Ils sont si nombreux, les députés LREM, 310 plus deux apparentés, qu’il a été difficile de les caser ni à gauche ni à droite dans l’hémicycle.
La photo ci-dessous ou ICI montre qu’ils penchent physiquement plus à gauche qu’à droite pour une raison simple les députés de gauche : les insoumis de Mélenchon 17, la gauche démocrate et Républicaine 16, la Nouvelle Gauche 27 + 3 apparentés sont moins nombreux que Les Républicains 94 + 4 apparentés. Seuls les députés de Bayrou sont à leur place : au centre qui penche sur la droite 41 + 6 apparentés. L’UDI est encore plus à droite : 33 + 1 apparenté.
Alors pourquoi, à propos de l’hémicycle, évoquer le docteur Guillotin ?
« La guillotine justement. Machelin s’était brusquement accroché à mon bras : tout était là, dans cet objet emblématique, dans ce symbole effroyable de la modernité. Le docteur Guillotin, son promoteur, était à l’origine d’une autre innovation capitale de l’ère révolutionnaire. C’était lui qui avait proposé de distribuer la représentation nationale dans un hémicycle – sur le modèle, évidemment des amphithéâtres de médecine. De l’application de cette forme savante au champ politique, jusque-là plutôt organisé en rangées et en ordres, étaient nés les concepts géniaux de droite et de gauche. La gauche et la droite avait conclu Machelin de façon parfaitement syllogistique, étaient nées autour d’un cadavre – cadavre qu’elles s’étaient disputé jusqu’à ce que celui de Jernigan les réconcilie. »
Le Grand Paris Aurélien Béranger page 90
1er décembre 1789 Les Français découvrent la guillotine
Le 1er décembre 1789, le député Joseph Guillotin, docteur de son état, suggère à la tribune de l'Assemblée constituante que soit introduite l'égalité de tous les citoyens devant le juge.
« Les délits du même genre seront punis par le même genre de peine, quels que soient le rang et l'état du coupable, écrit-il dans son projet de loi. Dans tous les cas où la loi prononcera la peine de mort, le supplice sera le même (décapitation), et l'exécution se fera par un simple mécanisme »
Égalité devant la mort
L'Assemblée constituante édicte donc le 3 juin 1791 que « tout condamné à mort aura la tête tranchée » (article 3 du Code civil). Elle demande à Antoine Louis, secrétaire perpétuel de l'Académie de chirurgie, de mettre au point la machine à exécuter.
Le chirurgien s'inspire d'une machine d'origine écossaise, avec un tranchoir entre deux montants en bois. Il améliore son mécanisme et remplace le couperet en forme de croissant par un couperet en forme de trapèze.
La machine assure selon ses promoteurs une mort immédiate, à la différence de la décapitation à la hache ou à l'épée (la « décollation », privilège des nobles) ; à la différence également de la pendaison, de la roue ou, pire, de l'écartèlement, supplices réservés aux roturiers.
Elle est essayée à Bicêtre sur des moutons et des cadavres. Nicolas-Jacques Pelletier, en fait les frais pour la première fois le 25 avril 1792. C'est un voleur de grand chemin qui a frappé un citoyen pour lui extorquer ses assignats.
La machine est d'abord appelée « louisette ». Puis, les journalistes parlementaires, mécontents du docteur Guillotin qui, à l'Assemblée, leur demandait de bien se tenir, la baptisent « guillotine », non sans s'attirer les protestations de l'intéressé.
Dans l'argot des rues, la machine sera aussi surnommée le « rasoir national » ou la « Veuve ». Les magistrats préfèrent quant à eux le délicat euphémisme : « bois de justice ».
Pendant la Grande Terreur, en 1793 et 1794, environ 17 000 condamnés auront à la connaître.
Elle recueillera en France un vif succès populaire jusqu'au 29 juin 1939, date à laquelle les exécutions cessent d'être publiques.
Source : Hérodote.Net
Joseph-Ignace GUILLOTIN
1738-1814
Médecin, humaniste et homme politique français
Docteur de la faculté de Reims, Joseph Guillotin combattit toute sa vie pour le rationalisme et la justice. Erudit et cultivé il fréquente les cercles, il côtoie des savants comme Franklin, Lavoisier, Bailly, Buffon ou Lacépède, ou des écrivains comme Condorcet ou Voltaire.
Il fait décréter, par l'Assemblée Nationale, l'égalité des peines pour tous les citoyens.
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