Trop tard ! Monsieur le Directeur Général !
« Les batailles perdues se résument en deux mots : trop tard. » le général Douglas MacArthur.
Dans L’Usine Nouvelle j’ai lu que l’objectif de votre groupe est de « tenir tête aux négociants privés, et se développer à l’exportation avec des marques et des cépages. »
Belle envolée mais, même si vous me trouvez prétentieux, monsieur le Directeur Général, je crois que vous arrivez après la bataille.
Pourquoi m’objecterez-vous ?
Tout simplement parce que vous ne disposez pas des moyens pour développer des marques mondiales qui puissent concurrencer celles qui sont en place.
Pourquoi donc un tel pessimisme ?
- Les conditions pour un vrai sourcing de vin de marque n’existent pas, y compris dans les coopératives.
- La faiblesse de vos capacités d’investissement pour développer une marque mondiale.
- Les nouvelles tendances du marché mondial : le vrac et l’origine.
- Le peu d’appétence des 2 poids lourds français : Castel et GCDF pour une idylle avec un groupe coopératif.
Bref, monsieur le directeur général, il est d’autres choix stratégiques bien plus pertinents pour la coopération viti-vinicole mais, comme me le faisait remarquer l’ancien Président de la CCVF, Denis Verdier, dispenser des conseils gratuitement est une bien mauvaise pratique face à mes collègues patentés.
Avoir raison trop tôt est aussi insatisfaisant que le trop tard de Mac Arthur mais lorsque l’on se veut stratège il est important de fonder ses choix sur sa capacité à les traduire dans la réalité.
Je me contente donc de vous citer en sachant fort bien que mes « lumières » ne vous seront pas nécessaires :
« Se développer dans l’agroalimentaire ». C’était l’un des objectifs annoncés par InVivo il y a quelques mois dans le cadre de son plan stratégique 2025. Le groupe coopératif, qui présentait ses résultats annuels le 16 décembre, confirme son intérêt dans ce secteur, particulièrement dans le vin. « Nous voulons investir dans des métiers d’avenir pour créer des champions français. Le secteur coopératif possède des leaders dans le lait, le porc ou la volaille. Nous pensons qu’il y a un espace pour InVivo dans le vin », a expliqué le 16 décembre, Thierry Blandinières, le directeur général du groupe, confirmant des discussions avec différents acteurs.
Dans le secteur coopératif viticole, les groupes Val d’Orbieu et les caves de Plaimont, tiennent le haut du pavé, suivi par une multitude de petits acteurs très éclatés. « Les caves coopératives savent très bien vendre du vin en vrac et des bouteilles en France », a souligné Thierry Blandinières, pointant leurs difficultés par contre pour s'imposer à l’export. InVivo pourrait ainsi se rapprocher de négociants pour faire émerger progressivement un poids lourd coopératif national. « Notre objectif est de vendre des cépages et des marques, dans le sens du marché mondial, plutôt que des terroirs », a-t-il assuré, espérant voir des opérations se concrétiser en 2015. »