Au cours de ma mission de médiation VDN que m’avait confié Louis Le Pensec, je tenais des réunions publiques dans la zone des Rivesaltes pour expliquer la situation catastrophique des VDN. Ce jour-là, c’était dans les Aspres, dans une grande salle, à Trouillas je crois, une grosse centaine de vignerons. Je logeais moi tout près à Saint-Jean-Lasseille dans une propriété du Conseil Général et le président du Syndicat des Vignerons était JR. Ambiance tendue car «ici on fait le vin doux» le Taulier, qui ne portait pas encore cette appellation, se voulait convainquant alors, pour détendre l’atmosphère, il se lançait dans une comparaison hasardeuse entre le rugby à l’ancienne et le rugby moderne en faisant bien sûr allusion à l’USAP. C’est alors qu’au dernier rang Fernand Vaquer s’était levé et avait tiré de sa poche de veste une coupure de presse qu’il a déclamée. Il s’agissait bien sûr du JO des PO : l’Indépendant. Si mes souvenirs sont bons Fernand Vaquer s’y insurgeait contre le style de jeu de l’USAP. Grand moment : pour la petite histoire Jacques Séguéla, auteur d’une célèbre campagne pour les VDN, à cette époque avait l’ambition de mettre la main sur l’USAP.
C’était Fernand Vaquer, dit Fernand II, le fils de Fernand Vaquer dit le Maréchal, un fameux rugbyman de l’USAP, il faisait des vins secs. Né en 1929, Fernand II a commencé à travailler à la propriété à l’âge de 17 ans et il n’a pas oublié la première leçon de son grand-père : « La cave doit être aussi propre que la cuisine ! » En 1968, il a été parmi les tout premiers vignerons du Roussillon à mettre son rouge en bouteilles. « On cueillait les raisins entre 12 et 13°, raconte Fernand. J’assemblais le Carignan et le Grenache à la cuve, on pressurait un mois après. Le vin restait deux ans en cuve, ne voyait jamais le bois. Je faisais le vin à mon idée ».
Fernand Vaquer me convoqua à une dégustation matinale dans sa cave de Tresserre au lieu-dit « Pla del Rey » site de la bataille historique dite du « Boulou » en 1794… afin d’y déguster les vins du domaine Vaquer qui s’illustrait par la mise en bouteille de ses vins secs. Fernand Vaquer était un précurseur des vignerons du Roussillon. « Le premier millésime date de 1968… nous avons encore quelques bouteilles « collection » de ces vieux vins et ils se goûtent encore de façon très surprenante. À l’époque, il était inscrit sur l’étiquette « Roussillon dels Aspres » et VDQS puisque l’appellation Côtes du Roussillon n’existait pas encore … » souligne Frédérique dans Anthocyanes. ICI
Allez donc lire cette vieille chronique : 5 décembre 2012
Jean-Pierre Borie et Marie-Pierre sa fille - Fernand Vaquer et sa belle-fille Frédérique des vigneronnes en Roussillon… ICI
Si j’évoque ce temps lointain, 20 ans déjà, c’est que je viens de découvrir sur Face de Bouc un petit mot de Frédérique Vaquer qui est la belle-fille de Fernand, son mari Bernard Vaquer prématurément disparu Frédérique a repris le flambeau.
Il y a 100 ans l 'USP, maintenant USAP, était championne de France avec Fernand Vaquer comme capitaine
Selon Albert Bausil, il était « bondissant tel un lion ailé »
J'aurais aimé le rencontrer…
Joint cette coupure de presse.