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6 juin 2013 4 06 /06 /juin /2013 11:00

le_foll.jpg

 

Le bio n’est plus ce qu’il était, une petite niche occupée que par de doux rêveurs, qualifiés d’illuminés par le grand syndicat majoritaire, c’est un marché occupé par toutes les formes de distribution car la demande progresse. Comme vous le savez le vin n’est pas en reste car les surfaces en conversion ont tiré ces dernières années la progression de l’agriculture biologique. Mon intérêt pour ce secteur de l’agriculture n’est pas nouveau et j’ai toujours tenté de dépassionner le débat en le replaçant dans l’évolution de notre société très urbanisée où le respect de l’environnement tient une place de plus en plus importante dans l’esprit de nos concitoyens. Alors, que le Ministre en charge de l’agriculture et de l’agroalimentaire en fasse l’un de ses dossiers prioritaires me semble relever d’une évidence qui transcende les clivages politiques traditionnels. Bien sûr, une certaine massification de la production bio effraie ceux qui ont depuis longtemps ferraillé contre leurs adversaires. Je les comprends mais, plus qu’une menace, le poids nouveau de ce secteur doit les inciter à sortir de leur ghetto pour mieux profiter économiquement d’une demande de proximité. L’isolement, l’individualisme, le refus d’une forme de mutualisation des moyens, tout particulièrement la logistique, sont des adversaires bien plus puissants que l’est la Grande Distribution. Comme toujours je plaide pour l’accès du plus grand nombre à une alimentation saine issue d’une agriculture et d’un élevage respectueux de l’environnement. C’est une belle et très motivante ambition, non ?


ambition-bio-2017-300x212.jpg

 

« Notre ambition est de mettre en place un processus global de développement de l’agriculture biologique. C’est donc d’augmenter la production, et aussi permettre aux produits d’être transformés, ensuite commercialisés et enfin d’être achetés. » a déclaré Stéphane Le Foll, Ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt lorsqu’il a dévoilé vendredi dernier un plan « Ambition bio 2017 ».


-          Multiplier par deux les surfaces en bio en cinq ans, qui ne représentent aujourd'hui que 4% des espaces cultivés en France.

-          20% de produits issus de l’agriculture biologique dans la restauration collective d’Etat.

-          Une enveloppe moyenne de 160 millions d’euros par an d’ici 2017.


Alors que l'Union européenne est en train de plancher sur la réforme de la Politique agricole commune, Stéphane Le Foll souhaite inscrire les aides à la conversion et au maintien dans le 2ème pilier, c'est à dire dans la politique de développement rural. Il souhaite y apporter 160 millions d'euros par an en moyenne sur la période 2014/2020.


De 2007 à 2012, les surfaces en bio avaient déjà doublées, passant d'environ 550.000 hectares à plus d'un million, selon l'Agence Bio. Mais les demandes en conversion subissent un coup d'arrêt ces derniers mois - même si 1.100 agriculteurs se sont installés en bio depuis le début de l'année - face au tassement des prix entre bio et conventionnel. Le taux de progression en 2012 a avoisiné 6%, contre 10% l’année précédente. Le marché du bio c’est 2,4% du marché alimentaire soit 4,17 milliards d’euros et un quart du bio est importé. En terme d’emplois le bio c’est 60 000 salariés dans 24 425 exploitations agricoles, ce qui n’est pas négligeable. Le bio ne pèse que 2% dans la restauration collective.


abio123-sau-bio2.png

 

Les six ambitions pour l'agriculture biologique :


Développer la production Les aides aux exploitants seront plus simples, plus attractives. "Le ministre de l'Agriculture s'engage à ce que soient apportés au moins 160 millions d'euros par an en moyenne sur la période 2014/2020 (crédits européens et crédits du ministère)" pour les aides à la conversion et au maintien dans la filière biologique des exploitations.


Structurer les filières ce qui permettra un développement équilibré de l'agriculture biologique avec en priorité : les projets grandes cultures, le développement des oléo-protéagineux.


Développer la consommation et conquérir des marchés.


Renforcer la communication autour du bio, en sensibilisant par exemple les enfants et leurs parents et atteindre l'objectif de 20 % de produits bio dans la restauration collective d'Etat. L'exportation des produits bio est également un axe sur lequel il faut travailler.


Renforcer la recherche, son pilotage et la diffusion des résultats


Renforcer les programmes de recherche et développement pour et par l'agriculture biologique mais également diffuser les bonnes pratiques et les savoir-faire vers les formes traditionnelles de production.


Former les acteurs agricoles et agroalimentaires


Renforcer la formation bio dans les enseignements agricoles mais également proposer une offre plus diversifiée de formations continues aux exploitants bio.


Adapter la réglementation pour que celle-ci prenne mieux en compte les spécificités de l'agriculture biologique.


Les chiffres clés du secteur bio


►Plus 85 % : de 2007 à 2012, les surfaces bio sont passées de 557 000 hectares à plus de 1 million d’hectares.

► Plus 104 % : le nombre de producteurs bio a plus que doublé entre 2007 et 2012, passant de près de 12 000 à 25 0000 au 15 mai 2013.

►x 2 : La consommation de produits bio en France a doublé au cours des cinq dernières années. Elle est passée de 2 milliards d’euros en 2007 à plus de 4,1 milliards en 2012.

► 3,5 % : C'est le pourcentage de la surface agricole utile cultivée en bio en 2011.

►57 % : le bio progresse dans la restauration collective. 57 % des établissements ont proposé des produits bio en 2012 (contre 4 % en 2006). Il s'agit essentiellement de fruits et légumes frais ainsi que des produits laitiers. La saisonnalité est le critère de choix privilégié des fournisseurs (84 %) puis vient l'origine régionale (63%).

 

 

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commentaires

L
<br /> Pourquoi faut-il des « aides » ? La France ne changera donc jamais ?<br /> <br /> <br /> Ce doit être une décision personnelle des exploitants, et de conviction, sans l’incitatif financier.<br /> Par contre, supprimer les freins et les barrières, ça ce serait bien. Elles sont administratives et règlementaires bien entendu.<br /> <br /> <br /> Et former, former, former.<br /> <br /> <br /> Le travail d’un état c’est d’abord d’améliorer le niveau de connaissance d’un individu ( = l’enseignement). Mais pour cela, il faut<br /> que les enseignants eux-même soient au niveau.<br /> <br /> <br /> Que connaît du bio un enseignant dans son lycée professionnel qui a commencé sa carrière avant que le «organic farming » ne<br /> naisse ? Et qu’y connaît-il quand il n’a jamais tenu une ferme ?<br /> <br /> <br /> Ensuite, l’état doit contrôler. Le contrôle, cela ne devrait pas être le rôle d’organismes privés, rétribués pour cela et pour cela<br /> seulement. Selon que vous serez riches et puissants ....<br /> <br /> <br /> Et enfin seulement, l’état doit punir s’il y a lieu. Et pour qu’il y ait sanction, il faut qu’il y ait eu jugement, pas une décison<br /> arbitraire d’un seul individu.<br /> <br /> <br /> Enfin la production, ce n’est pas le rôle de l’état.<br />
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L
<br /> Pourquoi faut-il des « aides » ? La France ne changera donc jamais ?<br /> <br /> <br /> Ce doit être une décision personnelle des exploitants, et de conviction, sans l’incitatif.<br /> Par contre, supprimer les freins et les barrières, ça ce serait bien. Elles sont administratives et règlementaires bien entendu.<br />
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