Ça ne l’étonne pas, il ne s’attendait pas à des miracles les résultats d’il y a 4 ans sont similaires. Cette étude est un indicateur fiable du niveau des élèves mais il ne révèle pas le gros travail qui a été fait en France. Ils étudient le niveau des élèves de CM& et de 4e. En 25 ans nous avons perdu une année de scolarité en mathématiques : 1995 le niveau des élèves de 5e était celui de nos élèves en 4e. Le primaire est le niveau décisif pour les maths.
- La France a-t-elle perdu son excellence en mathématiques ?
CÉDRIC VILLANI. Pas au plus haut niveau. La recherche se joue sur un très petit nombre de personnes, et ce socle-là existera toujours. La France a des gens excellents, mais en trop petite quantité pour le bon fonctionnement de la société, à une époque d’une mathématisation de plus en plus importante des métiers. Le niveau des élèves en maths était à son meilleur vers 1990, l’année où j’ai passé mon bac. Depuis c’est une baisse constante.
Une lente érosion ?
L’érosion n’est pas lente du tout ! On est sur un mouvement de grande ampleur, qui ne peut se redresser qu’en 5 ou 6 ans, au mieux. Et pour cela, la clé principale est la formation des professeurs des écoles et elle est en progression, il faut poursuivre. Un exemple : en Corée, dont les résultats sont excellents, le nombre d’heures de formation des enseignants, toutes matières confondues, est cinq fois plus élevé qu’en France !
L'étude TIMSS révèle le décrochage des élèves français en maths et en sciences
Par Sciences et Avenir le 29.11.2016 à 16h24
Bonnet d'âne pour la France selon l'étude TIMSS : les élèves de CM1 et de terminale S ont des résultats inférieurs à la moyenne européenne.
TIMSS. L'étude TIMSS (Trends In Mathematics and Science Study) mesure depuis 1995 les performances des élèves en mathématiques et en sciences par niveau scolaire et s’appuie, pour les évaluer, sur les programmes d’enseignement communs aux pays participants. En 2015, les élèves de CM1 pour la première fois et ceux de terminales S (pour la seconde fois après 1995) ont été évalués dans le cadre de cette étude. Et les résultats semblent alarmants puisqu'ils indiquent que les écoliers français ont obtenu les plus mauvais résultats de l'Union Européenne en maths et sont avant-derniers en sciences. Ils ne sont guère plus brillants à l'échelle internationale parmi les 49 pays qui ont répondu à cette enquête. Les lycéens de terminale S affichent, eux, une très nette chute de niveau mais les comparaisons à ce niveau sont moins évidentes.
Les élèves de CM1 affichent un score de 488 points en mathématiques et 487 en sciences, en deçà de la moyenne internationale (500) et de la moyenne européenne (527 en maths, 525 en sciences). La tête du classement en maths est occupée par cinq pays d'Asie de l'Est : Singapour, Hong Kong, Corée du Sud, Taïwan, Japon. Le premier pays de l'Union européenne est l'Irlande du Nord, à la 6e place. Pour la seule Union Européenne, la France est tout en bas, juste après la Slovaquie. L'Irlande du Nord, l'Irlande et l'Angleterre sont sur le podium. En sciences, les cinq pays d'Asie pré-cités sont également en tête, suivis par la Russie. La Finlande, premier pays de l'UE, est au 7e rang. Pour la seule UE, la France est avant-dernière, juste avant Chypre. En France, 13% des élèves en maths et 12% en sciences affichent un score inférieur à 400 : ces jeunes "ne prouvent pas qu'ils possèdent des connaissances élémentaires", relate prudemment la Depp, l'agence des statistiques du ministère de l'Education dans un commentaire publié dans la foulée de cette étude. Au ministère on précise également que : "TIMSS 2015 n’évalue pas les effets de la Refondation de l’École engagée depuis 2012 mais l’analyse de ses résultats conforte un certain nombre de mesures prises depuis deux ans". Les instituteurs français se disent bien moins à l'aise que leurs collègues européens pour "améliorer la compréhension des mathématiques des élèves en difficulté", "aider à comprendre l'importance des mathématiques" ou "donner du sens" à cette matière selon des questionnaires remplis par les professeurs dans le cadre de cette enquête. Les écarts sont encore plus marqués en sciences. Plusieurs études ont montré que les professeurs des écoles en France étaient en grande majorité issus de filières non scientifiques et éprouvaient plus de difficultés dans la transmission de ces disciplines.
TIMSS 2015 a également fait passer des tests à des élèves en terminale scientifique, en maths et physique. Seuls neuf pays ont participé à cette enquête et les comparaisons entre nations sont à manier avec précaution car les terminales scientifiques représentent 21,5% d'une classe d'âge en France, mais entre 2 et 35% dans les autres pays. En maths, les lycéens français se situent dans la moyenne. Mais si l'on ne prend que les résultats des terminales S à dominante maths (les autres sont en spécialité physique ou biologie) ou qui se destinent à une classe préparatoire, ils sont alors dans le groupe de tête, avec la Russie et le Liban.
(JI avec AFP)
Un nouveau rapport vient confirmer la régression des élèves français en mathématiques. Comment l'expliquer? dans un rapport qu'il a co-rédigé en 2018, Cédric Villani pointait notamment le poids social démesuré des maths sur les élèves.