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30 novembre 2014 7 30 /11 /novembre /2014 07:00

Dans son dernier livre, À nos enfants Bruno Le Maire confie qu’il n'a « jamais été aussi heureux dans sa vie professionnelle » qu’au Ministère de L’Agriculture. Tout comme le grand Jacques et son pote Rocard, ce qui fait dire à l’un de ses plus fidèles soutien Thierry Solère, le tombeur de Guéant «Bruno c’est un Chirac jeune, peut-être en moins excité, mais il finira président de la République». Au début de son parcours Chirac était perçu comme un froid technocrate, raide, avec ses sévères lunettes qu’il abandonnera pour casser cette image, le Bruno vient lui aussi de laisser tomber les montures. De son passage au 78 rue de Varenne il a retenu qu’il faut savoir tomber la veste, serrer des louches, prendre le temps avec les gars, boire une petite bière à l’issue des réunions. Le gros Raf note avec son gros bon sens charentais «Le Maire a réussi dans tous les postes où on pensait qu'il échouerait». Il faut dire que pour être le nègre de Dominique de Villepin, mettre de l’ordre dans le processus chaotique conduisant à l'élaboration des discours de l’illuminé, il fallait déjà avoir de la moelle. Anthonin Baudry, son ami et le co-auteur de la BD Quai d’Orsay, dit «Ce n'est un mystère pour personne, au Quai, Bruno Le Maire n'était pas la plume, il était la superplume »


Dans son portrait « l'impossible Monsieur Le Maire » sur Slate Titiou Lecoq dévide la pelote «En gros, le type est spécialiste de tout. Lecteur du Cardinal de Retz, de Saint-Simon et de Proust», fan de Formule 1 –«Ma grand-mère maternelle était une des premières pilotes d’avion de sa génération. Passionnée de mécanique, elle m’a transmis ce virus en m’apprenant très jeune à conduire». «Il est féru de gastronomie française – qu’il a fait inscrire au patrimoine de l’Unesco – mais aussi italienne ou asiatique». Il aime Louise Bourgeois et les peintres contemporains allemands, il fait du tennis et du footing –il était en couv de Running Attitude en octobre 2013: «Il admire les pianistes Glenn Gould et Sviatoslav Richter, le chef d’orchestre Carlos Kleiber et relit Kafka ou Thomas Bernhard». Il est «fan de Thomas d'Aquin et de corrida». Et pour ajouter un peu d’exotisme à tout ça, quand il était étudiant, il a écrit deux romans pour la collection Harlequin, sous un pseudo anglais. Merci. N’en jetez plus. »


Et puis, une dépêche tombe samedi matin « Alors que le vote des 268 341 adhérents de l'UMP, à jour de cotisation au 30 juin dernier, a commencé, les partisans de Bruno Le Maire ont jeté leurs dernières forces dans la bataille au prix d'une large entorse aux règles de la campagne interne au parti. Il était précisé dans le guide électoral du vote que la campagne prenait fin jeudi 27 novembre à minuit et que, dès lors, aucun des candidats ne pouvait intervenir publiquement. Pourtant, l'ancien directeur de cabinet de Dominique de Villepin a enregistré un message à l'intention des sympathisants. Plusieurs milliers d'entre eux ont été appelés sur leur téléphone portable et ont entendu la voix du député qui se rappelle à leur bon souvenir et demande leur soutien au moment où commence le scrutin ! » La méthode déclenche une bronca sur Twitter. Les personnes ainsi contactées dénoncent pêle-mêle des « méthodes de voyou » ou de « vieilles méthodes ». Une façon de faire qui ressemble peu au message de rigueur, d'impartialité et de rénovation que Bruno Le Maire veut faire passer depuis le début de la campagne. Le clan Sarko tire à vue le fort en thème « Comme quoi on peut avoir une tête de 1er de la classe et des méthodes de voyou »


Au siège de l’UMP l’infraction fait grand bruit au point qu'Anne Levade, présidente de la haute autorité de l'UMP, ne riez pas cette fois-ci ils ont évité le sigle ridicule a tapé sur les doigts de Bruno Le Maire en des termes peu amènes. Un mail sec a également été envoyé à l'équipe de campagne de Bruno Le Maire.


« La Haute Autorité vient d'être alertée, par de nombreux adhérents, de la réception d'appels téléphoniques automatiques de la part de Bruno Le Maire aujourd'hui, vendredi 28 novembre.


Nous vous rappelons que par application du point 5 du guide électoral et de l'article 25 paragraphe 1 du règlement intérieur de l'Union, la campagne électorale a pris fin hier jeudi 27 novembre à minuit.


En conséquence, la Haute Autorité vous demande de mettre fin immédiatement à cette campagne de propagande téléphonique.


Bien cordialement,


La Haute Autorité »


Mais comme le souligne le journaliste de Slate « Le plus intéressant chez lui, ce sont ses doutes, notamment sur le rapport au réel, un terme qui revient de façon lancinante dans son livre Jours de Pouvoir, dès l’avant-propos:


«Tout est faux et de plus en plus faux dans ce que nous regardons de la politique. Les histoires fabriquées de toutes pièces ont remplacé les faits. (…) Si bien que la réalité ne compte plus, mais la représentation de la réalité. Images, réseaux, rumeurs, courriers électroniques, nouvelles en continu, tout se conjugue pour que le factice tienne lieu de vécu.»


«En politique, comme en littérature, on ne construit rien sur la réalité, mais sur des représentations de la réalité. (…) Il faut entrer dans les représentations de chacun, qui sont la seule réalité tangible, tout le reste, chiffres, statistiques, ne donne que la mesure de la réalité, pas son expérience.» (p158)


«Déjà usée comme un vieux tapis, la réalité ne satisfait plus personne» (p287) «la réalité semble filer entre les doigts comme du sable» (p427)


«Si la réalité était la première absente de ces convocations politiques à grand spectacle et si le public le savait?» (p436)


Et de conclure :


« Faire de la politique, c’est fondamentalement se confronter à ce problème. Les élections se gagnent sur la capacité à proposer une représentation qui trouve un écho avec celle que chaque électeur porte en lui. L’exercice du pouvoir revient à se mouvoir entre cette représentation irréelle et une réalité mouvante, trop complexe pour être parfaitement appréhendée.


Malheureusement, dommage collatéral de l’ambition du pouvoir, la nouvelle posture de Bruno Le Maire lui interdit désormais de partager ces doutes. Entre l’écrivain et le politique, c’est ce dernier qui l’a emporté. »


Et pendant ce temps-là je m’activais pour la préparation de mon mariage en blanc avec Émilie. Elle avait choisi sa robe. Selon la tradition je n’avais ni assisté à l’achat, ni aux essayages, me contentant de prendre un cliché de la boutique.


mariee.jpg

 

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commentaires

P
<br /> Moins obsédé qu'on pouvait le penser l'Taulier ! Après 2 chapitres consécutifs ou on ne parlait que de lui , enfin un chapitre sans citer une fois le nom du tamagotchi à claques comme l'avait<br /> surnommé Charlie Hebdo quand ce petit monsieur monté sur ces talonnettes commencait à envahir le paysage politique français. Tant mieux et tant pis; je garderai mon fiel pour moi.<br />
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