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31 décembre 2017 7 31 /12 /décembre /2017 06:00
George Weah, le Libéria, le rapport Brazza, le massacre de Thiaroye des tirailleurs sénégalais en 1944 : « … un crime de masse prémédité » la colonisation a été un crime contre l’humanité.

« Il est comme nous, il est proche du peuple et il veut notre bien. Pas comme tous ces politiciens corrompus », confie un jeune homme de 22 ans. Enfant des bidonvilles de Monrovia, seul Ballon d’or africain et adulé dans son pays, « Mister George » incarne l’espoir de l’ascension pour des milliers de Libériens issus des couches sociales défavorisées. Samedi, le candidat, arrivé en tête du premier tour avec 38,4 % des voix, a réuni des dizaines de milliers de partisans dans le plus grand stade du pays.

 

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  1. Liberia: une histoire douloureuse

 

À l’heure où le Liberia doit se choisir un nouveau président, retour sur une histoire contemporaine singulière et douloureuse. Singulière de par ses origines américano-africaines, et douloureuse de par les terribles épreuves qu’a traversé le pays durant deux guerres civiles sans vainqueurs. Un traumatisme, dont la mémoire hante encore une nation engagée dans un processus de reconstruction depuis 2003, porté depuis douze ans (deux mandats) par Ellen Johnson Sirleaf, la première femme présidente en Afrique. Une présidence aujourd’hui de nouveau vacante (deux mandats maximum) qui remet le Liberia, face à son histoire pour lui redessiner un avenir.

 

Le Liberia, ce pays d’Afrique de l’Ouest de 4,614 millions habitants (chiffres Banque mondiale 2016) va devoir choisir dans les urnes son nouveau président parmi une vingtaine de candidats de toutes provenances (homme d’affaire, footballeur célèbre, ancien chef de guerre, mannequin, acteur politique…). Une élection 100 % libérienne organisée et réalisée par les Libériens, pour la première fois depuis la fin de la guerre sans la surveillance des casques bleus de l’ONU comme ce fut le cas pour les deux précédents scrutins présidentiels. Une étape importante pour la reconstruction du pays encore en proie aux fantômes du passé.

 

Une histoire américano-africaine

 

Cette histoire commence en 1816 à Washington (USA) avec un Congrès où il est question de rapatrier d’ancien esclaves en Afrique. Sur cette initiative, une société philanthropique américaine, l’American Colonization Society, créée la même année, se porte acquéreur auprès d’un chef local d’un territoire à l’est du Cap Mesurado en Afrique de l’Ouest, en vue d’y installer des esclaves libérés qui souhaitent retourner sur leur continent d’origine. L’année suivante, une première tentative de retour échoue, mais en 1821, une trentaine de famille s’établissent sur ce nouveau territoire et créent une nouvelle colonie, officiellement fondée en 1822 sur un lieu baptisé Monrovia, en hommage au président américain Monroe.

 

L’immigration afro-américaine vers ce bout de terre d’Afrique se développe et près de 13 000 personnes s’y installent entre 1821 et 1867, divisant la population en deux catégories. D'un côté, ceux qui se font appeler les « freemen ». Ce sont ces anciens esclaves libérés venus d’Amérique, fortement christianisés par les missionnaires méthodistes. De l'autre, ceux qu’ils exploitent, constitués d’une population indigène qu’ils nomment les « bushmen » ou les « natifs ».

 

Les « freemen » propagent le même régime d’oppression sur les « natifs » que les Occidentaux sur d’autres territoires et font prospérer leur colonie qui sera déclarée définitivement indépendante le 26 juillet 1847. Le nouvel Etat dit du Liberia se dote alors d’un système de suffrage censitaire qui permet aux Américano-Libériens de conserver le pouvoir durant un siècle.

 

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  1. Le rapport Brazza, enfin publié après un siècle… Crimes coloniaux, secrets d’Etat.

 

 

Le 5 avril 1905, Pierre Savorgnan de Brazza embarque à Marseille pour sa dernière mission en Afrique. « Explorateur visionnaire » et « piètre administrateur » (1) du Congo français (Gabon, Moyen-Congo, Oubangui-Chari) jusqu’en 1897, remercié pour absence de souplesse face aux intérêts coloniaux privés par le ministre des Colonies, il a été rappelé par le gouvernement français pour mener une urgente mission d’inspection « extraordinaire » dans cette colonie qu’il connaît si bien.

 

Dans des « instructions strictement confidentielles » adressées à Brazza, le ministre des Colonies écrit qu’il  y a certes « lieu de craindre que l’établissement de la domination française n’ait été marqué quelque fois par des excès ». Des « excès », c’est-à-dire des crimes coloniaux, que la presse métropolitaine vient du reste de révéler : c’est l’affaire « Gaud et Toqué », tout particulièrement, qui a motivé la décision d’envoyer l’honnête Brazza sur les lieux. Mais dans l’esprit de ceux qui l’ont désigné, il s’agira évidemment pour lui de « démontrer que le Congo français restait irréprochable », à l’inverse du Congo belge dont une campagne internationale vient de dénoncer avec fracas le régime de terreur abominable qu’il inflige aux indigènes.

 

C’est pour couper court à toute campagne de ce genre, dont les rivaux de la France s’empresseraient de profiter, que doit se faire cette inspection. Elle a tout pouvoir. Six mois durant, Brazza et son équipe travaillent d’arrache-pied, sillonnant en tous sens l’immense territoire largement « concédé » au compagnies privées, amassant témoignages et rapports en dépit de toutes les obstructions.

 

Sa mission terminée, Brazza, rentrant en métropole, meurt à l’escale de Dakar le 14 septembre 1905.

 

Osons le dire, cette disparition n’est sans doute pas une mauvaise nouvelle pour tout le monde. Y compris parmi ceux qui vont communier aux obsèques solennelles de ce héros national. Sa disparition facilite en effet ce qui doit advenir : l’étouffement pur et simple du « rapport Brazza » par le gouvernement français.

 

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  1. Massacre de Thiaroye en 1944 : « C’est un crime de masse prémédité »

Par Coumba Kane et Emile Costard

LE MONDE Le 01.12.2017 à 17h58

 

Vidéo ICI 

 

Que s’est-t-il passé à Thiaroye le 1er décembre 1944 et pourquoi existe-t-il tant de versions de l’événement ?

 

Le 1er décembre 1944, dans le camp militaire de Thiaroye, à proximité de Dakar au Sénégal, le haut commandement français fait ouvrir le feu sur des soldats africains. Ces soldats, que l’on nomme tirailleurs sénégalais, revenaient de plusieurs années en Europe où, suite à la débâcle de juin 1940 de l’armée française, ils avaient été fait prisonniers. Ils débarquent à Dakar le 21 novembre 1944 et, rapidement, alors qu’ils sont en voie de démobilisation et qu’ils doivent être acheminés vers les leurs colonies d’origine, ils réclament légitimement l’argent auquel ils ont droit. En plus de différents pécules et primes, le rappel de solde de captivité différent suivant les situations d’ancienneté ou de grade pour chaque soldat correspond aux sommes les plus importantes que chacun doit percevoir. Cet argent aurait changé le destin de la plupart de ces jeunes hommes, en majorité provenant de milieux ruraux et modestes. Quoi qu’il en soit, pour éviter les vols pendant la traversée, le ministère de la guerre en France a fait édicter une circulaire précisant que ces soldes doivent être payés un quart à l’embarquement en métropole et les trois quarts restants à l’arrivé à Dakar. Cela n’a pas été fait – incurie des autorités françaises présentes à Dakar, volonté délibérée de détourner cet argent ? Il manque ici des éléments pour trancher définitivement mais c’est ce refus de payer les tirailleurs qui explique les dramatiques événements qui vont suivre.

 

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Liberia : l’ex-footballeur George Weah remporte largement le second tour de la présidentielle

 

L’ancien attaquant star de l’AS Monaco, du PSG et du Milan AC, Ballon d’or en 1995, succédera le 22 janvier à Ellen Johnson Sirleaf à la tête du pays.

 

Le Monde.fr avec AFP Le 28.12.2017

 

 

L’ex-star du football et sénateur George Weah a obtenu 61,5 % des voix au second tour de l’élection présidentielle au Liberia, contre 38,5 % pour son adversaire, le vice-président Joseph Boakai, a annoncé la Commission électorale nationale (NEC), jeudi 28 décembre, après le dépouillement de 98,1 % des bulletins.

 

« Mes chers concitoyens, je ressens profondément l’émotion de toute la nation. Je mesure l’importance et la responsabilité de l’immense mission que je commence aujourd’hui. Le changement arrive », a tweeté le nouveau président dans la soirée.

 

« Maintenant, le pouvoir va au peuple »

 

Attaquant star de l’AS Monaco, du PSG et du Milan AC dans les années 1990, George Weah succédera le 22 janvier à Ellen Johnson Sirleaf. Il s’agira de la première transition pacifique du pouvoir depuis soixante-dix ans dans ce pays anglophone d’Afrique de l’Ouest, qui n’a pas connu d’alternance démocratique depuis 1944. Le Liberia a notamment été marqué par une guerre civile particulièrement atroce – elle a fait 240 000 morts entre 1989 et 2003.

 

Dès la victoire de George Weah connue, des centaines de personnes massées aux abords de la NEC, dans le centre de la capitale, Monrovia, ont laissé éclater leur joie, chantant, dansant et scandant le nom de leur futur président.

 

« On a attendu pendant douze ans. Maintenant, le pouvoir va au peuple », exultait la vice-présidente de la Ligue de la jeunesse de la Coalition pour le changement démocratique (CDC), la formation de M. Weah, Josephine Davies.

 

Quelque 2,1 millions d’électeurs étaient inscrits pour le second tour et la participation a été de 56 %, a fait savoir le président de la NEC, Jerome Korkoya. Les derniers dépouillements devraient être achevés vendredi.

 

Le spectre de Charles Taylor

 

George Weah, 51 ans, était déjà sorti vainqueur du premier tour, le 10 octobre, avec plus de 38 % des voix. C’est une belle revanche pour le Ballon d’or 1995, qui avait été défait par Ellen Johnson Sirleaf lors de la présidentielle de 2005.

 

Sénateur depuis 2014 de la province la plus peuplée du Liberia, George Weah avait choisi comme colistière Jewel Howard-Taylor, ex-femme de l’ancien chef de guerre Charles Taylor. Mais tous deux disent ne pas entretenir de lien avec l’ancien président.

 

Le Liberia, qui peine à se remettre d’une épidémie d’Ebola, vit encore dans le souvenir de l’ancien dictateur (1997-2003), aujourd’hui âgé de 69 ans. Condamné par la justice internationale à cinquante ans de prison, il purge sa peine au Royaume-Uni pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre perpétrés dans la Sierra Leone voisine.

 

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, et le chef des observateurs de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) – l’ancien président du Ghana, John Dramani Mahama – ont tous deux salué « la tenue pacifique » du scrutin, tout comme l’Union européenne.

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commentaires

J
Pour abonder dans ce sens, voici un extrait de mon "Itinéraire d'un maître d'école, p.43 (Geste Editions) :<br /> "Aujourd'hui encore, on peut, si l'on est collectionneur, acquérir, pour parfois fort cher, les plaques émaillées de la réclame de l'époque, dernier hommage à ces enrôlés d'office, morts pour la France, et pour une armée qui les tenait en si faible estime qu'elle les avait utilisés en première ligne pour « économiser le soldat blanc ». Autre infamie, à la libération on avait procédé au « blanchiment » des troupes de Leclerc, sur ordre du Général de Gaulle. On ne voulait pas que des noirs fussent vus sur les films du cinéma aux armées ! Renvoyés en Afrique et aux Antilles les 20 000 survivants de l'armée coloniale (Martinique, Dahomey, Soudan, Côte d'Ivoire, Oubangu-Chari, Sénégal, Tchad, Gabon, Togo) avec une solde quatre fois inférieure à celle de leurs « collègues » blancs, ou bien mitraillés comme à Thiaroye au Sénégal en 44, pour « mutinerie », alors qu'ils réclamaient simplement leur dû".
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J
Pour abonder dans le sens de Jacques B. , voici un extraite de mon "Itinéraire d'un maître d'école " (Geste Editions), page 43 :<br /> " Aujourd'hui encore, on peut, si l'on est collectionneur, acquérir, pour parfois fort cher, les plaques émaillées de la réclame de l'époque (pour Banania), dernier hommage à ces enrôlés d'office, morts pour la France, et pour une armée qui les tenait en si faible estime qu'elle les avait utilisés en première ligne pour « économiser le soldat blanc ». Autre infamie, à la libération on avait procédé au « blanchiment » des troupes de Leclerc, sur ordre du Général de Gaulle. On ne voulait pas que des noirs fussent vus sur les films du cinéma aux armées ! Renvoyés en Afrique et aux Antilles les 20 000 survivants de l'armée coloniale (Martinique, Dahomey, Soudan, Côte d'Ivoire, Oubangu-Chari, Sénégal, Tchad, Gabon, Togo) avec une solde quatre fois inférieure à celle de leurs « collègues » blancs, ou bien mitraillés comme à Thiaroye au Sénégal en 44, pour « mutinerie », alors qu'ils réclamaient simplement leur dû." J.Braud
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P
Ne soyons pas chauvin.Nos voisins européens surent aussi s'illustrer dans ces sordides comportements.Ainsi Léopold II roi des Belges fut le propriétaire en personne du " Congo Belge " pendant 24 ans. Il s'y déroula des actes de barbaries à l'image de ce qu'on reprocha à Amin Dada ou aux royaume adepte de la charia qui pratiquent, entre autre, l'amputation comme on joue au dés.
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P
Et la "décolonisation" ne fut pas moins glorieuse. En commençant par, en 1960, la cristallisation des pensions des anciens combattants africains qui, pour la plus part, n'étaient pas volontaires pour se faire tuer en Europe. En 2001 le Conseil d’État mis fin à cette ignominie mais ,malgré tout, l'administration avec sa turpitude usuelle freina des quatre fers pour ne pas respecter lois et arrêtés ayant pour but de la supprimer, donc de revaloriser les pensions avec rattrapage des arriérés. La situation des harkis non abandonnés sur place pris la forme du plus abject des traitements.Ils furent parqués dans des camps comme des décharges à ordures clôturées qu'on peut voir aux bords des routes.Aujourd'hui le florilège continue. N'étant pas à une infamie près, ce sont plusieurs centaines d’interprètes Afghans que le pays des droits de l'homme s'apprête à jeter comme un kleenex après usage. Bonne année quand même !
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