22 janvier 2020
Les « janvier sec » des prohibitionnistes masqués et les « buvez du vin sur ordonnance » de Vin&Société me gonflent à parts égales ICI
Nous ne vivons pas dans un pays de prohibition, le vin est en vente libre et, en dehors de quelques restrictions justifiées, de la loi dites Evin, il est possible d’acheter la boutanche chère à son cœur aussi facilement que sa botte de poireau.
Alors en faire des tonnes, comme Saverot, Bettane et Pousson sur le nouveau joujou des prohibitionnistes masqués « Dry January » relève d’un réflexe pavlovien qui plaît beaucoup aux prohibitionnistes masqués pour taper sur le lobby du vin.
Je ne m’étendrai donc pas pour ces joutes dénuées d’intérêt.
En revanche, même si les buveurs de la perfide Albion sont désarrimés de notre UE, ils vont continuer de picoler nos jajas gaulois et l’opinion d’un journaliste du quotidien britannique The Guardian Toby Moses qui explique pourquoi il renonce à faire Dry January présente un réel intérêt. ICI
Tous les ans, je fais le vœu de ne plus manger de gâteaux. Ces bonnes résolutions durent généralement un mois, avec un peu de chance, parce qu’en février c’est mon anniversaire et qu’il est très malpoli de refuser une part de gâteau. Ou même deux, ou trois. Mais cette année j’ai pris une autre résolution.
En janvier, avec un bébé de trois mois très gourmand en attention, les bouteilles d’alcool gentiment offertes en cadeau prennent la poussière et les virées au pub appartiennent au passé. Comme bonne résolution, j’ai donc décidé de boire plus souvent. Certes l’idée peut paraître dangereuse, mais je pense que c’est le moment idéal pour apprendre à boire avec modération. Avant, j’avais cette attitude toute britannique vis-à-vis de l’alcool, c’est-à-dire que j’avais tendance à me prendre des cuites monumentales et à le regretter amèrement le lendemain matin.
Avec un bébé, ce n’était plus du tout faisable (sans parler des dégâts infligés à mon foie vieillissant). Et puis ce serait vraiment du gâchis de boire sans apprécier cette belle bouteille de gin maison que Tante Isa nous a offerte pour la naissance du bébé. J’ai donc décidé que quelques verres de vin ou quelques bières pourraient égayer un peu ces soirées d’hiver passées en intérieur avec mon fils, certes adorable, mais qui ne parle pas beaucoup.
Prendre l’engagement de boire davantage nécessite quelques garde-fous. Boire tous les soirs est sans doute une mauvaise idée, tout comme commencer l’apéro à 17 heures. Je ne le conseillerais pas non plus à quelqu’un qui a des problèmes d’alcool. Mais pour quelqu’un comme moi qui a tendance à boire sans modération, un verre de vin avant le dîner me permet d’avoir une attitude plus raisonnable à l’égard du démon de la boisson.
J’ai également décidé d’être plus exigeant sur la qualité de ce que j’ingurgite. Comme je ne sors pas, et que le bébé ne coûte pas grand-chose pour l’instant, j’ai décidé d’arrêter de me contenter des bouteilles en promo du supermarché. Je me suis donc aventuré chez un caviste du quartier, et j’ai dépensé plus de 10 livres pour une bouteille. Une folie, je sais, mais si je dois boire moins et plus régulièrement, je peux bien dépenser l’équivalent de trois pintes au pub.
Pour tout vous dire, je n’ai pas eu de mal à tenir cette bonne résolution – même s’il faut remplir plus souvent le frigo de bières. Ma résolution a coïncidé avec le début du confinement ; c’était plutôt agréable de se détendre à la maison autour d’un verre et c’était (presque) normal. Dans tous les cas, avoir un enfant est un excellent échauffement en cas de pandémie (sortir ? quelle drôle d’idée). Et les apéros en visio avec les copains ont permis de donner une tournure sociale à notre consommation d’alcool domestique.
La transition s’est faite en douceur et comme notre pub préféré, qui pourtant accepte les enfants, est fermé depuis cet été, les soirées cocktails dans le salon risquent de continuer encore longtemps.
Toby Moses