Un ami vigneron m’écrit « Révélateur le torchon sur Guillaume Pire ! D’une bêtise sans nom, et dans le propos sur la personne et dans le contenu de la critique : quelle est la place du cidre dans l’imaginaire de ce monsieur ? Un truc pour gueux ? D’une insulte, il s’exhibe deux fois, et ce n’est pas beau à voir. »
Certains dégustateurs patentés et/ou autoproclamés, juchés sur leur art qui n’en est pas un, au fur et à mesure que leur influence s’effrite sous les coups de boutoir des « libertins » du vin qui se contrefichent de leurs notules pour choisir ce qui est bon pour eux, laissent percer, sous leur vernis de maîtres à « penser », tout le mépris qu’ils ont pour ces vignerons qui suivent d’autres chemins que ceux bien balisés.
Dérapage contrôlé ou incontrôlé, peu importe, ce qui compte c’est leur goût immodéré pour ce que nous aurions appelé dans les années 60 : l’impérialisme de leur manière de faire. Imposer la norme, calcifier le dogme, excommunier les déviants, et pire encore afficher avec morgue leur soi-disant supériorité.
Que des dégustateurs se réunissent en des forums, libre à eux, je n’en suis pas même si, lorsque je m’aventure sur leurs lignes, je ne puis m’empêcher de penser que c’est l’art d’ériger des propos de café du commerce en vérité avec ce qu’il faut de méchanceté : « j’écris donc je pense donc je suis ». Si ça les amuse et comble des vides dans leur vie, bien faire et laisser dire.
Reste, comme l’aurait mieux dit que moi le Général, le quarteron des faiseurs de guides qui, pour amorcer la pompe de leurs beaux salons où les grands amateurs se pressent, sont obligés d’aller à la pêche aux cochons de payants.
Alors, tout est bon pour se faire remarquer même le pire c’est le cas de le dire…
Quand vont-ils comprendre qu’après leur échec cuisant face à la déferlante Parker nous sommes en train de changer d’ère, que le temps des pontifiants est derrière nous et qu’il faut renouveler le genre en commençant par s’écouter et s’entendre ?
Mare des « bonne dégustation » lancées à la volée dans nos mangeoires et nos abreuvoirs !
Nous mangeons, nous buvons, nous apprécions ou non sans avoir besoin de béquilles pour appuyer nos choix…
Mon propos n’est en rien une condamnation du métier de critique mais une simple exhortation à un peu plus modestie et de politesse de leur part. Ce n'est tout de même pas trop leur demander.
Comme le disait, avec sa cruelle ironie, Sacha Guitry « Les critiques de théâtre sont comme les eunuques : ils savent parfaitement comment ça se fait, mais ils sont incapables de le faire. »
Alors, de grâce, si tout un chacun a le droit d’aimer ou de ne pas aimer, un vin, un cidre ou une bière, épargnez-nous, chers éminents critiques, vos saillies, vos oukases, vos hauteurs de vue qui se situent au-dessous de la ceinture et gardez-les pour vous et vos petites cours.
Les réseaux sociaux ne sont pas les bassins déversoirs de vos détritus… Allez Twitter ailleurs. Vos relents d’après boire ne présentent aucun intérêt.
Par avance : merci !
Pour finir ce billet d’humeur, permettez à l’ancien Président des cidres et des Calvados réunis élu alors qu’il n’avait jamais ni produit de pommes, ni élaboré de cidre ou du calvados, de conseiller à l’ignare de la maison B&D de lui conseiller de lire le Traité du vin et du sidre (De vino et pomaco) de Julien Le Paulmier de Grantemesnil, né en 1520, à Agneaux, près de Saint-Lô et mort en décembre 1588 à Caen, est un médecin français. Traduit en français par Jacques de Cahaignes. Réimprimé avec une introduction par Émile Travers. Rouen et Caen, H. Lestringant et P. Massif, 1896
Ça comblera son immense et insondable inculture.
« Persuadé, dit E. Haag, qu’« il était guéri par l’usage du cidre de palpitations du cœur qui lui étaient restées à la suite des journées de la Saint-Barthélemy où il avait vu périr plusieurs de ses amis et où il avait couru lui-même de grands dangers, il écrivit un traité sur le cidre pour préconiser cette boisson, que selon lui, on devait préférer au vin
Après diverses considérations historiques et médicales, il s’attarde dans ce traité sur les différents vins de l’époque en donnant leurs vertus : les vins de l’Île-de-France, vins de Château-Thierry, vins d’Orléans, vins de Bordeaux, vins de Montmartre et vins d’Argenteuil, vins de Bourgogne et vins d’Anjou. »