Pas simple pour le vieux chroniqueur que je suis, bloggeur dinosaure comme le dit l’ami Antonin, de vous présenter Éva qui va, sur mon espace de liberté, chaque mois, vous livrer ses coups de cœur pour une belle bouteille.
Alors, plutôt que de me livrer à des figures imposées je vais faire simple car, avec Éva, les choses de la vie sont toujours simples : « pas de souci... » comme elle dit.
Tout d’abord Éva est une grande belle jeune fille du Val de Loire passionnée de vin que j’ai rencontrée lors d’une des toutes premières soirées d’Anne-Victoire : la célèbre Miss Vicky Wine, alors qu’elle venait de créer son blog Oenos www.oenos.net.
Et puis, Facebook aidant, la voilà qui met son enthousiasme rieur au service de la cause d’Olivier B. En plus de la beauté du geste il y avait chez Éva le goût de faire. De faire partager ses découvertes, d’ouvrir des fenêtres sur de nouveaux horizons du vin, de nouveaux vignerons, de dépoussiérer la façon d’aborder et de parler du vin, de convaincre la nouvelle génération, ses amis, ses relations, qu’autour d’une belle bouteille la vie à une autre saveur.
Réactive, précise, passionnée, dans ma petite tête de chroniqueur germait vite l’idée de vous faire profiter, chers lecteurs, de son beau carnet d’adresses. N’est-ce pas là le but premier d’un taulier qui proclame à l’envi vouloir travailler à l’extension du domaine du vin ! Bienvenue à Éva sur Vin&Cie et, comme un clin d’œil de l’histoire, sa première chronique nous emmène dans le Loir-et-Cher dont je fus, au temps du préfet Bellorgey – qui passait beaucoup de temps dans les caves – en 1980 le « Monsieur Vin »
La photo d’Éva qui illustrera chacune de ses chroniques est signée Benoît Calvez ©
Christophe Foucher fait chanter les Rossignoux
Il est de ces vins bons, facilement accessibles, éminemment goûtus, sur lesquels on ne peut s'empêcher de revenir avec envie et plaisir. Des vins découverts au détour d'une soirée qui vous séduisent tellement qu'ils vous donnent immédiatement envie d'explorer les autres vins de ce domaine.
Les Rossignoux font partie de ces vins. Ayant goûtée et regoûtée la cuvée Trio du domaine de la Lunotte, l'ayant aimé et un peu plus encore, les Rossignoux me tendaient les bras. Une cuvée 100 % Sauvignon. Le vigneron de la Lunotte, Christophe Foucher, fait également une cuvée « Le Haut Plessis » en Menu Pineau et la fameuse cuvée « Trio », alliance du Menu Pineau, du Sauvignon et des tripes du vigneron.
La bouteille est en verre transparent, sa belle robe claire mais affirmée nous donne déjà envie. Une fois passé chez un bon caviste s'approvisionner, il convient de lui trouver un beau cavalier pour la soirée. Ou plutôt des cavaliers. Ils se nommeront Sushi, Maki et Sashimi. Maisons de préférence. Le tout est de bien réussir le riz et d'avoir du beau poisson frais.
Les Rossignoux sont timides. Une fois la bouteille ouverte, on sent que les arômes restent encore un peu cachés, tapis dans l'ombre. Il faut leur laisser un peu de temps pour qu'ils se dévoilent petit à petit. Un nez un peu fumé, très expressif, une bouche dévoilant un léger gras équilibré par une belle acidité et une certaine minéralité. Et cette bouche est belle et longue. Les arômes envahissent le bouche et restent, longtemps. Aucune sensation de lourdeur. Un très beau vin. Il faut savoir être patient, laisser aux Rossignoux le temps de sortir un peu de leur nid, et apprécier, simplement.
Le premier verre me laisse une si belle impression en bouche, que j'accompagne le deuxième verre de Rossignoux de ces cavaliers. Je ne suis pas sommelière, je ne saurais pas vous dire si sushis, makis et sashimis sont les meilleurs cavaliers avec lesquels ce vin puisse danser, mais toujours est-il que ce soir-là, ils ont illuminé la piste. Et mes papilles. Le gras des Rossignoux s'accorde bien avec celui du saumon et le côté fumé, épicé, avec le wasabi. Tout cela est bon, tout simplement.
Et après? Et après, tout cela me donne furieusement envie d'aller faire un tour du côté du Loire et Cher, à Couffy. De goûter tous les vins de ce domaine oui, de rencontrer le bonhomme surtout. Rencontrer celui qui se cache derrière ces si beaux vins. Voir comment il travaille, pourquoi il a choisi de travailler comme cela, comment il pressent ce millésime, comment se sont passées les vendanges... Mais avant, j'aurais sans doute fait chanter de nouveau les Rossignoux.
Christophe Foucher. DOMAINE DE LA LUNOTTE 36 rue de Villequemoy, 41110 Couffy · 02.54.75.01.41 christophe.foucher609@orange.fr .