La maison est une bonne maison, elle assure même le service après-vente de ses clients. Notre vigneron désolé qui se la coule douce en Émilie-Romagne a pris le temps de m’envoyer ce long post pour passer une avoinée à Alonso and Co (je lui signale que les 99 € s’appliquent à un magnum qui, que je sache contient 1,5 L, soit un prix à la bouteille classique de 48€ ce qui avec la boutanche sérigraphiée n’est pas le prix d’un GCC) et bien sûr en remettre une couche sur Cheval Blanc. Comme c’est long je vous le poste. Bonne lecture : l’été est chaud chez Berthomeau.
Merci Denis mais tout ça c'est de la faute au Léon qui m'a embrouillé ce matin avec ses commentaires sur le jéroboam et le mathusalem. Le post n'est pas de moi Denis donc je n'ai même pas l'excuse du trop de boulot.
« Bah, voila que je remets ca, chez le Bert aux mots, alors que je suis en vacances chez les meilleurs créateurs de pates au monde, je veux dire l'Émilie Romagne, du côté de Ravenne, Bologne, Parme...
Je m'énerve, je m'énerve, et puis faut que ca s'écrive, sans bien réfléchir, ca doit titiller juste une petite jalousie ?
Allez, j'explique : 99€ le flacon de beaujolais, non mais, pourquoi ?
Pour un nom et une bouteille PUR marketing ? Pour le fait de faire sans levurage ( la belle affaire, on peut tous le faire si on est tant soit peu intelligent ou qu’on a la chance d’avoir un climat adéquat...) Depuis quand la technique couterait elle plus cher que le jus ?
Un sublime beaujolais- je ne mets aucun doute a ce que Bert nous dit- même en petite quantité, ne me parait pas valoir 99€.
Vaste débat sur les appellations chères et reconnues et celles qui n'en sont pas et voudraient en être...qui rejoint ma réponse faite au Bert aux Mots sur le béton de Cheval blanc : toutes ces images qui envahissent nos vies, toute cette virtualité aux faux airs de liberté... sonnante et trébuchante, mon bon monsieur, ca nous mène ou ? Je suis en train de boire un petit san giovese gouleyant à souhait, qui coule et roule sous mon palais, frais, fruité, et qui me coûte 5€ le quart de litre au meilleur restau de Parme, juste derrière le tribunal d'appel. (En passant, parce que nous avons la digression en commun, mon cher Jacques et moi, ca fait 5 jours de parenthèse italienne enchantée, que je bois des vins a prix totalement normaux, dans tous les restaus du coin, du plus petit au plus grand, amis restaurateurs français, prenez en de la graine !)
Donc, disais je, cheval blanc (je laisse tomber les 99€ qui rejoignent le Panthéon des idées a 2 balles d'un certain type de comportements modernes perpétrés par des types de mecs vachement sympas, vachement malins, mais qui ne m'esbroufent nullement et m'escagassent a mort) pour reparler de la réponse de je ne sais plus qui sur le fait que mon avis de vigneron sur l'architecture valait celui d 'un architecte sur le vin : ben oui, cher Môssieu, on PEUT avoir un avis subjectif sur un sujet qui actionne son oeil, et l'autre peut avoir un avis subjectif sur ce qui actionne sa bouche : ca se vaut, oui, car on est son propre expert en la matière abordée et ca ne fait pas figure de gout universel, c 'est vrai. Et mon propos n'était pas QUE d'émettre une opinion personnelle sur l'architecture de cheval blanc- c'est mon droit de la trouver ratée et de relier ce ratage a ce que j'y sens, et donc de relier mon gout perso à ce qui est manifestement une volonté d'installer une image de plus dans la galaxie Frère/Arnaud, qui, comme vous l'avez lu, vont décliner le nom de cheval blanc dans des hôtels d'archi luxe ( à quand les 6 étoiles ?) partout dans le monde.
La marque, mon bon, la marque, y a que ca de vrai pour gagner du pognon. C’est ca que je dénonçais, cette propension a oublier le réel et l'humain pour de l'image. Je voudrais pas non plus que les amis de mon ami Jacques me perçoivent comme un arriéré 68-tard ( j'avais 8 ans a l'époque, pas rebelle du tout avec mes tartines de Nutella dans les vignes) j'aime quand mon vin se vend, que je marge dessus de quoi me payer mon voyage en Italie dans les petites fermes d agriturismo, et des bonnes bouffes bien arrosées, j'aime avoir du pognon, comme tt le monde : c est pratique, ça attire les filles, ca permet de se soigner sans attendre 8h a l'hôpital, ca élève mes enfants, bref, je me sens assez normal de ce côté-là. Non c'est la démesure qui se fout du peuple qui m'énerve, c'est l'inhumain a outrance qui me perturbe.
Voila un post bien décousu; désolé, je suis en vacances a l'italienne. Ceux qui aiment l'Italie comprendront. Ah, un dernier mot : savez vous la définition d'un Italien, selon Cocteau ? C'est un Français de bonne humeur. Allez, va e via, 99€, comme les anciens 99 francs d'un certain Beigbeder, ca vaut pas le coup de s'énerver trop... »
Ci-dessous les Alonso : « je vous les présenterai vigneron ulcéré... »