Comme je suis tout sauf modeste, à l’image des précurseurs d’arômes dans les vins, j’affirme ce matin que je suis un précurseur de notoriété.
Putain les chevilles, enflure maximale des chevilles, mais j’assume mon gros ego.
Qui donc a écrit «C'est quoi les pommes tapées ? » le 1er août 2007 ? link
Ma pomme…
J’écrivais.
« Dans un charmant petit resto de la Butte aux cailles, chez Paul, dans le 13ème, récemment j'ai mangé en dessert une pomme tapée. Délicieuse, un vrai régal ! Pour vous faire saliver et instruire les ignorants, ce matin je vous livre cette chronique : « c’est quoi les pommes tapées ? » en vous contant l'histoire d'un couple : Sylviane et Alain Ludin, passionnés d'habitat troglodytique, qui se sont installés entre Loire et coteau, à Turquant près de Saumur, là où est né le tuffeau. Creusée de kilomètres de galeries la roche à longtemps abrité la vie cachée des troglodytes. Le couple y découvre des fours. Deux vieilles dames, 94 et 91 ans, leurs révèlent l'usage de ces fours : la fabrication de pommes tapées. Elles se souvenaient, avant la guerre 14-18, d'avoir tapé des pommes le soir en revenant de l'école. »
7 ans après L’Almanach Gourmand 2015 d’Yves Roueche consacre un article à la Petite et Grande Histoire des poires et des pommes tapées.
La citation qu’emprunte mon titre est tiré de l’Almanach et elle le fruit de l’humour de Jean Delacour ornithologue franco-américain (1890-1985)
J’ai hésité entre elle et une autre « La boxe est un sport très fruité : quand tu te prends une pêche en pleine poire, tu tombes dans les pommes et tu ne peux plus ramener ta fraise. » Gustave Pie écrivain français (1978-)
J’ai choisi la plus courte.
Bien évidemment l’almanach est plus prolixe que moi pour raconter l’Histoire avec un grand H.
Ça commence « en l’an 1147, le roi Charles VII, accompagné de son épouse Aliénor d’Aquitaine et sa suite, partirent pour la première croisade à l’appel du pape Eugène III. Ils revinrent en 1149, après avoir échoué à assiéger Damas et sans avoir remporté la moindre victoire. Ce fut un échec total pour la chrétienté. »
Mais ils ne revinrent pas totalement bredouille « ils ramenèrent dans leurs bagages une variété de prunier, dit de Damas »
Le peuple ironisa en proclamant « qu’ils étaient allés là-bas pour des prunes » expression qui a toujours cours.
À son retour Aliénor résidant à Fontevraud encouragea la plantation de pruniers de Damas dans la vallée de la Loire et les paysans, qui avaient accompagné le roi à la croisade, pendant leur séjour apprirent à conserver les fruits en les séchant au four.
Bien évidemment la technique décrite par Jean Roques dans son Traité des plantes usuelles en 1837 « On les passe à l’eau bouillant, on les laisse égoutter sur des claies, on les pèle, et on les fait sécher au four. Ensuite on les baigne dans leur propre jus, mêlé à du sirop de sucre, et on les remet au four pour qu’elles sèchent suffisamment. » s’appliqua aux pommes et aux poires locales.
Mais en plus, juste avant le dernier passage au four, pommes ou poires étaient aplaties avec la paume de la main ou une palette.
Comme vous pouvez le constater L’Almanach Gourmand 2015 d’Yves Roueche rend plus intelligent et permet de dégotter des produits vrais, authentiques.
L’avoir dans sa bibliothèque c’est l’assurance du bien-manger.
Pour les poires tapées c’est ICI link
Pour les pommes tapées c’est ICI link