La vie continue...
Sur les réseaux sociaux le fin du fin est de basher, de l’anglais bash : frapper, tabasser, critiquer vertement… Bien évidemment, l’une des têtes de turc les plus prisées dans ce jeu de massacre est notre Président…
Pourquoi pas, ce n’est pas nouveau, autrefois dans les foires et les fêtes foraines, les jeux de massacre issus des jeux de Passe-boules permettaient de se révolter sans risques contre l’ordre établi.
Il s’agissait d’abattre, à l’aide de balles en chiffon garnies de son, des têtes caricaturées de bourgeois, de juges, de gendarmes ou d’homme politiques. Il y eut même des cibles vivantes : de jeunes gens acceptaient pour un salaire dérisoire de recevoir, non sans risque, une balle sur leur visage grossièrement maquillé.
Jeux d’adresse * donc, mais le corollaire était, bien sûr, qu’il fallait être adroit pour emporter le lot de pacotille proposé par le forain. Se défouler est à la portée de n’importe qui, gagner est une autre paire de manches.
Et c’est là que, sur les réseaux sociaux, le bas-blesse car en effet y fleurissent, si je puis m’exprimer ainsi, des plumes bien médiocres tenues par des aigres, des frustrés, des à ego surdimensionné, des Pr Choron d’occasion, des tout le monde et des n’importe qui, qui ne peuvent prétendre à jouer dans le registre d’un Desproges ou d’un Coluche.
Ça vole souvent très bas.
Consternant, je dirais même con tout court… Mais, que voulez-vous, les vents ça ne fait que du vent, du trafic quoi, de la « notoriété » à deux balles dans le cercle étroit de ses « amis » de Face de Bouc.
En écrivant ceci je ne joue pas les mijaurées, les cul-pincés ou les c’était mieux avant car moi aussi j’ai mes têtes mais ne comptez pas sur moi pour vous dire lesquelles.
Avoir ses têtes : « Préférer certaines personnes à d'autres, avoir ses aversions personnelles…
« Il a ses têtes, la concierge de l'école maternelle, un camionneur du Vaucluse et Julius. Celui-là il ne peut pas le blairer »
Ce goût immodéré de l’exécration affiché, développé jusqu’à plus soif par certains, ne m’étonne pas car il relève d’une forme de posture bien commode qui évite aux intéressés de se remettre en question. Comme le disait ma grand-mère de se regarder dans la glace. Ces autres sur lesquels ils frappent à bras raccourcis, aussi puissants, aussi exécrables qu’ils fussent, sont aussi très souvent le reflet de la face caché, l’impuissance, de ces adeptes du bashing.
Liberté, liberté chérie, les réseaux sociaux ouvrent grande la fenêtre de la liberté d’expression de tout un chacun et ce n’est pas moi qui vais m’en plaindre. Simplement il faudrait tout de même que ces pourfendeurs évitent d’avancer masqués, de ne présenter que le côté lumineux de leur face. Les personnages publics sont, à juste raison, appelés à la transparence, demander aux redresseurs torts d’afficher autre chose que des bribes de CV me paraîtraient de bonne et saine politique.
Ce n’est qu’un vœu, sans doute pieu mais savoir à qui on a affaire est, pour une conversation, un échange, une controverse, la moindre des politesses dans une société qui se dit civilisée.
Le mécontent solitaire qui se payait une partie de jeu de massacre, à la fête votive du village ou à la Foire du Trône, se défoulait sous le regard de ses copains et de quelques badauds rigolards alors que le bashing sur la Toile entretien un étrange climat où, la soi-disant ironie, le second degré ou autre méchanceté prennent souvent des relents nauséabonds, une forme de haine ordinaire…
Mon code déontologique sur Face de Bouc est simple et clair :
- Je ne participe plus aux empoignades factices sur les murs des spécialistes des jeux de massacre…
- En cas de récidives notoires je vire de mes « amis » ceux qui dérapent…
- Je vire les coucous qui squattent mon mur.
- Je poste sur mon mur des informations de bonnes sources, des caricatures de gens de talents, des photos, des vidéos, et mes chroniques bien sûr.
- Je continuerai de moquer le minuscule bal des vanités de Savonarole en vieux cashmere et de révoltés récupérés pour un plat de lentilles...
« Un peu de douceur dans ce monde de brutes… »
* « LES JEUX D’ADRESSE : les plus simples sont les chamboul-tout ou casse-boites invitant le joueur à abattre une pyramide d’objets. Perfectionnées, les boîtes se transforment en plateau de garçon de café. Il faut alors abattre verres et bouteilles.
* Jeu de massacre politique La bande à Hitler Jeu complet de quarante têtes caricaturant ennemis et collaborateurs Bois sculpté en ronde bosse polychrome France, vers 1946 (fentes, meuble de présentation moderne) Haut.: entre 25 et 30 cm Inventaire de la collection n°298 Sorti juste après la libération, ce jeu de massacre destiné à assouvir des pulsions vindicatives, rassemble autour d'un Führer - multiplié en plusieurs exemplaires et associé à l'effigie du diable - certaines figures de l'Allemagne nazie aux côtés de Mussolini et d'une partie du gouvernement de Vichy (Pétain, Laval...) entourés de toute une équipe de collaborateurs