Selon une étude de la Fondation de France publié mercredi dernier, 4 millions de Français n’auraient pas plus de 3 conversations par an, soit en gros 1 conversation tous les 122 jours. Pas lerche ! Je ne suis pas un idolâtre de ce genre de statistiques car si elles sont frappantes elles dématérialisent tout, coupent le lien avec ce que l’on peut ressentir soi-même. Dire bonjour, comment ça va aujourd'hui à son voisin comme je le fais avec l’aveugle du bas de mon immeuble qui, assit sur le seuil, soliloque en tirant sur sa bouiffe. Il sourit et parfois nous taillons une courte bavette. Facile, non.
La lutte contre la solitude est depuis novembre 2011. Le Label a été attribué au collectif d'associations « Pas de solitude dans une France fraternelle », qui est fédéré par la Société Saint-Vincent de Paul. Vous ne trouvez pas un peu fort de café qu’il faille en passer par là. Faut voir la gueule des gens dans le métro – c’est pour ça que je fais du vélo – c’est dramatique : murés, enfermés, tristes. Bref, simple petite pierre dans ce vaste jardin de solitude, je propose que ceux qui adhèrent à l’Amical du Bien Vivre, au jour le jour, brisent le cercle : un petit bonjour et pourquoi pas un verre au bistrot du coin. Je rêve sans doute mais quel beau geste face aux pisses-froids de l’ANPAA qui ont fait de l’addiction un fond de commerce lucratif.
Pour terminer un témoignage recueilli sur la Toile et « La Solitude » de Léo Ferré et « La solitude ça n’existe pas » de Gilbert Bécaud.
« Lydie a 63 ans, mère divorcée de 3 enfants de 30, 39 et 40 ans, elle vit seule à Colombes (92). C’est une agression qui l’a poussée vers une solitude trop longue de 8 années. « Le jeune est venu vers moi, il m’a tapée (…) Le facteur n’a pas bougé, il avait peur des représailles. Cette coupure s’est faite avec cette envie de ne plus vivre, de ne plus exister. J’avais peur des autres. On n’a pas envie de leur dire qu’on est seul. »
Lydia a réussi à sortir de ce cercle vicieux grâce à l’écriture. « Je me suis mise à écrire mes poésies pour pouvoir avoir accès aux autres, accès à moi-même et sortir de ce cercle infernal et pouvoir vivre. Quand ils étaient petits, je disais à mes enfants que les pleurs abîment les yeux. Et je ne voulais pas abîmer mes yeux. Pour s’en sortir, il faut avoir dans son âme l’art de vouloir reconstruire sa vie et peut être aussi de rencontrer l’amour… »