Nous vivons sous la dictature de l'instantané : c'est un Twitt qui a annoncé avant même les agences de presse le début de la fin de notre DSK national. Le téléphone portable permet de capter en direct des images d'un tsunami en direct et de les diffuser immédiatement sur la Toile. Mauvais esprit comme je suis, j'écris : imaginez un instant que la scène de la suite du Sofitel eut été immortalisée ? Bref, nous avons atteint le point physique limite de l'instanténéité pas possible de faire plus vite. Reste pour moi, ce constat posé, en ce jour où un gus s'envole sans mongolfière, par ses propres moyens, à vous faire part de mon approche historique du K.
Le K m’a toujours intrigué c’est pour cette raison que j’ai lu le K de Dino Buzzati et Kaputt de Curzio Malaparte. Le K m’a fait mal lorsque beaucoup furent frappés par le syndrome de Kaposi. Sur mon espace de liberté par deux fois je l’ai mis en avant ce fichu K : la première fois dans une chronique du premier août 2006 : Le dossier K... link pour me cacher derrière lui car le dossier restait chaud ; la seconde pour faire des variations Le cas du K ou comment imposer ses initiales : le cas de NKM... link
Donc ce matin, en rapport avec l'actualité brûlante je vais évoquer 2 K de ma jeunesse comme ça, pour donner de la profondeur (au sens du champ) à la réflexion. :
Dans ma jeunesse il y eut d’abord monsieur K : Nikita Sergueïevitch Khrouchtchev qui marqua mon esprit lorsqu’en pleine Assemblée générale de l’ONU, le 13 octobre 1960, il retira sa chaussure et frappa énergiquement son pupitre avec elle pour envoyer paître le Président de séance qui réclamait qu’il cesse d’ interrompre les orateurs par des exclamations et des coups de poings sur son pupitre. Avec son air bonhomme, son côté paysan madré, sa grosse bonne femme, Khrouchtchev donnait une image moins « couteaux entre les dents » de l’URSS. Ignorant des arcanes du Kremlin j’ignorais qu’il devait son ascension politique à partir des années 1930 à la protection personnelle de Joseph Staline, dont il fut un exécuteur zélé et fidèle. Premier secrétaire du Parti communiste de l'Union soviétique de mars 1953 à octobre 1964 et, à partir de 1958, président du Conseil des ministres l’URSS. Son fameux rapport lut lors d'une séance de la nuit du 24 et le 25 février 1956 lors du XXe congrès du PCUS fera de lui l’homme de la déstalinisation et sa politique de coexistence pacifique contribuera à sa popularité. Et pourtant ce sera lui qui matera dans le sang l’insurrection de Budapest en 1956 et qui cèdera aux USA lors de la crise de Cuba en 1962. Il sera aussi l’homme de la rupture avec la Chine de Mao et celui qui autorisera Ulbricht à édifier le mur de Berlin. Côté je lâche du lest il autorise personnellement la publication retentissante de la nouvelle de Soljenitsyne : Une journée d'Ivan Denissovitch ; côté noir il persécute Boris Pasternak, qu'il oblige à refuser le prix Nobel de littérature (1957). Ignare et grossier il affiche son mépris pour les innovations esthétiques, refuse la musique rock et continue de couvrir d'honneurs le biologiste Lyssenko.
Sa chute fut le résultat d’un complot ourdi, à partir de février 1964, par Léonid Brejnev et Nikolaï Podgornyï, auxquels se joignirent progressivement la quasi-totalité des membres du Présidium du Comité central, « irrités par la politique fluctuante de Khrouchtchev et par son comportement régi par ses sautes d'humeur. » Cependant si monsieur K perd le pouvoir il n’en perd pas pour autant la vie : désormais les hiérarques du Kremlin mourront dans leur lit. Nikita Kroutchev, dans l’indifférence générale vivra une vie de paisible retraité à Moscou surveillé par le KGB qui fera passer ses Mémoires à l’Ouest. Il meurt le 11 septembre 1971 et fut enterré au prestigieux cimetière de Novodevitchi de Moscou, après qu'on lui eut refusé des funérailles officielles et un enterrement près du mur du Kremlin.
Mon second K c’est JFK qui a croisé monsieur K. et l’a affronté lors de la crise de Cuba. En effet, en 1961, le 20 janvier très exactement, John Fitzgerald Kennedy, devenait le 35e président des Etats-Unis, premier et seul président catholique de ce pays, le plus jeune président élu 43 ans et aussi le plus jeune à mourir en cours de mandat à 46 ans, assassiné à Dallas, Texas, chez son vice-président Lyndon Johnson. De lui une série d’images : celle de Jacqueline Bouvier, chic et ravissante, « je suis l’homme qui accompagne Jackie à Paris » dit-il lors de sa visite à de Gaulle à Paris en 1961, celle du petit John-John dans le bureau de son père, celle du fameux discours à Berlin-Ouest le 26 juin 1963 « Ich bin ein Berliner » et celle, en boucle, de son assassinat à Dallas. Derrière les belles ou les tragiques images, d’autres images... ci-dessous...
Mai 2011 : 2 K de chute : DSK et JFK le petit...