Mercredi soir, cédant à l’amitié, je suis allé, cravaté et en veston, c’était exigé, à une remise de Légion d’Honneur au Cercle Interallié à deux pas du Palais de l’Elysée. Le périmètre est très sécurisé, suis arrivé en retard car j’ai eu du mal à trouver un poteau pour y attacher mon cheval. L’assemblée : que du « beau monde », 98% de vieux mâles blancs, les deux discours puis le buffet. J’oubliais la remise.
Et là j’ai retrouvé les survivantes et les survivants du cabinet Rocard, toison blanche, le poids de l’âge, les liens distendus mais soudain ravivés. On me taquine car je suis en jean, chic toujours se marrent-ils, mais j’ai ressorti mes Richelieu. On se claque des bises, on papote, le passé défile sans que pour autant nous jouions aux anciens combattants.
La page est tournée, nul regrets, il en va ainsi de la vie que l’on vit, elle coule, s’écoule sans jamais s’arrêter jusqu’au jour où elle atteindra l’embouchure pour disparaître, se dissoudre dans le néant.
Ce petit préambule pour vous offrir une belle chronique de mon amie Maréva Saravane.
Elle m’a touchée au plus profond, tout au fond de mon petit jardin d’intérieur, un lieu secret, préservé, mes rêves de jeune homme, partir, ne jamais revenir, échapper à la carrière, n’emprunter que des chemins de traverse, déjanter, dormir à la belle étoile, les oiseaux qui ne sèment ni ne moissonnent, la liberté.
Le problème c’est que la liberté a un prix, un prix fort, très fort, petit vendéen sans le sou je me suis dit que tout de même ma vie serait belle. Le fut-elle ? Je suis mal placé pour en juger mais entre les hauts et les bas, il y eut de beaux moments.
Voilà chère Maréva à toi :
Itin'errance
BY MARÉVA - NOVEMBRE 08, 2018
« Fait pour quelqu'un, quelque chose de repartir, de revenir vers l'endroit d'où il est venu ; déplacement, voyage ainsi accompli ». Voici comment le Larousse définit le retour. Alors qu'en est-il lorsque justement il n'y a pas d'endroit où revenir ? Quand on ne peut (ou ne veut) pas retourner là d'où on est parti ?
Ce voyage n'a jamais eu de but, il en va encore ainsi. Il continue à un rythme différent, celui des retrouvailles avec la famille et les copains, celui des rencontres. Parce que je ne sais pas où m'arrêter, parce qu'il me semble que je ne sais plus faire que cela, je roule. Je ne pensais pas qu'il serait aussi difficile de mettre un terme à cette vie nomade. J'ai du mal à me défaire de cette extraordinaire liberté : pouvoir laisser place à l'imprévu. Revenir sur mes pas pour une partie de frisbee ou une randonnée, décider au débotté de charger le vélo dans une remorque, faire un détour pour honorer une invitation à déjeuner...
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