Adepte de l’humour Rémi Gaillard http://www.berthomeau.com/article-c-est-en-faisant-n-importe-quoi-qu-on-devient-n-importe-qui-53806428.html qu'il ne faut pas confondre avec les duettistes les plus ringards du vin Gilbert&Gaillard, je prends la peine d’appliquer sa célèbre maxime en la détournant, C’est en disant n’importe quoi qu’on devient n’importe qui, à propos des déclarations de notre Michel Rolland national et international devant les petites mains d’une vague école de commerce de Bordeaux : l’INSEEC.
Provocateur l’homme l’est sans contestation mais là, de deux choses l’une, soit il prend ses interlocuteurs pour des demeurés, ce qui n’est pas à exclure, soit il ne veut pas que les médias l’oublient, donc il fait du bruit. Fort bien, grand bien lui fasse, pour l’heure, sans faire injure au grand journal de Bordeaux, ses propos n’ont éveillé que l’intérêt de Sud-Ouest du mercredi 15 septembre, et c’est page 17.
Je pense que la Toile va s'en emparrer. D'ailleurs je suis en train de la faire moi-même.Que Michel Rolland veuille créer le buzz, faire de la provoc à 2 balles, c'est son droit de bon communicateur sur sa marque mais vraiment il aurait pu s'abstenir d'aller bourrer le mou de petits gars et de jeunes filles d'une de ces nombreuses et malheureuses écoles de commerce qui croient qu'en invitant un people ils se mettent dans les vents portants. Les pauvres, je les plains.
Lire ou relire 2 chroniques :
A quoi servent les écoles de commerce ? http://www.berthomeau.com/article-11923168.html
« Le bon marché détrousse le passant » ou une vieille maxime vaut mieux que le bla-bla creux de Bordeaux Management School sur le marché du Vin http://www.berthomeau.com/article-le-bon-marche-detrousse-le-passant-ou-une-vieille-maxime-vaut-mieux-que-le-bla-bla-creux-de-bordeaux-management-school-sur-le-marche-du-vin-48883768.html
Le vin du futur façon Coca-cola selon l'œnologue Michel Rolland
Face aux étudiants de l'INSEEC, l'œnologue Michel Rolland a donné sa vision du vin du futur
Une salle comble hier matin, pour écouter Michel Rolland, à Bordeaux. Photo claude petit
Quel vin boirons-nous en 2050 ? Michel Rolland n'en sait rien, mais il a sa petite idée. Le plus célèbre des « flying wine makers » (1) était face aux étudiants de l'INSEEC, une école de commerce de Bordeaux, hier matin, pour répondre à cette question.
Michel Rolland s'est taillé une réputation controversée en plaçant au-dessus de tout les progrès de l'œnologie. Ces derniers permettent selon lui de faire du bon vin à peu près partout. Par ailleurs, grâce à eux, on peut adapter le vin aux goûts de chaque marché à travers le monde.
Le modèle ? Coca-cola !
Le terroir, paramètre sacro-saint dans le Bordelais, ne compte vraiment que pour les très grands crus, les vins naturellement complexes. Pour les autres, tout est affaire d'œnologie et de marketing. Les Indiens aiment le curry ? Fabriquez-leur un vin au goût de curry, répond Rolland. C'est globalement ce que ce dernier a expliqué hier matin à la promotion 2013 de l'INSEEC. Volontiers provocateur, il est sans doute le seul œnologue qui cite le Coca-cola en exemple. « Que fait Coca ? Il adapte le goût en fonction des marchés. Dans le nord des États-Unis, où l'on aime par-dessus tout la cannelle, on fait du Coca au goût de cannelle. En Inde, il est légèrement épicé, c'est le plus mauvais de tous. En Europe, on trouve un Coca plus frais, plus acide. Dans l'avenir, le vin devra faire pareil : s'adapter aux différents marchés. Il faut arrêter de croire, en France et particulièrement à Bordeaux, que nous avons le monopole de la définition du goût. »
Darwinisme viticole
Avec de tels propos, Michel Rolland s'est assuré de solides inimitiés dans le monde du vin, surtout à Bordeaux. Il le sait fort bien et s'en moque, continuant à sillonner les routes de Gironde dans sa grosse Mercedes noire avec chauffeur, avant de sauter dans un avion pour conseiller des clients dans la Nappa Valley, en Australie ou encore en Afrique du Sud.
En 2050 donc, le vin sera un produit taillé sur mesure pour répondre à une demande, et non l'expression d'un savoir-faire traditionnel qui se perpétue. Rolland professe une sorte de darwinisme viticole, où chaque région productrice devra s'adapter à la demande ou mourir. « Mais le grand chambardement, c'est l'Asie. Il faudra s'adapter aux goûts de ces pays. Aujourd'hui, il y a une tendance un peu égale dans la production bordelaise, qui fait toujours le même style de vins. Pour cette région, l'avenir dépend de la capacité des producteurs à faire les produits que les marchés veulent. Il faut savoir regarder ce que veulent les consommateurs. Pourquoi ne pas faire un vin aromatisé à la fraise ? Pour moi, ce serait une horreur, mais il faut y penser… »
L'avenir, c'est le marché, on l'a compris. Mais lui, Michel Rolland, quel est son goût ? Un étudiant le lui a demandé. Réponse : « Vous savez, dans mon métier, on retourne souvent sa veste ! J'essaie d'être esthète, mais je suis aussi œnologue. J'ai un goût personnel, mais mon métier m'a donné une double personnalité… » Tout acquis au goût des autres, il n'en dira pas plus sur le sien.
(1) Flying wine makers, expression qui désigne des consultants en œnologie qui volent d'un vignoble à l'autre, à travers la planète, pour dispenser leurs conseils