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23 décembre 2021 4 23 /12 /décembre /2021 06:00

Ours Aïnous – Uchiwa Gallery

Pour les retardataires, un cadeau pour leur beau-père…

 

« Miloszewski s’est fait une réputation internationale. Son sixième roman, "Inestimable", qui paraît aujourd’hui en français est un écho à l’avant dernier, "Inavouable", qui avait rencontré un grand succès.

 

Inestimable de Zygmunt Miloszewski

 

 

On peut lire, comme moi, dans le désordre le second avant le premier. J'attends "Inavouable", que j'ai commandé à ma librairie.

 

Un roman d’aventures échevelées aux quatre coins de la planète. course-poursuite, façon Indiana Jones, que met en scène Inestimable avec les mêmes personnages, une historienne de l’art polonaise, son mari, marchand d’art réputé et une aristocrate suédoise experte dans l’art de voler les musées. Facile de se laisser à nouveau séduire. Inestimable, c’est 500 pages pleines à craquer, de rebonds, d’humour, de culture…

 

Miloszewski joue avec gourmandise des codes du polar et du roman d’aventures, les pousse dans leurs retranchements, grossit le trait.

 

Mais surtout, son regard est dévastateur, son ironie savoureuse. Les Polonais en prennent pour leur grade, les Russes aussi. Et les Français, sont joyeusement épinglés, comme dans ce passage qui montre l’héroïne, Zofia, enquêtant à Paris… (Voir chronique de lundi ICI

 

Dans le style Ciné papy :

 

Sur quoi repose l’intrigue ?

 

La base du roman, comme la génoise au chocolat dans la forêt noire, c’est la recherche éperdue d’une collection d’objets d’art aïnou - un peuple autochtone qui vivait notamment sur l’île de Sakhaline -, rapportés en Europe par un pionnier de l’ethnographie.

 

Petitjournal sakhalines sakhaline

 

Et en particulier d’un totem en forme d’ours qui semble doté de vertus considérables puisqu’il va faire l’objet d’une lutte sans merci entre une multinationale de la pharmacie et un groupe un poil sectaire de scientifiques passablement allumés.

 

Ours Aïnous – Uchiwa Gallery

 

Inestimable est un festival d’épisodes rocambolesques montés de main de maître. Une attaque de pirates au large des côtes d’Afrique, une expédition dans un fleuve de boue en Sibérie, un face-à-face avec un ours (éloigné en chantant à tue-tête l’hymne national polonais), une cavalcade dans le métro avec saut dans la Seine depuis le pont d’Austerlitz, un séjour qui n’en finit pas au beau milieu de l’océan avec pour tout bagage une combinaison de sécurité…

 

On l’a compris, Inestimable est un thriller plein d’esprit et de drôlerie.

 

Cerise sur le gâteau, Miloszewski mène tout au long de son roman une série de réflexions sur nos rapports à la religion par exemple, ou sur le désastre écologique à venir et les choix qu’il va nous imposer. »

 

Source : ICI

Zygmunt Miloszewski a l’art de fouiller les tréfonds de l’âme de ses compatriotes avec la minutie d’un entomologiste.

“Inestimable”, le roman noir façon Indiana Jones du Polonais Zygmunt Miloszewski ICI 

 

Michel Abescat

 

Il s’est fait connaître avec ses polars déterrant les secrets embarrassants de la Pologne. Et continue de séduire avec son deuxième roman d’aventure, une course poursuite haletante sur fond de changement climatique, qui vient de paraître au Fleuve noir.

 

C’est toujours pareil avec les auteurs à succès. À chaque nouvelle parution, revient la même question : alors, c’est comment ? Ça vaut le coup ?

 

Ainsi du sixième roman traduit en français de Zygmunt Miloszewski, Inestimable, qui vient de paraître au Fleuve noir. En moins de dix ans, l’écrivain et scénariste polonais, né en 1976, s’est en effet construit une belle notoriété internationale. D’abord avec sa trilogie dite Teodore Szacki, du nom de ce procureur, dépressif et arrogant, qu’il a imaginé pour interroger, à travers les enquêtes qu’il lui fait mener, l’Histoire et la culture de son pays.

 

Grand admirateur du suédois Henning Mankell, Miloszewski a l’art comme lui de fouiller les tréfonds de l’âme de ses compatriotes avec la minutie d’un entomologiste. Dans Les Impliqués (éd. Mirobole, 2013), qui se passe à Varsovie, il explore ainsi le passé totalitaire de la Pologne. Un fond de vérité (éd. Mirobole, 2015) met en scène une série de meurtres qui bouleversent la petite cité médiévale de Sandormierz et renvoient à de vieilles légendes antisémites toujours promptes à refaire surface. Quant à l’intrigue du dernier volume de la trilogie, La Rage (éd. Fleuve noir, 2016), elle prend place à Olsztyn, dans le nord de la Pologne, et confronte Szacki au fléau des violences faites aux femmes. Récompensés par plusieurs prix, ces trois romans séduisent par la vivacité de la plume de l’auteur, le tranchant de son regard, cruel parfois, drôle souvent, mélange relevé d’humour noir et d’ironie.

 

Mais en 2017, au grand dam de certains de ses lecteurs, Miloszewski décide d’abandonner son personnage pour investir un genre différent. Celui du roman d’aventures et d’action qu’il inaugure avec Inavouable (éd. Fleuve noir, 2017). C’est, à ce jour, son plus grand succès. Et il faut dire que l’auteur ne lésine pas sur les ingrédients. Rebondissements, suspense, espionnage, références à l’Histoire : Inavouable raconte une course-poursuite rocambolesque à travers le monde, à la recherche (pour commencer) d’un tableau de Raphaël volé à la Pologne par les nazis. Documenté, érudit, ce roman de six cents pages, électrique et ubiquitaire, tient haut la main ses promesses. Difficile de le lâcher.

 

Inestimable, qui paraît aujourd’hui, est un peu son frère jumeau. Même genre, le roman d’aventures échevelées façon Indiana Jones ; même langue, rapide, incisive, impertinente ; même regard à distance, même jeu sur les codes romanesques. Et mêmes personnages. Zofia, une historienne de l’art, qui vient de se faire licencier pour raisons politiques du musée de Varsovie qu’elle dirigeait. Karol, un marchand d’art réputé, devenu son mari. Et une aristocrate suédoise haute en couleur, Lisa, as de la cambriole spécialisée dans les objets d’art.

 

La course-poursuite, cette fois-ci, a pour objet un totem aïnou – un peuple autochtone qui vivait notamment sur l’île de Sakhaline, en Sibérie – rapporté en Europe, au début du XXe siècle, par un ethnologue polonais de renom. Un totem dont on mesurera peu à peu la valeur puisqu’il va devenir un enjeu majeur pour une multinationale de la pharmacie et un groupe de scientifiques plutôt allumés. Difficile d’en dire plus sinon qu’il sera question d’enjeux majeurs et de brûlante actualité liés à la catastrophe climatique qui s’annonce.

 

Miloszewski joue à merveille entre divertissement et réflexions on ne peut plus sérieuses, mais l’essentiel du roman est la mise en scène gourmande et souvent ironique d’une cavalcade de scènes d’action. L’auteur, avec la complicité du lecteur, n’est pas dupe, mais il va à fond les ballons. Et ses personnages, en particulier Zofia, vont en voir des vertes et des pas mûres. Attaque de pirates au large des côtes d’Afrique, expédition à haut risque dans une coulée de boue au fin fond de la Sibérie, face-à-face avec un ours, poursuite dans le métro parisien avec saut dans la Seine depuis le pont d’Austerlitz, séjour solitaire et prolongé au beau milieu de l’océan avec pour tout bagage une combinaison de sécurité, etc.

 

Bref, au bout du compte, les héros sont fatigués. Et le lecteur un peu aussi. Pour en revenir ainsi à la question du début, ce nouveau roman de Zygmunt Miloszewski vaut-il le coup, la réponse, sans hésitation, est oui. L’auteur a du talent, de la culture, de l’humour, du savoir-faire et de la distance. On apprécie sa gourmandise, mais attention tout de même à l’indigestion.

 

 

Extraits :

 

« Trop tard, se dit-il pour la millionième fois, j’ai tout commencé trop tard. Combien d’années vivrai-je encore ? En bonne santé, au mieux vingt ou trente ans. Viendront ensuite un cancer, la démence, puis une lente agonie. Et avec elle le réflexe de se mentir à soi-même en disant que « je me sens toujours bien pour mon âge », que « ça pourrait être pire », que « cette chemise me rajeunit d’une dizaine d’années ». »

 

« Le problème, c’était que Bogdan Smuga ne croyait ni en l’amour, ni au bonheur familial, ni à l’action bénéfique d’un foyer. Il était d’avis que ce modèle d’existence était l’excuse des paresseux qui n’avaient pas le courage de consacrer leur vie au développement de l’héritage de l’humanité. Une femme et des enfants n’étaient qu’un carcan absurde qui accaparait du temps et les pensées. Le mariage, ce n’était que la cession d’une existence contre des rapports sexuels facilement accessibles et quelques émotions banales. Et l’amour ? Ce n’était qu’une simple réaction biochimique qu’on avait, allez savoir pourquoi, parée de mythes et de légendes. »

 

« Si vous me demandez si j’ai envie de mourir, alors non, je n’en ai nulle envie, bien sûr. Et je serais probablement triste de trépasser indépendamment des circonstances. Mais si je dois cesser d’exister, alors la conscience qu’avec ma génération disparaît aussi l’intégralité de mon espèce constituée d’idiots, de méchants et d’enragés me fait me sentir mieux.

— Je croyais que nous, les scientifiques, étions des humanistes.

— Nous sommes les enfants de la nature, de sa beauté, de sa force, de sa diversité, de son infinie capacité à créer. Nous serions de piètres scientifiques si nous assujettissions nos actions à une seule espèce, sous prétexte que nous y appartenons. L’humanisme équivaut à un nationalisme ou à un fondamentalisme religieux, capable de justifier n’importe quelle bassesse au nom de l’Homme. Or l’Homme en tant qu’idée, hum… même le Dieu de l’Ancien Testament ou Adolf Hitler font pâle figure à côté de lui. Leur férocité sanguinaire devient innocente, locale et de faible ampleur en comparaison. »

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commentaires

P
Ben vl'a aut'chose ! Comment voulez vous qu'il trouve le temps de visionner des films et rédiger des fiches si on l'allèche et le distrait avec de telles propositions de lectures, ce pôvre Cinépapy. D'autant que si je m'en souviens le Taulier à le nez creux en matière de polar. De Ian Manoock à Philippe Kerr en passant par les ritals comme Camilier.<br /> Visionner ou lire il faut choisir that's live !
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