« Ça balance pas mal à Paris » faut faire des économies a dit Bercy, alors exécution, concentration sur les sites des régions, l’INAO fermes ses petites annexes départementales et sitôt le tocsin sonne chez les vingerons « Touche à pas aux gars qui sont près de chez moi ! ». Dit, comme ça, facile de dire que les Français sont tous pour faire des économies sur le train de vie de l’Etat à condition que l’on ne touche pas à ses « fonctionnaires » à lui. Mais là il y a sans doute matière à réflexion car cette concentration régionale semble bien être en droite ligne de la bureaucratisation que subit depuis des années le vieil Institut. Loin du terrain plus près de la paperasse et libre-court est donné à l’emprise des ODG et autres organismes de contrôle. Externalisons et tout ira bien dans le meilleur des mondes du vin. Alors, il faut aller au bout de la logique administrative et supprimer tous les doublons, les triples ou quadruple emplois pour ouvrir des guichets uniques auxquels les vignerons pourront s’adresser physiquement ou télématiquement. A quand le choc de simplification dans le secteur viticole ?
La direction banlieusarde de l’INAO – Montreuil-sous-Bois – aurait très bien pu conjuguer la proximité géographique de certains de ses agents, en les maintenant là où ils habitent en leurs faisant gérer leurs tâches administratives par télétravail, à charge pour ces agents de tenir des permanences géographiques en des lieux administratifs biens connus des viticulteurs. C’est simple, c’est souple, c’est intelligent et ça génère des économies de fonctionnement, tout particulièrement de déplacement. Nous en sommes restés, dans nos structures administratives à une conception du bureau physique proche de celle raillée par Courteline. Les réunions entre les agents et leur hiérarchie peuvent très bien se dérouler sous forme téléphonique face à un écran : Skype n’est pas fait pour les chiens. La modernisation du service public passe par de telles approches et non par des procédures en chambre entre gens qui résident à Paris. Il n’y a pas plus conservatrice qu’une Administration Centrale arcqueboutée sur ses vieilles lunes. Pour elle pour que tout change il faut que rien ne change, les Ministres passent elle reste.
Bien évidemment nul ne m’a demandé mon avis mais je le donne et je conseille à ceux qui, à juste raison, défendent la proximité de réfléchir à mes petites suggestions plutôt que de se contenter de défendre le maintien pur et simple de l’état ancien et d’apparaître comme les éternels défenseurs de droits acquis. Le directeur de l’INAO serait lui aussi bien inspiré de revoir sa copie en privilégiant, au cas par cas, des solutions qui soient tout aussi économes des deniers de l’Etat, mais proche de l’intérêt bien compris des citoyens vignerons. On ne réforme pas l’Etat par décret écrivait Michel Crozier. Dans une société de réseaux dit sociaux quand est-ce que nos hauts fonctionnaires ou supposés tels vont sortir de leur logique qui sent la naphtaline. Innover, anticiper, confier des responsabilités aux agents de terrain, recréer du lien, est pour moi l’un des moyens les plus efficaces pour tenter de réconcilier nos concitoyens avec les politiques. Mais je sais pertinemment que ma petite part de voix tombera dans le silence du grand cimetière des réformes de l’Etat.
En attendant à lire absolument :
1- EN VOILÀ UNE DÉCISION QU’ELLE EST ABSURDE par Luc Charlier link
2- L'Anjou n'est pas une petite région viticole par Patrick Beaudouin
Pour le détail de la réorganisation link veuillez adresser un courrier au Taulier qui reste à disposition pour mettre un peu de douceur dans ce monde de brutes…