Une grande première ce matin pour mes fans qui se jettent comme des morts de faim dès que ma chronique se met en ligne à 00h00 : RIEN ! Le vide, le manque, l’horreur absolue… Et moi pendant ce temps-là je dormais comme un bienheureux dans un hôtel face à la gare de Clermont-Ferrand car mes vaches m’y avaient retenues en otage (plus prosaïquement j’ai raté le dernier train pour Paris-Bercy). Bon, je ne vais pas me plaindre c’est le boulot, mon gagne-pain et comme le dit M’sieur Gotti faut pas rigoler avec le quotidien des autres (voir sa réponse à ma chronique link) donc avec le mien aussi.
La raison de l’écran blanc c’est que j’avais prévu de terminer ma chronique sur la mousse au chocolat à mon retour de Clermont-Ferrand. Bref, comme je ne me déplace pas avec mes outils de blogueur lorsque je vais voir ceux qui élèvent des vaches et ceux qui ramassent leur lait, je ne pouvais intervenir. Je profite de cette incidente (je n’ai pas écrit incident) pour dire à Laurent Gotti que le quotidien des autres c’est mon quotidien, alors même si je l’ai égratigné très légèrement à propos de sa charge contre les vins nus je ne vois pas au nom de quoi ça me serait interdit. Que mon ton soit léger, que ma légèreté soit blâmable, j’en conviens aisément, mais faut-il chausser des gros sabots pour faire sérieux ? Je ne le crois absolument pas. Quant aux commentaires, Laurent Gotti, ils ne sont pas anonymes même si des vignerons prennent des pseudos je sais qui ils sont. Luc Charlier lui signe de son patronyme même si nous le surnommons Léon. Je note que vous ne lui avez pas répondu. Sans doute jugez-vous que c’est inutile. Ce que je comprends parfaitement.
Sur le fond de votre prédiction et de ses conséquences je ne vois aucun lien de cause à effet entre l’éventuel éclatement de la « baudruche nature » et les dégâts collatéraux sur les braves producteurs de vins certifiés bio. Faudra m’expliquer car, en tant que consommateur et dans mon job officiel, je suis l’un de ceux qui s’intéressent et suivent de très près le mouvement bio, dans le vin et en général, depuis les origines (pour le pain Lemaire-Boucher 1968). Dans le vin, bien sûr, jusqu’à ces derniers temps, seul le raisin était bio. La démarche des vignerons concernait plus le respect de l’environnement que la nature de leur vin. Très honnêtement pendant longtemps beaucoup de vins bios ne cassaient pas trois pattes à un canard. L’irruption des vins dit nature certes capte une clientèle jeune, et en cela concurrence les bios, mais faire une césure nette entre les deux n’a pas de sens. Comme diraient les bordelais, il y a des effets d’osmose dans ce petit monde. L’esprit et la lettre de ma chronique était simple : pourquoi appeler de vos vœux la fin des vins dit nature puisque pour vous ils sont mauvais, donc ils tomberont comme des fruits pourris de l’arbre pour le plus grand bien de ceux qui sont restés dans le droit chemin. Je suis et je resterai un affreux consumériste, peu me chaut les états d’âme de la sphère professionnelle, ce sont ceux qui délient les cordons de leur bourse qui comptent et m’intéressent. Je ne suis qu’un observateur engagé. Que n’a-t-on fait de moi, suite à mon rapport, en Bourgogne comme ailleurs, un partisan des vins industriels et de marques. Je me contente d’observer la réalité et je continue de regretter que sous les grandes ombrelles des appellations se cachent des vins qui ne devraient pas y être bio ou pas. Pour moi, la France du vin doit tout faire à condition de bien le faire.
Mais je reviens à mon quotidien où je cache, du mieux que je le peux, mon immense légèreté. Ce matin, sur le coup de 6 heures, sous une pluie auvergnate pas du tout chiche, j’ai traversé les quelques mètres qui me séparaient de la gare. Après enfilé un café aussi léger que moi je suis allé quérir au kiosque La Montagne comme si j’effectuais un pèlerinage dans les chroniques d’Alexandre Vialatte.
Deux articles : l’un sur le Vin et l’autre sur l’Omble Chevalier
1- 516 bouteilles au fond du Lac « les membres du club d’œnologie de Clerlande se sont retrouvés, hier matin, au lac de Guéry pour procéder à l’immersion de 516 bouteilles… Selon les membres du club, qui ont procédé à cette expérience l’année dernière, le vin à un goût totalement différent une fois sorti de l’eau. « Le vin immergé est plus brillant, plus expressif. C’est surprenant et difficile à expliquer, mais c’est bluffant à la dégustation » raconte Thierry Imbert. (Voir la vidéo link ) Notre ami Luc pourrait peut-être donner d’une réponse à nos amateurs auvergnats qui ne mettent pas d’eau dans leur vin mais du vin dans l’eau. Ça change tout…
2- L’Omble Chevalier du lac Pavin l’un des 4 lacs du haut bassin de la Couze avec un petit zoom arrière sur une vieille chronique « Omble chevalier au beurre blanc : recette d’un notaire vigneron » ICI link