La vérité Henri-Georges Clouzot Charles Vanel Brigitte Bardot
Ma « liaison » avec Hannelore Cayre est fort ancienne, je suis un dénicheur :
On l'appelait le Dénicheur
Il était rusé comme une fouine
C'était un gars qu'avait du cœur
Et qui dénichait des combines
Il vivait comme un grand seigneur
Et quand on rencontrait sa dame
On répétait sur toutes les gammes
Voilà la femme à Dénicheur…
15 mars 2008
La "robe grillée" des neuf trois (93) ICI
Avant que les séries américaines ne prennent le haut du pavé et que les Français se persuadent que, dans la bouche d'un avocat, l'expression "objection votre honneur !" fait partie du paysage des prétoires de notre doulce France, l'image de l'avocat pénaliste s'incarnait dans les figures hautes en couleur de Me René Floriot, l'avocat du Dr Petiot, de Me Moro Gaffieri, l'avocat de Landru, ou dans celles des avocats politiques Me Jacques Isorni, l'avocat de Pétain, Me Henri Leclerc, l'avocat des gauchistes et de Richard Roman et, bien sûr, "L'avocat de la Terreur" Me Jacques Vergès. Ils plaidaient avec brio et éloquence. Sauvaient la tête de leur client - pas toujours - par l'alchimie de leur verbe et d'une connaissance profonde de leur dossier. Au cinéma, notre Jean Gabin national qui, en vieillissant glissait du prolétariat vers la haute bourgeoisie, incarnait Me Gobillot, avocat quinquagénaire qui compromettait sa carrière et son ménage pour la belle Yvette, Brigitte Bardot, jeune et jolie cambrioleuse qu'il défend, dans "En cas de malheur" de Claude Autant-Lara film tiré d'un livre de Simenon.
Du côté de Me Morain c’est plus récent, nous fûmes présentés par l’entremise de miss Saporta la pourfendeuse de notre cher Hubert l’homme au petit sécateur tombée en politique du côté de Cédric Villani. C’est maintenant une star des réseaux sociaux et du barreau, il cause dans le poste, les vins nu sont son fonds de commerce, jusqu’où ira-t-il ?
Les 30 avocats les plus puissants de France (édition 2019) ICI
28. Éric Morain - 49 ans - le naturel
Disciple du grand Jean-Marc Varaut, ce catholique pratiquant qui a conseillé des élus de la France insoumise s’est pris de passion pour les tenants du vin naturel (sans procédés chimiques ni aucun autre ingrédient que l’eau et le raisin), pourchassés par les « orthodoxes ». Même si le concept n’est encore ni officiel ni labellisé, il en a fait un combat judiciaire et un livre dévoilant les mœurs étranges de la viticulture traditionnelle. Spécialiste du pénal des affaires dans un grand cabinet, il défend aussi une des plaignantes contre l’islamologue Tariq Ramadan et représente la Fédération nationale des victimes d’attentats.
Fait d’armes : il a fait libérer après quarante ans de prison le plus ancien détenu de France, Michel Cardon.
Signe particulier : il est le dernier porteur de gilet de costume du barreau de Paris.
Il a dit (dans un procès fictif du vin naturel) : « Je défends la vérité du goût. Même trouble ! Même avec des défauts ! Perlant et dégageant du CO2 s’il le faut ! »
L’avocat pénaliste n’a pas bonne presse :
Le personnage fétiche du premier roman d’Hannelore Cayre, Commis d’office, 2004, c’est Christophe Leibowitz-Berthier, un avocat pénaliste, cynique et pétochard, alcoolo, un pervers polymorphe que la gente judiciaire surnomme "l'étron", défend la lie ordinaire des prétoires : proxo, dealers, détrousseurs de matos électronique, souvent commis d'office... et en profite, c'est lui qui mène le récit, pour tirer des scuds sur ces chers collègues et porter un regard sans concession sur le quotidien de la justice ordinaire.
« C’est comme si, en pâtisserie, tu réalisais un fenouil-chocolat », a estimé le mari de l’auteure Jean-Christophe Tymoczko, avec lequel elle a fondé un cabinet d’avocats il y a plus de vingt ans à la lecture de « Richesse oblige »
À la lecture dudit manuscrit l’époux a esquissé une moue dubitative, moi aussi
Hannelore Cayre, pour la bonne cause
Excellent portrait d’Hannelore Cayre par Macha Séry publié le 14 mars 2020 ICI
En dédicace manuscrite de Richesse oblige, Hannelore Cayre, 57 ans, s’est permis une confession : « Je sais que cela ne se dit pas mais c’est le livre dont je suis le plus fière. » Qu’elle se rassure : non seulement cela se dit mais cela s’écrit et cela s’explique. A l’oral, dans le bar d’un hôtel parisien, elle précise au « Monde des livres » : « C’est la première fois que je me sens vraiment écrivain. Auparavant j’écrivais des polars judiciaires, “faciles” en ce sens qu’ils étaient proches de ce que je suis : avocate. Avec La Daronne, j’avais déjà fait un pas de côté. Là je me suis jetée dans le grand bain. »
Richesse oblige emprunte aussi au parcours de l’auteure. Native de l’île d’Ouessant (où l’écrivaine possède une maison), la petite handicapée Blanche de Rigny est passée par le centre de réadaptation fonctionnelle de Lorient, à l’instar d’Hannelore Cayre. Celle-ci s’est retrouvée paralysée des pieds à la nuque à l’âge de 26 ans. Totalement défigurée, la première vertèbre cervicale touchée, à la suite d’un accident de la route survenu au Chili. Elle qui skiait seins nus, qui était, selon ses propres dires, « génétiquement forte, jamais malade, musclée, d’une vitalité soûlante, quasiment hors normes », a hurlé à la mort à l’arrêt de la morphine administrée pour atténuer ses souffrances.
Elle a subi une opération à haut risque et une longue rééducation. La chirurgie esthétique a effacé les cicatrices de son visage. Aucune séquelle ne subsiste à l’œil nu. Cependant elle boite, dit-elle, et sa peau est insensible à la température au point qu’elle se brûle souvent ou qu’elle ignore prendre froid. « J’ai appris à ne plus me plaindre, je ne sais même plus si finalement je ne souffre pas tout le temps. » D’elle, on s’était forgé, à tort, une opinion intimidante. Peut-être à cause de son visage anguleux, de sa haute taille – 1,80 mètre – ou de son rideau de cheveux noirs, ramassés en chignon le jour de l’entrevue. Davantage sans doute à cause de la lucidité tranchante et de l’humour grinçant que manifeste chacun de ses livres.
Vu de Montréal Un roman noir qui vaut son pesant d’or Richesse oblige, le nouveau roman d’Hannelore Cayre.
Après La Daronne, la Française Hannelore Cayre nous revient avec une histoire presque aussi rocambolesque.
En 2017, on n’a pas été les seuls à avoir adoré La Daronne. Dans ce roman, l’avocate pénaliste parisienne Hannelore Cayre mettait en effet en scène Patience Portefeux, une truculente veuve de 53 ans. Truculente, parce qu’après avoir passé près de 25 ans à traduire sagement de l’arabe au français toutes les conversations mises sur écoute par la brigade des stups, Patience finira elle-même par se lancer dans le commerce de la drogue. Une histoire haute en couleur qui a été adaptée au grand écran (avec Isabelle Huppert dans le rôle-titre), mais dont la sortie au cinéma a été reportée. Inutile de dire pourquoi.
La suite ICI
6ième opus, premier vrai roman pour l’auteure, sans me la jouer critique littéraire ça reste encore au stade du patchwork un peu foutraque, c’est toujours aussi provocateur, insolent, mais je conseille à notre pénaliste de lire le roman de KRIS KRAUS La Fabrique des salauds, un beau et immense roman.