crus ou curieux des plaisirs gouleyants de vins robustes ou d’appellations régionales […]

 

[…] C’est ainsi que sous sa présidence en 1973, le Château Mouton-Rothschild bouleversera l’ordre immuable du classement de Grands Crus du Médoc en se voyant autorisé à passer au rang de 1er Grand Cru de Pauillac sur arrêté ministériel, signé alors par Jacques Chirac en charge de l’Agriculture. »

Le vin du retour : Moulis-en-Médoc 2005, Château Poujeaux

Je ne vous livre que la chute, mais l’histoire est savoureuse. Elle a pour cadre un compartiment de 1ière classe d’un train partant de Bordeaux : « Il – Pompidou – aimerait allumer une cigarette mais toujours, ce panneau d’interdiction de fumer sur la porte du wagon. Dubitatif sur l’évolution des libertés dans ce XXe siècle naissant, l’homme fort de 68  se rassure en dégustant son poujeaux 2005 : « Au moins, l’interdiction de boire du vin dans les lieux publics ne pourra jamais être instaurée dans la France viticole ! »

 

Mitterrand le fils du vinaigrier de Jarnac élevé chez les bons frères : « François Mitterrand, que l’on peut qualifier de fin gourmet, appréciait il est vrai, la cuisine plutôt allégée et savoureuse. Il buvait modérément, se contentant de quelques gorgées de chablis, de Clos des Mouches de Beaune, de meursault ou encore du puligny-montrachet Clos du Cailleret, sans pour autant prétendre à devenir un connaisseur. Mais son attitude à table dépendait surtout de celui ou de celle qui partageait son repas. Il se comportait alors en modeste ou bien en grand aristocrate […]

Amateur invétéré de crustacés et de poisson, l’ex-député de la Nièvre avait instauré pour ses proches et ses nombreux courtisans un incontournable déjeuner dominical dans un salon privé du chef étoilé Jacques Le Divillec. Confiant dans sa cuisine, il laissait le soin aux sommeliers de lui choisir les meilleurs sancerres ou les vins de Loire pouvant accompagner le fin des fins des saumons, les douceurs des coquilles St Jacques ou le blanc de langoustine au pistil de safran. »

 Le vin du retour : Cuvée Pierrefolle, Pouilly-Fuissé, Château des Rontets

« La discrétion poussée jusqu’au secret laisse l’homme seul, le vigneron s’est retiré, tout juste averti de la venue de cet amateur mystérieux. Il se sert, hume longuement le vin, examine la couleur et boit lentement une gorgée, deux, repose le verre. Le vin concentré, complet, à la finale minérale, le séduit. Il s’adresse au chauffeur d’un air entendu : « Cette couleur, c’est l’ocre des fresques romanes. A la Chapelle aux Moines de Berzé-la-Ville ! »

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