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17 juin 2017 6 17 /06 /juin /2017 06:00
«Les vins nature sont souvent des vins jugés antipathiques, faits par des gens sympathiques !»

Dans le Mondovino, comme aime à l’écrire le barde ventru de Barcelone, on n’aime rien tant que les colloques, débats ou autres brochettes d’experts posées sur des estrades, le mâle y domine, et surtout le contestataire y est minoritaire.

 

Faut surtout ne pas troubler la grand-messe !

 

Ça ronronne, les paroissiens boivent les paroles des pères prêcheurs, certains sombrent dans une douce somnolence et ne s’éveillent que lorsque les applaudissements crépitent. On est si bien dans l’entre soi.

 

La règle s’applique aussi bien dans le camp des contestataires naturistes que dans celui des pépères ardents défenseurs des pratiques musclées aussi bien au chai que dans les vignes.

 

Pour faire court : chez les premiers le dress code est plutôt jean/tee-shirt militant/baskets alors que chez les seconds le costar/chemise ou polo/pompes à lacets.

 

Bref, l’œnologue Jean Natoli (fondateur du laboratoire languedocien éponyme) organisait la douzième journée technique Vino Latino, mettait en débat les fondements techniques des vins dits naturels.

 

XIIème JOURNÉE TECHNIQUE VINO LATINO

Jeudi 15 JUIN 2017

LA NATURALITÉ DES VINS : OBJECTIVITÉ ET SUBJECTIVITÉ.

UN ÉTAT DES LIEUX

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J’étais intervenant au Vino Latino du 4 avril 2011 Quelle hiérarchie pour les vins ? Donc, depuis je reçois une invitation.

 

J’ai donc consulté le programme afin d’y repérer la trace, non d’intrants, mais d’intervenants de la tribu des cheveux sales partisan d’ « une segmentation naturelle du marché du vin »

 

La Dive Bouteillesalon qui regroupe environ 200 vignerons bios, plus ou moins dans la mouvance des vins natures. On y trouve 90% d’excellents vins où même les plus intransigeants de nos œnologues ne pourraient pas trouver ce qu’ils nomment comiquement «des défauts».

 

Mais il reste un petit nombre d’irréductibles qui produisent des vins oxydés, goût moisi-terreux, et autres joyeusetés rédhibitoires à mon goût, mais qu’ils ont l’air d’aimer beaucoup. Et le plus drôle c’est qu’il y a une clientèle pour ça ! Dans ma petite tête je les surnomme « la tribu des cheveux sales ».

 

Lire ICI 

 

Que des gens sérieux, propre sur eux, normal nous sommes dans un débat technique pas dans un sit-in post gauchiste du type sous les pavés la vigne peuplé d’hurluberlus fumant la moquette.

 

L’ordre a donc régné sur le Vino Latino de Jean Natoli et je pense que les vins à défauts pour bobos n’y furent ni célébrés, ni dégustés. Juste retour des choses car chez l’Antonin de Sous les pavés les vins dit tradi n’ont pas le droit de cité.

 

Faut pas mélanger les torchons et les serviettes !

 

Mais Jean Natoli, qui est un homme fort civil, qui conseille aussi bien des caves prônant le zéro risque que celles chantres de la moindre intervention, tout en déclarant « donner un coup de pied dans la fourmilière » le fait avec humour :

 

« Vins naturels, vins nature, vins nus, et même vins à poil ! Il y a beaucoup d’imagination, de joie et de créativité pour donner un coup de pied dans la fourmilière ! »

 

« On peut trouver toutes les approches, qu’elles soient d’industrie ou d’orfèvrerie, selon le vin que l’on veut présenter à ses acheteurs. Les pratiques sont plus ou moins interventionnistes, excitantes et respectables »

 

« Il y a les vins du système et ceux hors système »

 

« Personne n’empêche un acheteur ou un consommateur de trouver un vin à son goût. S’il se vend, c’est qu’il correspond à un besoin. Même s’il ne correspond pas aux canons de beauté habituels, il est souvent porté par une personnalité et une philosophie » note-t-il. S’amusant que « les vins nature sont souvent des vins jugés antipathiques, faits par des gens sympathiques ! »

 

Qu’est-ce qu’un vin à défaut ?

 

Jean Natoli :

 

« Je possède trois casquettes relatives au monde du vin : œnologue, vigneron, consommateur. Sans devenir schizophrène, je note avec l’âge que la vision de chacun de ces mondes ne se recoupe pas facilement.

 

Du simple point de vue de la dégustation, j’observe des différences majeures de perception sur ce qu’un œnologue de ma génération appellerait un défaut. Aujourd’hui, certains défauts ne semblent plus un problème pour un nombre croissant de professionnels. Cette observation concerne évidemment en premier lieu certains vins « nature ». Ce nouveau vocable reste relativement peu précis, sociologiquement connoté et médiatiquement très couru. »

 

Reste le regret exprimé par le sage Jean Natoli : « que le débat sur la naturalité des opérations vinicoles obstrue le débat sur l’expression des terroirs. »

 

Je dois avouer que j’ai du mal à cerner ce qu’est l’expression d’un terroir et que, rapporté à l’expression d’un visage, on est en droit de se poser la question celui-ci s’exprime-t-il mieux à l’état nature qu’avec un maquillage ?

 

Jean Natoli y répond à sa façon : en dégustation, « l’émotion est souvent quelque chose qui n’est pas cadré. Le supplément d’âme ne peut pas être mis en boîte »

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commentaires

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toujours un plaisir de flâner sur vos pages. au plaisir de revenir. N"hésitez pas à visiter mon blog. lien sur mon pseudo. à bientôt.
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