En 1978, pendant mes week-end je suis « monsieur vin du Loir et Cher » et si vous ne me croyez pas demandez au président Coutoux. Ce premier contact de terrain m'amène à postuler à l'Office National des Vins de Table où je deviens le SG. » (Chronique du 21 mars 2006 Encore un bout de ma vie).
C’est le Préfet Gérard Belorgey, grand visiteur des caves, qui m’a confié la mission d’aider la viticulture départementale à passer des vins de table à des vins, comme on disait en ce temps-là, de qualité.
C’était le Conseil Général qui me prenait en charge, président Kléber Lousteau, je m’y rendais en train et le directeur de cabinet du Préfet, Jacques Lambert, celui qui organisa la Coupe du Monde de 1998, me prêtait sa voiture privée pour sillonner le département.
Gérard Belorgey, en dehors de son goût pour le vin, adorait le château de Chambord, il avait écrit le scénario du Spectacle nocturne de Chambord 1977-1992 ICI il me proposa de loger dans un appartement de l’aile gauche du château qui était occupé en semaine par un fonctionnaire des Affaires Culturelles.
C’était très spartiate, aucun confort, mais se lever le matin et contempler le spectacle de Chambord fut un plaisir inoubliable. Ma fille Anne-Cécile, qui m’accompagna un week-end, coucha dans un lit à baldaquin et, revenant à Paris, déclara à ses copines « j’ai dormis dans un lit de princesse »
Je partageais mes soirées avec une poignée de troufions effectuant leur service militaire à Chambord, ils patrouillaient à cheval dans la forêt. C’étaient la belle vie. Ils me firent découvrir un des secrets bien gardé de la République : les appartements qu’avait fait aménager le Président Pompe dans l’aile gauche pour accueillir les chasseurs et qui n’avaient jamais servis. L’équivalent de ce qui se faisait de mieux dans l’hostellerie de luxe.
Bien plus tard, sous Nallet, je suis allé présider un dîner de chasse en ses lieux et place mais cette fois-ci dans le château lui-même.
Je garde de ce court épisode de ma vie professionnelle un excellent souvenir, j’en extrais 2 : les dégustations de vins et fromages de chèvre à Selles-sur-Cher (les fromages surtout) et la présidence du banquet des 50 ans de la coopérative de Saint-Romain-sur-Cher où le capitaine des pompiers m’accueillit au garde-à-vous, où les agapes commencèrent vers 15 heures, 7 ou 8 discours, une longue litanie de plats, à 18 heures nous en étions pas encore au dessert. Je revins à Paris plus fatigué que si j’avais couru un marathon.
Bien évidemment je ne peux que clore cette chronique qu’avec feu Michel Delpech.