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24 mars 2011 4 24 /03 /mars /2011 00:09

Chronique dédiée à Denis Saverot suite à ma chronique de lundi link

« Dès minuit, les percolateurs sont remplis de café et de lait et Chez Clovis, Françoise Cornut attend ses premiers clients : « Quand ils arrivaient, on leur servait le café dans de tout petits verres. On connaissait nos clients et on savait qui le prenait avec du lait, du calva, du kirch ou du cognac, comme la grand-mère de Lucienne Fabre qui commandait un p’tit ben raide. Après c’était le blanc cass’ vers cinq heures du matin, puis ils attaquaient la tête de veau ou les tripes. Mon beau-père préparait aussi de grosses marmites de pot-au-feu, de petit-salé ou de saucisses chaudes qu’il mettait dans des sandwiches avec de la moutarde. Ils mangeaient ça debout au comptoir rt repartaient finir de ranger et faire leur comptabilité. Ensuite, ils redescendaient vers deux heures de l’après-midi faire ce qui était pour eux un vrai repas, après quoi ils rentraient se coucher. Le samedi, comme les commerçants étaient contents de voir s’achever la semaine, c’était folklo, on n’en finissait pas. Tout le monde était heureux et buvait encore plus que d’habitude, c’était la fête ! »

Pour Claude Cornut, comme beaucoup de propriétaires de brasseries, la première boisson des Halles, c’est le champagne. C’est le quartier où l’on vend le plus de champagne en France, ce qui permet sans doute à l’un des représentants de Moët et Chandon de changer de voiture tous les ans.

Robert Meurice fréquente La Cloche, rue Mondétour : « Le patron, Nénès, était un gros savoyard qui avait une préférence marquée pour le champagne Pommery : il en voyait passer dix mille bouteilles par an et on raconte même que le jour de son enterrement, on a glissé un Mathusalem de Pommery dans son cercueil ! »

 

« Certains cafés font également office de vestiaire : ainsi, Chez Clovis, due mandataires viennent se changer tous les jours. A la Tour de Montlhéry, soixante-dix vestiaires sont à a disposition des tripiers qui, en échange, consomment sur place.

Bien que très mélangée, la clientèle des cafés réunit souvent des travailleurs d’un même secteur. Ainsi les volailleux fréquentent plus volontiers La Vallée, les poissonniers Le Grand Comptoir, les tripiers Le Bougnat Blanc ou La Tour de Monthléry, les bouchers de la rue de Montorgueil apprécient quant à eux Le Nid d’Aigle.

Odile Lavenarde et Fernand Devineau fréquentent ce bar-tabac très animé : « Ici les clients se faisaient parfois voler leur portefeuille et le matin, il y avait souvent une descente de police. Des couples louaient des chambres pour quelques heures, souvent des vendeurs qui venaient rencontrer leur maîtresse alors que leur femme était sous les pavillons. Ils disposaient également d’un grand dortoir avec une quarantaine de lits de camp qui permettaient aux transporteurs de se reposer une heure ou deux pour un franc. Il y avait souvent de la bagarre, mais il suffisait de sortir dans la rue en criant « aux bouchers », ils arrivaient avec leur couteau et les mecs se débinaient. Dans le coin, c’est les bouchers qui faisaient la police »

 

Je me souviens des Halles Josette Colin éditions Parigramme. 1998   

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commentaires

L
<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Armand Borlant Enfin un vrai sujet ;-)<br /> <br /> <br /> <br />
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