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31 décembre 2017 7 31 /12 /décembre /2017 06:00
«Ombre parmi les ombres Gerda Taro  a subi le plus cruel destin que puisse connaître les ombres : celui de ne même pas être sa propre ombre, mais celle d’un autre» morte 26/06/1937 lors de la bataille de Brunete.

Tout le monde connaît, ou presque Robert Capa« le plus grand photoreporter de guerre de l'histoire » mais sa compagne Gerda Taro, alors que sans l'intelligence de cette jeune femme, Robert Capa n'aurait probablement jamais été désigné comme « le plus grand photoreporter de guerre de l'histoire ».

 

Les réseaux sociaux, lorsqu’ils sont utilisés à bon escient, peuvent être magiques. Tel fut le cas sur face de Bouc lorsqu’Alice Olivier de Moor 22 décembre à 21:50 ont ajouté 3 photos de Gerda Taro.

 

 

Sonia-Lopez Calleja qui, comme son patronyme l’indique, s’intéresse de prêt à tout ce qui touche l’Espagne est aussi intervenue.

 

Doucement mes neurones fatigués se sont reconnectés et je suis allé piocher dans l’une de mes piles de livres achetés pour y retrouver L’ombre d’une photographe Gerda Taro de François Maspero.

 

Je l’ai lu « Ombre parmi les ombres Gerda Taro  a subi le plus cruel destin que puisse connaître les ombres : celui de ne même pas être sa propre ombre, mais celle d’un autre. Pendant plus de soixante ans, quand on cherchait son nom, on le trouvait certes cité des centaines de fois. Mais toujours associé, en quelques lignes, en quelques pages, à l’homme dont elle a un temps partagé la vie. Rien de plus. Fugace passage dans la biographie d’un personnage célèbre, et dont il ne restait que des traces brouillées, confuses, souvent contradictoires, mensongères, parfois même absurdes. »

 

Le livre de François Maspero est remarquable, d’une grande honnêteté intellectuelle, à lire absolument.

 

« André et Gerta sont jeunes et beaux, ils sont l’indépendance même, ils aiment le jeu – y compris jouer avec leur vie, ils le prouveront l’un et l’autre –, ils séduisent naturellement tous ceux qu’ils rencontrent. Par beaucoup de points, ils se ressemblent. Je crois que tout homme qui lit la vie d’André –telle, il est vrai, que lui-même s’est plu à la raconter – devrait être pis d’une nostalgie irrésistible à l’idée qu’il n’est pas Robert Capa. Et que toute femme, pensant à celle de Gerta, devrait aussi ressentir l’envie, même infinitésimale, d’être Gerda Taro. Ou du moins aimerais-je – comme d’autres, je l’espère – que toute femme ait quelque chose d’elle. »

 

 

« … le 5 septembre, ils sont dans le village de Cerro Muriano où ils fixent les images des habitants terrorisés par un raid aérien.

 

C’est ce jour-là qu’est prise la photo la plus célèbre de Capa, avec celles qui ont pu être sauvées du débarquement de Normandie : le milicien montant à l’assaut et frappé de plein fouet par une balle. On a écrit des pages et des pages à son sujet. Pas seulement pour la comparer au « Guernica » de Picasso, mais pour en discuter à l’infini les circonstances. »

 

L’analyse de François Maspero tente de lever le voile et c’est Raymond Depardon qui parle d’expérience et de bon sens, faisant observer que rien n’obligeait le photographe à prendre l’image en contre-plongée, placé nettement au-dessous des pieds des pieds du milicien. Sauf si l’auteur se trouvait dans la position logique de quelqu’un qui se terre comme il peut dans son trou et doit lever son appareil pour ne pas se faire lui-même tirer comme un lapin.

 

Le photographe, l’auteur Capa ou Taro ?

 

Personne ne sait, et ne saura jamais…

 

Qu’importe !

 

Maspero a les mots justes « S’il fallait définir Gerda par un seul mot, ce serait celui qui manque cruellement sur le monument de Leipzig * : liberté. Un mot qui exclut justement la soumission à toute discipline de parti. Parce que sa vie, c’est cela : sa liberté de femme, sa liberté de corps, sa liberté d’esprit. »

 

*À Leipzig, son nom est donné à une rue, la plaque de « Tarostrasse » indique : Jeune communiste, cofondatrice des Brigades Internationales, tombée en 1937, en Espagne, dans le combat contre les fascisme.

 

Qui était Gerda Taro, la femme de l'ombre de Robert Capa ? par Arièle Bonte | le 23 décembre 2015

 

« Le 1er août 1937, 10.000 personnes se pressent au cimetière du Père-Lachaise, à Paris, pour pleurer la mort tragique de Gerda Taro. Érigée en icône antifasciste par le parti communiste français, photographe de guerre à la courte carrière, la compagne et partenaire de Robert Capa aurait dû célébrer le jour même ses 27 ans. Louis Aragon prononce son éloge funèbre et le sculpteur Alberto Giacometti dessine sa tombe. Mais cette attention est de courte durée, tant le travail de la photoreporter tombe ensuite dans l'oubli. Et pourtant, sans l'intelligence de cette jeune femme, Robert Capa n'aurait probablement jamais été désigné comme « le plus grand photoreporter de guerre de l'histoire ».

 

Gerda, pygmalion

 

Née à Stuttgart, en Allemagne le 1er août 1910, Gerta Pohorylle, de son vrai nom, grandit dans une famille bourgeoise d'origine juive polonaise. Elle étudie l'art et la politique avant de quitter précipitamment l'Allemagne en 1933, dès l'arrivée d'Hitler au pouvoir. Comme de nombreux artistes et intellectuels menacés par le régime nazi, Gerta Pohorylle s'exile à Paris et tente de subvenir à ses besoins. Elle trouve quelques missions en tant que secrétaire mais passe la plupart de son temps à écumer les cafés de Montparnasse et de Saint-Michel comme Le Dôme ou la Capoulade. Mais c'est son poste d'assistante à l'agence Alliance-Photo qui va se charger de tracer son court destin de grande photographe.

 

 

Septembre 1934, Gerta Pohorylle rencontre un jeune photographe, un certain Endre Friedmann, juif hongrois, banni de son pays pour militantisme de gauche. « Peu après leur rencontre, ils sont déjà inséparables », raconte à TV5 Monde Cynthia Young, conservatrice des archives Robert Capa à New York. Intelligente, polyglotte, belle, avec une forte personnalité, Gerta Pohorylle avait « le sourire d'une jeunesse immortelle », selon le poète espagnol Rafael Alberti. Elle repère le talent naissant d'Endre Friedmann et décide de prendre sa carrière en main. Telle un pygmalion féminin, elle l'habille avec élégance, lui invente une nouvelle identité. Endre Friedmann devient alors Robert Capa, un photographe américain faisant ses premiers pas en Europe. La combine fonctionne et les clichés de Capa sont vendus aux prix forts.

 

Une femme de terrain

 

Comme un jeu de miroir, Gerta devient quant à elle Gerda Taro et assimile les techniques de photographie que lui enseigne le maître du noir et blanc. Leur relation fusionnelle et amoureuse est complémentaire, une véritable force qui les amènent tous les deux en Espagne en 1936, pour suivre les combats auprès des républicains. Gerda Taro est une femme de courage et de terrain, qui n'hésite pas à suivre les combattants au cœur de l'action, confirme Cynthia Young : « En aucun cas elle ne photographiait plutôt des enfants ou d'autres femmes. Elle était à fond dans les scènes de combat et les grandes opérations militaires, tout autant que lui ».

 

Elle était à fond dans les scènes de combat

 

Jane Rogoyska, auteur de Gerda Taro, Inventing Robert Capa ajoute à la BBC : « Taro s'est énormément impliquée dans la guerre civile espagnole... elle était tellement passionnée et concernée par la souffrance du peuple espagnol. » Estimée par les combattants républicains, qui la surnomment alors « pequeña rubita » (la « petite rousse »), Gerda Taro travaille pour la revue Ce soir, tandis que son compagnon rencontre un important succès international.

 

 

Le 26 juin 1937, après onze petits mois de carrière, l'intrépide aventurière meurt écrasée par un char républicain lors de la bataille de Brunete. Elle est la première femme photographe-reporter tuée dans l'exercice de ses fonctions. Robert Capa est profondément touché pour le décès tragique de sa compagne : « Jusqu'à la fin de ses jours, les très belles femmes qu'il photographie ont toutes quelque chose de Gerda : spirituelles, sportives, affirmées, un peu garçonnes. Sa mort a cassé quelque chose en lui. Il ne l'a jamais oubliée », affirme Cynthia Young.

 

Tombée dans l'oubli

 

Mais alors pourquoi une femme si estimée et talentueuse est-elle tombée dans l'oubli ? Selon Kate Brooks, photojournaliste américaine qui a elle aussi capturé des images de guerre en Afghanistan ou en Irak, c'est le contexte historique de la seconde Guerre mondiale qui explique cette part d'ombre : « Les membres de sa famille sont morts durant l'Holocauste, et après la mort de Capa, en 1954, il ne restait plus personne pour préserver la mémoire de son travail », affirme-t-elle à la BBC.

 

 

Robert Capa n'aurait pas non plus facilité la tâche, considérant les photos de Gerda Taro comme appartenant au couple, écrit l'historienne Irme Schaber, dans une biographie publiée en Allemagne en 1994 et traduite en français sous le titre Une photographe révolutionnaire dans la guerre d'Espagne : « Capa était habitué à considérer comme siennes les images de Gerda », a rapporté Le Monde. Le couple travaille ensemble sur certains clichés mais les sigantures sont aléatoires. Ils peuvent être accompagnés du simple nom de Capa, parfois leurs deux patronymes sont mentionnés et plus rarement, celui de Taro. Un oubli que le 21ème siècle a tenté de rattraper avec la publication de plusieurs livres retraçant le destin tragique de la photo-reporter, une exposition à l'International Center Of Photography de New York et même une chanson du groupe anglais alt-J, sobrement intitulée Taro.

«Ombre parmi les ombres Gerda Taro  a subi le plus cruel destin que puisse connaître les ombres : celui de ne même pas être sa propre ombre, mais celle d’un autre» morte 26/06/1937 lors de la bataille de Brunete.

L’OMBRE

par Madeleine Launay POLKARAMAENQUÊTE

         26.07.2017

 

Les soldats républicains, qui avaient pris l’habitude d’apercevoir sa tête casquée de courts cheveux dorés à l’abord des lignes de front espagnoles, l’avaient baptisée la “pequeña rubia”, la “petite blonde”. Un visage mutin éclairé d’un éternel sourire, une frêle silhouette toujours élégamment apprêtée et de tout petits pieds (elle chaussait du 35) qui jamais ne l’empêchèrent d’enjamber les périls pour courir au-devant de l’Histoire.

 

Telle était Gerda Taro, flamboyante figure des premières heures du photojournalisme moderne, disparue au cours de cette guerre d’Espagne qu’elle couvrait depuis une année. “Si tes photos ne sont pas bonnes, c’est que tu n’es pas assez près”, avait dû lui glisser Robert Capa en l’initiant à la technique photographique. Elle avait trop bien retenu la leçon: près, assurément, elle l’était ce 25 juillet 1937 à Brunete où, armée de son Leica, elle mitraillait la résistance farouche des républicains quand un char la faucha mortellement. Une foule éplorée l’enterra au Père-Lachaise le jour de ses 27 ans.

 

La suite ICI 

 

 

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