En France, pendant le confinement, note Steve Charters, professeur en marketing du vin à la Burgundy School of Business : « Les cavistes sont restés ouverts (alors même que les marchés ouverts de produits alimentaires étaient fermés), vendant ce que le gouvernement français considère comme des produits de première nécessité. Puissamment ancré dans la psyché nationale française, le vin est de toute évidence «de première nécessité»
Les rayons vin de la GD sont restés approvisionné et accessibles pendant toute la période.
Le trou d’air dans la consommation de vin a donc eu pour cause essentielle la fermeture des CHR et a donc touché principalement les producteurs vendant essentiellement dans ces circuits.
Comme je m’interdis toute allusion au plan gouvernemental d’aide au secteur du vin je me contenterai de faire remarquer qu’un diagnostic précis et argumenté des causes des difficultés de certains est essentiel, l’arrosage indifférencié ne fait que masquer les insuffisances structurelles du secteur. Les porteurs institutionnels des revendications sont bien éloignés des réalités du marché.
Le confinement a révélé les différences de cultures de consommation de vin dans le monde ICI
Entre interdiction de boire, organisation de rituels et repli sur sa production nationale, tour d'horizon des pratiques lors de l'épidémie mondiale de Covid-19.
— 9 août 2020 —
La presse a beaucoup insisté sur l'idée que pendant la crise du Covid-19, le monde buvait plus qu'avant. Ainsi a-t-on lu dans le Sydney Morning Herald que les ventes en ligne en Australie d'un détaillant avaient augmenté de 50 à 75%.
Aux États-Unis, les chiffres du site de sondage Nielsen concernant les ventes de vin ont montré des augmentations spectaculaires au cours des deux semaines suivant le début du confinement dans des États clés, puis une chute, suivie de deux autres semaines d'augmentation (bien que moins intense) –soit une hausse des ventes de vin aux États-Unis de 29,4% depuis le «début» du Covid-19.
Au Royaume-Uni, le mois de mars aurait été le meilleur de tous les temps pour la grande distribution. L'un des principaux détaillants en ligne britanniques a vu le nombre de nouveaux clients augmenter de 300% en mars/avril par rapport à l'année précédente.
Mais que se cache-t-il derrière ces gros titres?
Est-ce simplement la peur de pousser les gens à boire du vin, ou le besoin d'un soutien en temps de crise?
Et ce changement de comportement en matière de consommation d'alcool se constate-t-il dans le monde entier?
Très peu de temps après le début du confinement en France, j'ai reçu le courriel d'un magasin de boissons haut de gamme à Dijon m'indiquant que le samedi suivant serait un «Happy Saturday», avec 20% de réduction sur toutes les ventes de vin.
Les cavistes sont restés ouverts (alors même que les marchés ouverts de produits alimentaires étaient fermés), vendant ce que le gouvernement français considère comme des produits de première nécessité. Puissamment ancré dans la psyché nationale française, le vin est de toute évidence «de première nécessité». En Afrique du Sud, où l'abus d'alcool peut être considéré comme un fléau en soi, l'occasion a été saisie pour faire de l'ingénierie sociale autour de la consommation des drogues légales. Ainsi le pays a interdit toute vente d'alcool pendant le confinement (ainsi que les cigarettes et le tabac).