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18 février 2011 5 18 /02 /février /2011 00:09

À l’âge de bronze de mon Espace de Liberté, soit au tout début de 2007, alors que je cherchais ma voie et des sujets, je commis une chronique : « Supplique aux gascons... » link où j’apostrophais mes amis gascons à propos d’un Armagnac vanté sur un site marchand :

« Cette récolte 1994 est issue pour moitié du cépage baco particulièrement bon sur les sols sablonneux du Bas-Armagnac et du classique Ugni-blanc. Ce mariage des cépages les meilleurs nous donne un Armagnac certes encore fougueux par sa jeunesse mais déjà ample et persistant en bouche. Le bois du neuf de chez Berthomeau n'est pas encore fondu et donne ce côté noisette grillé qui n'est pas si éloigné d'un pur malt ou du rhum de qualité. »

 

« Éclairez-moi, qu'est-ce donc ce Berthomeau qui n'est pas encore fondu ? Jusqu'ici ce gus n'était connu que pour son goût de papier dont on fait les rapports, même si la pâte de celui-ci venait peut-être des forêts landaises. »Pouffe-3728.JPGBien évidemment je faisais l’âne pour avoir du foin car pour les tonneaux Berthomieu c’est beaucoup mieux que Berthomeau « L’heureuse alchimie du bois et du vin » www.tonnellerie-berthomieu.com Tonnellerie Berthomieu - Parc d’activités des Bertranges - rue des Merrains - 58400 LA CHARITE SUR LOIRE – France. Tout ça pour vous dire chers lecteurs que je vais entamer une série de chroniques qui vous entraineront tout au fond de la forêt française en chaussant les bottes du forestier « qui scrute le passé pour mieux préparer l’avenir » Nous le ferons en grande partie avec l’aide du livre* de Jean-Paul Lacroix, Ingénieur du Génie Rural des Eaux et des Forêts, IGREF dans le jargon du 78 rue de Varenne où, trop souvent, le dossier forestier est la cinquième roue du carrosse. (*Bois de Tonnellerie de la forêt à la vigne et au vin chez Gerfaut).

 

Pour ma part, au temps où j’occupais des bureaux à porte capitonnée avec huissier, fut instaurée l’appellation Ministère de l’Agriculture et de la forêt, les directeurs départementaux et régionaux de l’Agriculture se virent accoler le F. Du temps de Rocard la maison fut doté d’un Secrétaire d’Etat, René Souchon, qui s’occupait spécifiquement du dossier forestier avec pour Conseiller Technique, un charentais maritime Bons Bois – producteur de Cognac et de Pineau donc – Le grand Morin, Georges de son prénom, qui, hormis son érudition pharaonique, se trouvait être un des meilleurs connaisseurs de la forêt et de l’Industrie du bois. Comme en ce temps-là je tirais quelques volutes de fumée, le grand Morin, en bon paysan charentais qu’il était, venait me taxer pour sa consommation personnelle et en profitait, jamais avare de mots, pour me dégrossir sur le dossier bois et pâte à papier. Il faut dire qu’il y avait de gros dossiers du type la Chapelle d’Arblay. Bref, je pris alors conscience de l’importance de ce secteur mais, alors que le Grand Georges bichonnait son Cognac dans des tonneaux, jamais nous n’abordâmes le sujet. Et pourtant, avant d’être le corps du tonneau la douelle est merrain et celui est grume de bois de chêne, le chêne rouvre, le meilleur pour les merrains, et le chêne pédonculé plus prisé pour l’élevage du Cognac et de l’Armagnac.

 

Le chêne français donc, en provenance surtout des forêts domaniales, notamment celles du Centre, de la Bourgogne et de l’Est gérées par l’ONF aux noms qui sonnent tel des AOC aux oreilles de tous les spécialistes : Bertranges, Cîteaux, Darney, Tronçais, Jupilles, Bitche, Saint Palais... Combat titanesque du chêne français contre l’ogre américain mais, orgueil national sauf lorsqu’en 1999, le big tonnelier américain : Independant State Company (ISC) organisa un symposium à Saint Louis Missouri, et qu’un aréopage d’œnologues venus du monde entier, après une dégustation à l’aveugle, plaçait le chêne français en tête. Voilà donc resitué la démarche de mes futures chroniques : toujours au plus près du terroir, des hommes, des futaies, soit  une forme de promenade dans les plis de la France, loin du bruit, de la fureur, de l’agitation du paraître des évènements du vin.

 

À bientôt donc sur mes lignes...

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commentaires

O
<br /> <br /> Bonjour Jacques,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Nous parlerez-vous des chênes d'Europe de l'Est ?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bien à vous.<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Que de sacrilèges en si peu de lignes, Monsieur le Grand Commis de l’Etat ! Mais moi, j’aime bien les sacrilèges*.<br /> <br /> <br /> (i) Tout d’abord, un chantre du jus de pomme distillé qui se fait l’apologiste des grandes eaux-de-vie viniques, quelle<br /> outrecuidance ! Non, je rigole, on peut avoir la coqueluche et un lupanar en même temps.<br /> <br /> <br /> (ii) Martine Lafitte (Domaine de Boingnères), une des pasionarias (avec un seul « s », j’ai vérifié)  de l’Armagnac, s’insurgerait à plus d’un titre – et moi avec elle, je l’avoue. Réglons le problème de l’ugni blanc tout d’abord. Comme raisin de cuve, ce qui<br /> n’est pas le thème, il a prouvé sa banalité (partout, y compris en Italie où on l’appelle Trebbiano). Comme raisin d’alambic, il fait les beaux jours du Cognac et je me garderai bien de le<br /> juger : mon incompétence en la matière est crasse (une de plus). En Armagnac, où mes bottes d’ancien escrimeur ont souvent traîné leurs semelles, je ne le tiens pas pour spécialement génial<br /> non plus. Mais le volume est là et son acidité naturelle (sauf aux rendements pharaoniques que j’ai parfois observés dans le Gers) semble aider à la chauffe. Je fais donc confiance aux bouilleurs<br /> de cru qui savent ce qu’ils font – enfin, tant que les effluves ne leur ont pas raboté l’encéphale dans leurs locaux sous-ventilés.<br /> <br /> <br /> (iii) Le baco, lui, me plaît déjà d’avantage. Bon, c’est le croisement (hybride) d’une vinifera (folle blanche) avec un plant<br /> américain (riparia), ce qui le rend assez résistant au phylloxéra. Et les eaux-de-vie de baco pur qu’on m’a données à goûter (pas des milliers) avaient du caractère.<br /> <br /> <br /> (iv) Mais sa « maman », la folle elle-même, me semble apporter encore plus de qualités organoleptiques : élégance,<br /> vivacité, parfum dès sa jeunesse. En cela, je suis entièrement la « Dame du Frêche ». Bien plus, après qu’elle ait « allumé » assez sauvagement mes compagnons de visite, il y<br /> a une dizaine d’années – des Ecossais très attachés à leur uisge-bha – en déclarant que les producteurs de rhum et de pur malt « trichaient » en millésimant car leur matière<br /> première n’était pas saisonnière et tributaire du climat comme son raisin (elle n’a que partiellement raison), elle nous a gardé des heures durant à la cave, pour une descente incroyable de vieux<br /> millésimes, directement du fût. Et pour une fois ce fut elle l’ange qui nous prit à part. Oui, Messieurs-Dames, la folle vieillit très bien.<br /> <br /> <br /> (v) Enfin, Jacques, il faut encore rendre hommage au tout triste colombard – pourtant bien sympathique - et surtout à mon chouchou –<br /> il semble d’ailleurs que les Français le plébiscitent chaque année : le ... Noah. Si Yannick à la niaque, le noah a la guigne. On dit que c’est lui le papa du baco, d’ailleurs, mais je n’ai<br /> pas vérifié son empreinte ADN ; la fille présumée de Montand ne l’a pas cité à comparaître. Tout ce qu’on a raconté, le vin qui rend fou etc ..., me paraît dénué de fondement. J’ai pas mal<br /> lu à ce sujet. Au passage, parlant des cépages maudits, j’épingle un bouquin qui devrait te plaire : les Vins Mythiques (de Freddy Couderc, un descendant de l’hybrideur) chez La Mirandole,<br /> 2005. Il sent bon comme du Jean-Claude Carrière et caresse les papilles comme une châtaigne ardéchoise. Tu vois qu’on balaie les Cévennes dans toute leur largeur. Normal, ma tendre amie a vu le<br /> jour à Saint-Pons-de-Thomières.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> (*) Zut alors, cela sonne comme du Renan Luce. Il<br /> me gonfle celui-là, avec ses mièvreries. Pire que Bénabar et le Maire de Précy-sur-Marne réunis.<br /> <br /> <br /> <br />
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