Parfois sur la toile, tel un orpailleur penché sur son tamis, je découvre, grace aux moteurs de recherche, non pas des pépites bien sûr, mais des trucs bizarres ou étranges. Le petit artisan que je suis les stocke, comme un sculteur ramassant des bois flottés sur le rivage, pour, lorsque l'occasion se présente, en faire le matériau d'une de mes petites chroniques matinales. C'est le cas aujourd'hui.
Je plante le décor : un site de produits d'épicerie fine : Les pieds sous la table, qui propose des Armagnac aux internautes gourmets, en l'occurence, un Bas-Armagnac, qui comme chacun sait, produit des eaux-de-vie bien supérieures à la zone du Haut-Armagnac. Quand j'étais petit nos voisins de Nantes habitaient la Loire-Inférieure alors, que sans conteste, ils se considéraient comme bien supérieurs à ces crottés de Vendéens que nous étions, et que nous sommes restés après avoir échappé à l'appellation les Deux Lay, comme la Révolution l'avait fait pour nos autres voisins des Deux-Sèvres qui depuis ont accueilli une super-women au patronyme Royal alors que nous on se traîne un petit marquis qu'on dit vicomte.
Bref : Bas-Armagnac 1994
43.2° - bouteille identique au bas armagnac de 1982. Cette récolte 1994 est issue pour moitié du cépage bacco particulièrement bon sur les sols sabloneux du Bas-Armagnac et du classique ugni-blanc. Ce mariage des cépages les meilleurs nous donne un Armagnac certes encore fougueux par sa jeunesse mais déjà ample et persistant en bouche. Le bois du neuf de chez Berthomeau n'est pas encore fondu et donne ce côté noisette grillé qui n'est pas si éloigné d'un pur malt ou du rhum de qualité.
Amis gascons éclairez-moi, qu'est-ce donc ce Berthomeau qui n'est pas encore fondu ? Jusqu'ici ce gus n'était connu que pour son goût de papier dont on fait les rapports, même si la pâte de celui-ci venait peut-être des forêts landaises. Ya aussi de l'Armagnac dans les Landes, Ognoas je crois ? J'ai souvenir que le souriant président du Conseil Général de ce beau département, Henri Emmanuelli, un jour de bonté m'en avait offert un flacon. Oui cé ça yzont lé moyens ds'offrir un site www.domaine-ognoas.com/ mais ya pas la photo du sourcilleux Henri. A vos souris amis du pays de d'Artagnan, merci de me tirer de ce mauvais pas. Vos commentaires sur le descriptif du produit me seraient aussi d'un grand secours (et si on faisait après la blanche un Armagnac de cépages) étant entendu que le dénommé Aurain, artisan, choisit ses eaux-de-vie chez des petits vignerons bien sûr, ça va de soit, mais ça va mieux en l'écrivant...