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11 septembre 2011 7 11 /09 /septembre /2011 02:00

Le succès de notre stratégie  « eau bénite & mantille » dépassa toutes nos espérances car bientôt nous fûmes invités par le nec plus ultra de l’intégrisme catholique de la capitale qui majoritairement nichait dans le VIIe arrondissement fief de l’inamovible Edouard Frédéric-Dupont dit « Dupont des loges » pour son assiduité à défendre les concierges grandes pourvoyeuses de votes même dans cet arrondissement fort peu populaire. Francesca excellait dans ces dîners en ville où sa parfaite éducation religieuse à l’ancienne lui permettait de tenir la conversation avec les plus intransigeants partisans du retour à une Eglise proche de l’Inquisition. Moi, discrètement je tentais de repérer dans la population féminine les sujets les plus aptes à céder au démon de midi ou au démon tout court et Dieu sait que dans ce monde comprimé les frustrations et les fantasmes s’accumulaient sous les sages robes Céline ou les kilts et corsage de chez Old England. Mon premier étonnement fut de constater le nombre important, dans cette population triée sur le volet, des propriétaires fonciers. La terre reste l’ancrage, la valeur sûre de la France des traditions. Ici la particule ne cachait pas un titre, acheté dans une pochette-surprise ou octroyé par un quelconque empereur, mais constituait le sceau d’une lignée enracinée dans ce que fut la noblesse : le fief et ses paysans. La fin du métayage, impulsée par Tanguy-Prigent, ce breton rouge,  à la Libération et amplifiée par de Gaulle et Pisani qui avaient donné les clés de la terre au syndicalisme agricole à la tête duquel se trouvait un petit paysan du Puy-de-Dôme : Michel Debatisse. Le temps des maîtres s’effondrait, ne restait plus que la chasse pour garder le sentiment que les privilèges seigneuriaux perduraient encore un peu.

 

Lors d’un dîner, rue Las Cases, près de la basilique Sainte-Clotilde, au cœur du VIIe cerné par les lourds bâtiments des Ministères et le palais Bourbon, je me retrouvai coincé entre le président national des bailleurs ruraux, un homme courtois et discret, et sa fille aînée, une jeune femme très comme il faut bien sûr, masquant sous son sourire impeccable soit un ennui profond ou une langueur inextinguible. Présentations faites, leur patronyme me propulsait immédiatement dans mon enfance où nous étions voisins de villages, eux dans leur château, moi dans mon petit bourg. Saint Julien des Landes, si près, si loin… et là mon patronyme à moi déclenchait chez mon noble voisin une réelle empathie. Etant le vivant portrait de mon père je ne pouvais fuir la réalité que ce cher homme se faisait un plaisir de souligner. Oui mon père était un honnête homme, de ceux pour qui la chose publique, le bien commun, se traduisaient par des actes. J’opinais en calculant les chances que j’avais de me tirer indemne de cette conversation. Par bonheur, ma présence en ce lieu, qui plus est accompagné d’une  épouse affichant toutes les marques d’une bonne naissance, suffit à assurer à ce cher homme que j’étais le digne fils de mon père. Très vite il m’abandonna pour engager la conversation avec la maîtresse de maison. Je respirai, j’allais passer une soirée tranquille à observer le beau linge. Francesca, très vite, polarisait l’intérêt de la tablée. Pour ne pas paraître mufle je lançais quelques banalités en direction de ma mélancolique voisine qui les recevait avec un sourire contrit. Je m’essoufflai vite et décidai de m’en tenir à une réserve désabusée. Ce fut un pied déchaussé qui me tira de l’ennui qui me gagnait. Avec beaucoup de dextérité il s’immisçait sous l’échancrure de ma jambière de pantalon pour imprimer sur ma cheville des attouchements rythmés. Surpris, je quêtais les yeux de ma voisine. En vain, elle se consacrait à son vol au vent. Je restai donc un long moment de marbre puis, alors qu’elle trempait ses lèvres dans  le léoville-las-cases,  je contrattaquai.

 

Je lui parlai de mes balades dans les bois, de la messe du dimanche, des boisselées de blé, des vaches indolentes, de la mer si proche… et puis alors qu’elle continuait d’affecter du désintérêt tout en continuant ses effleurements, je lui murmurai à l’oreille « Je suis un homme facile… j’adore me vautrer dans le péché  de chair… c’est quand vous voulez ou vous voulez… » et c’est alors qu’elle m’a souri.  Nous sommes devenus les meilleurs amis du monde et je ne suis pas passé par la case lit. Marie-Antoinette, mal mariée, mal baisée, mal dans sa peau, se révéla très vite une alliée de choix car son connard d’époux tenait le haut du pavé dans une banque de la place très liée à la Banco Ambrosiano, la banque des prêtres qui, sous l’impulsion de Roberto Calvi, menait une active diversification en créant de nombreuses compagnies off-shore aux Bahamas et en Amérique latine. Sans le savoir je venais de trouver la meilleure connexion avec les stratèges de l’opération Gladio visant à favoriser la stratégie de la tension en Italie. En effet, le mari de Marie-Antoinette, considérant celle-ci comme une plante en pot ne se préoccupait guère de vérifier si les documents qu’ils laissaient traîner sur son bureau pouvaient éveiller son intérêt. Je pus donc, au cours de visites discrètes, faire une moisson d’informations de première main, bien avant tout le monde, sur les rouages de la fameuse loge P2 et sur les accointances de Calvi avec la banque du Vatican et son secrétaire Mgr Paul Marcinkus. Et puis, cerise sur ce beau gâteau, Hubert trompait outrageusement sa pauvre épouse et surtout fréquentait avec assiduité une boîte d’échangistes proche de la place de l’Etoile. La partie se présentait de mieux en mieux.

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commentaires

L
<br /> <br /> Est-ce que Francesca a oublié que, en marge de la mascarade Bush-Obama aux Twin Towers – sans doute détruites avec la complicité de la<br /> machine d’Etat – c’est CERTAINEMENT avec l’aide de cette même machine d’état que Pinochet a pris le pouvoir le 11 septembre 1973 et qu’Allende s’est suicidé ?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> «  .... Danzan con los muertos<br /> Los que ya no estan<br /> Amores invisibles<br /> No dejan de danzar<br /> Danzan con sus padres<br /> Sus niños tambien<br /> Y con sus esposos<br /> En soledad, en soledad<br /> <br /> Un dia danzaremos<br /> Sobre sus tumbas, libres<br /> Un dia cantaremos<br /> Al danzar<br /> Un dia danzaremos<br /> Sobre sus tumbas, libres<br /> Un dia cantaremos<br /> Al danzar .... » <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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